Le régime syrien pourchasse l'EI après la reprise de Palmyre

  • Des membres des forces syriennes dans des blindés à Palmyre, le 27 mars 2016
    Des membres des forces syriennes dans des blindés à Palmyre, le 27 mars 2016 AFP - STRINGER
  • Vue général des restes de l'Arc de Triomphe dans la cité syrienne de Palmyre, le 27 mars 2016
    Vue général des restes de l'Arc de Triomphe dans la cité syrienne de Palmyre, le 27 mars 2016 AFP - STRINGER
  • Des soldats syriens après avoir repris Palmyre au groupe Etat islamique (EI), le 27 mars 2016
    Des soldats syriens après avoir repris Palmyre au groupe Etat islamique (EI), le 27 mars 2016 AFP - STRINGER
  • Syrie : reprise de Palmyre Syrie : reprise de Palmyre
    Syrie : reprise de Palmyre AFP - Kun TIAN, Jonathan JACOBSEN
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Centre Presse Aveyron

Le régime syrien pourchassait lundi les jihadistes du groupe Etat islamique (EI) au lendemain de la reprise de la ville de Palmyre, une victoire majeure pour l'armée qui veut extirper cette organisation de ses principaux fiefs en Syrie.

La cité antique située dans le désert syrien "redeviendra comme avant", a assuré le chef des Antiquités syriennes, Maamoun Abdelkarim, en se félicitant que "80% du site" soit "en bon état".

"Cinq ans" de travaux seront toutefois nécessaires pour réhabiliter les monuments endommagés ou détruits, notamment les deux grands temples de ce site de plus de 2.000 ans inscrit au patrimoine mondial de l'Humanité, a-t-il précisé à l'AFP.

En attendant, le pouvoir de Bachar-al-Assad, fort de son succès le plus important face à l'EI, cherche à sécuriser Palmyre pour éviter une contre-offensive des jihadistes qui la contrôlaient depuis mai 2015.

Son armée, appuyée par la puissante aviation russe et des milices, se prépare "à lancer l'assaut sur les villes d'al-Qaryatayn et Sokhné", tenues par l'EI et situées respectivement à l'ouest et à l'est de Palmyre, a affirmé à l'AFP Rami Abdel Rahmane, directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

"Il y a de violents combats aux abords d'al-Qaryatayn. L'armée veut sécuriser les environs de Palmyre pour empêcher le retour des jihadistes", a-t-il ajouté.

Une source militaire syrienne a indiqué à l'AFP que les "opérations militaires avaient commencé à al-Qaryatayn. C'est le prochain objectif de l'armée, qui a également les yeux rivés sur Sokhné", à 70 km de Palmyre et vers laquelle se sont repliés les jihadistes.

- 'Arriver à Raqa et Deir Ezzor' -

Si le régime s'empare de Sokhné, il sera aux portes de la province pétrolière de Deir Ezzor (est), contrôlée en grande partie par le groupe ultraradical.

Dans le même temps, s'il parvient à contrôler la localité d'al-Koum, au nord de Palmyre, il sera à la lisière de la province septentrionale de Raqa, dont le chef-lieu éponyme est la capitale de facto de l'EI.

Le commandement militaire a affirmé que Palmyre serait "la base à partir de laquelle s'étendront les opérations contre le groupe terroriste notamment à Deir Ezzor et Raqa". Le but est de "reprendre les territoires sous leur contrôle pour mettre fin à leur existence" en Syrie.

De plus, les prorégime vont chercher à déloger l'EI de la localité d'Al-Alianiyé, à 60 km au sud de Palmyre, pour reprendre le contrôle du désert et avancer vers la frontière avec l'Irak, contrôlée en grande partie par les jihadistes.

"L'EI est évidemment plus faible que par le passé", estime Thomas Pierret, spécialiste de l'islam contemporain en Syrie. Mais "il se battra avec beaucoup plus de détermination pour garder Raqa, sa capitale de fait, et Deir Ezzor, la plus grande ville qu'il contrôle en Syrie et sa porte vers l'Irak", a ajouté l'expert en soulignant que "Palmyre n'était somme toute qu'un avant-poste".

- 'Très significatif' -

M. Assad a salué "l'efficacité de la stratégie de l'armée et de ses alliés dans la guerre contre le terrorisme".

Cette satisfaction a été partagée par la Russie et l'Iran, ce dernier qualifiant d'"admirable" la victoire de la veille. "Le gouvernement et les forces armées de la République islamique d'Iran vont poursuivre leur soutien total" à la Syrie et aux autres forces "de la résistance" , selon Ali Shamkhani, secrétaire du Conseil suprême de la sécurité nationale.

Le chef d'état-major russe, le général Valery Gerasimo a annoncé que des soldats du génie équipés de robots allaient "s'occuper du déminage de Palmyre".

Les quartiers résidentiels de "la perle du désert syrien" ressemblaient à une ville fantôme, la quasi-totalité des habitants ayant fui les bombardements.

Le site antique portait lui les stigmates des destructions de l'EI, qui avait fait exploser deux de ses plus beaux temples, Bêl et Baalshamin, et détruit également l'Arc de triomphe et des tours funéraires.

Ces deux temples ne sont plus qu'un amas de pierres, selon un correspondant de l'AFP sur place.

"Tout le monde s'enflamme parce que Palmyre est +libérée+ entre guillemets, mais il ne faut pas oublier tout ce qui a été détruit et la catastrophe humanitaire du pays. Je suis très perplexe sur la capacité, même avec l'aide internationale, de rebâtir le site de Palmyre", a indiqué à l'AFP Annie Sartre-Fauriat, membre du groupe d'experts de l'Unesco pour le patrimoine syrien.

Responsable d'atrocités, l'EI a perdu en 20 jours de combats à Palmyre 400 jihadistes, soit le bilan le plus lourd "dans une seule bataille depuis l'émergence" du groupe dans le conflit en 2013, selon l'OSDH. 188 membres des forces prorégime y ont péri.

En Irak, l'EI est aussi la cible d'une large offensive de l'armée qui cherche à reprendre son fief de Mossoul (nord), avec le soutien de la coalition internationale dirigée par les Etats-Unis.

Source : AFP

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