Solère écouté par la DGSE: Guéant contre-attaque, la justice ouvre une enquête

  • Thierry Solère, député Les Républicains, pose le 23 mars 2016 à Paris
    Thierry Solère, député Les Républicains, pose le 23 mars 2016 à Paris AFP/Archives - MARTIN BUREAU
  • Claude Guéant à la sortie du palais de justice le 13 novembre 2015 à Paris
    Claude Guéant à la sortie du palais de justice le 13 novembre 2015 à Paris AFP/Archives - KENZO TRIBOUILLARD
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Centre Presse Aveyron

Claude Guéant, mis en cause dans l’affaire des écoutes du député Thierry Solère (LR) par la DGSE sur laquelle la justice va enquêter, a contre-attaqué mercredi en dénonçant une manœuvre visant Nicolas Sarkozy.

La primaire de la droite (20-27 novembre) ? "On y est, c'est tout à fait clair", a jugé Claude Guéant mercredi au micro d'Europe 1. "A travers moi, on atteint Nicolas Sarkozy", alors que "jamais je n'ai demandé la moindre écoute téléphonique de quelque personnalité politique que ce soit", s'est défendu l'ancien ministre de l'Intérieur, dont le nom est déjà cité dans plusieurs dossiers judiciaires.

Mercredi, le parquet de Paris a annoncé l'ouverture d'une enquête préliminaire "des chefs de collecte frauduleuse de données à caractère personnel et d'atteinte à l'intimité de la vie privée et recel de ce délit".

Selon le journal Le Monde, la DGSE aurait en 2012 surveillé Thierry Solère. Inconnu alors du grand public, celui-ci a finalement remporté l'élection législative dans la circonscription des Hauts-de-Seine que briguait M. Guéant, puis réintégré l'UMP (devenue Les Républicains) où il occupe désormais la fonction stratégique d'organisateur en chef de la primaire.

Aujourd'hui habitué des plateaux des chaînes d'information en continu, Thierry Solère est un soutien de Bruno Le Maire pour 2017. Mercredi, il a indiqué qu'il déposerait "probablement une plainte contre X".

S'il n'a accusé personne nommément, il n'a pas manqué de relever, dans plusieurs médias, "la date à laquelle (il était) censé avoir été mis sur écoute par la DGSE en mars 2012", et ce alors que Mohammed Merah s'apprêtait à commettre ses attaques dans la région toulousaine. Nicolas Sarkozy était alors à l'Elysée et Claude Guéant, Place Beauvau.

En déplacement en Inde, M. Sarkozy a jugé "stupide" les accusations planant sur Claude Guéant. "C'est dément!", a-t-il réagi devant la presse. "Si un ministre de l'Intérieur avait voulu faire quelque chose d'aussi stupide, pourquoi utiliser les services de la DGSE qui dépendent du ministère de la Défense?", a-t-il lancé.

- "Barbouzerie ne rime pas avec démocratie" -

Cette affaire n'a pas manqué de faire réagir à droite, où une douzaine de candidats sont sur la ligne de départ de la primaire de novembre. "Barbouzerie, ça ne rime pas bien avec démocratie", a ainsi relevé Nathalie Kosciusko-Morizet. Une affaire "absolument incroyable" et "parfaitement intolérable" si elle été confirmée, a dénoncé de son côté le président de l'UDI Jean-Christophe Lagarde.

M. Guéant, secrétaire général de l'Elysée puis ministre de l'Intérieur sous le quinquennat de M. Sarkozy, avait demandé mardi au ministère de la Défense l'ouverture d'une enquête. Car si une telle pratique était avérée, "c'est grave" et il faut "identifier les responsables et les sanctionner".

"Y a-t-il des écoutes sauvages ? Je dis simplement qu'il ne doit pas y en avoir. Techniquement, c'est faisable bien entendu mais il ne doit pas y en avoir. Il y a une procédure officielle, elle doit être respectée", a également déclaré l'ancien directeur général de la police nationale, qui se dit "mis en cause de façon totalement injuste, sans aucun fondement".

Le nom de M. Guéant apparaît dans plusieurs autres dossiers judiciaires. Il a récemment été mis en examen pour "complicité de favoritisme" dans l'affaire des sondages de l'Elysée. Il a également été condamné --et a fait appel-- en 2015 à deux ans de prison avec suris et cinq ans d'interdiction de toute fonction publique à l'issue du procès sur les primes en liquide du ministère de l'Intérieur, alors qu'il dirigeait le cabinet de M. Sarkozy (2002-2004).

L'ancien ministre est aussi mis en examen pour faux et blanchiment de fraude fiscale dans l'affaire des soupçons de financement libyen de la campagne de l'ex-président en 2007. En cause: la vente alléguée de deux tableaux flamands pour expliquer un virement de 500.000 euros sur son compte.

D'ores et déjà, onze candidats se sont déclarés pour la primaire, dont les anciens Premiers ministres Alain Juppé et François Fillon. M. Sarkozy est le seul ténor à n'avoir pas encore officialisé sa candidature. Il pourrait le faire au courant de l'été.

Source : AFP

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