La SNCF s'installe dans la grève en attendant l'ultime réunion de négociation lundi

  • Des cheminots grèvistes manifestent le 1er juin 2016 à Marseille
    Des cheminots grèvistes manifestent le 1er juin 2016 à Marseille AFP/Archives - JEFF PACHOUD
  • Le Premier ministre Manuel Valls le 1er juin 2016 à l'Assemblée nationale à Paris
    Le Premier ministre Manuel Valls le 1er juin 2016 à l'Assemblée nationale à Paris AFP/Archives - ALAIN JOCARD
  • Le secrétaire d'Etat aux Transports Alain Vidalies lors des questions au gouvernement le 1er juin 2016 à l'Assemblée nationale à Paris
    Le secrétaire d'Etat aux Transports Alain Vidalies lors des questions au gouvernement le 1er juin 2016 à l'Assemblée nationale à Paris AFP - ALAIN JOCARD
  • Didier Aubert, de la CFDT-cheminots,  le 13 juin 2014 à Paris
    Didier Aubert, de la CFDT-cheminots, le 13 juin 2014 à Paris AFP/Archives - JACQUES DEMARTHON
  • Des agents de la SNCF en grève le 1er juin 2016 à la gare de Lyon Perrache
    Des agents de la SNCF en grève le 1er juin 2016 à la gare de Lyon Perrache AFP/Archives - Jeff Pachoud
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Centre Presse Aveyron

La SNCF s'installe dans la grève en attendant l'ultime réunion de négociation sur le travail des cheminots prévue lundi. Pour le troisième jour consécutif, le trafic reste très perturbé, indépendamment des inondations, même si seulement 10% des salariés étaient encore, selon l'entreprise, en grève vendredi.

Le taux de grévistes, tous personnels confondus, a chuté de 5 points par rapport à la veille et de 7 points par rapport à mercredi, premier jour de cette grève reconductible. La SNCF n'a pas communiqué la proportion de conducteurs mobilisés, traditionnellement forte.

Seuls les syndicats mobilisés contre la loi travail poursuivent désormais le mouvement: la CGT-cheminots, SUD-rail, ainsi que FO (non représentatif).

L'Unsa, satisfaite des "éclaircissements" apportés par l'entreprise concernant le projet d'accord sur le temps de travail, l'a "suspendu" jeudi. La CFDT avait pour sa part levé dès lundi son préavis à l'issue d'un week-end intense de tractations avec le secrétaire d'Etat aux transports Alain Vidalies.

Pour le gouvernement, qui fait face à des blocages dans les raffineries depuis quinze jours et maintenant dans les centres de traitement des déchets, le temps presse, à sept jours de l'Euro de football. Le Premier ministre Manuel Valls a jugé "pas compréhensible" la poursuite de la grève, en estimant qu'"à la SNCF et dans le transport ferroviaire, les partenaires sociaux ont sur la table un projet qui garantit un haut niveau de protection des salariés".

Il a également annoncé pour "très bientôt" des "décisions sur la trajectoire financière" de la SNCF, sans plus de précision.

Même ton chez Alain Vidalies: "il est temps d'enregistrer les avancées et de reprendre le travail", a-t-il dit vendredi.

La SNCF discute depuis fin mars avec les syndicats une nouvelle organisation du temps de travail, le précédent accord devenant caduc au 1er juillet. Parallèlement, le sujet a donné lieu ces derniers mois à d'importantes négociations, au niveau de la branche, pour bâtir une première convention collective commune à toutes les entreprises du rail (fret/voyageurs, privé/public).

Pour désamorcer le conflit, Alain Vidalies a forcé le patron de la SNCF Guillaume Pepy à renoncer à assouplir la règlementation actuelle, notamment sur l'encadrement des repos des cheminots. Le dirigeant comptait sur cet accord pour abaisser ses coûts avant l'ouverture totale à la concurrence.

Il y a "un projet d'accord sur l'organisation du travail (à la SNCF) encore plus favorable que celui existant et un projet de convention collective de bon niveau", s'est félicité Didier Aubert, de la CFDT-cheminots. "Ceux qui font grève aujourd'hui n'ont plus de raison, sauf politique", a-t-il dénoncé.

- Toujours des perturbations à prévoir -

Les dispositions en vigueur à la SNCF ne sont "absolument pas préservées", rétorque la CGT-Cheminots, première force syndicale, sur laquelle repose en grande partie l'issue du conflit. Soit elle exerce son droit d'opposition et l'accord est retoqué, soit elle s'abstient et le rend valide.

Mais avant de se prononcer, la CGT demande la réouverture des discussions au niveau de la branche, officiellement closes par l'UTP, qui regroupe la SNCF et les entreprises ferroviaires privées. Un projet d'accord est ouvert à la signature jusqu'au 8 juin.

Comme SUD, elle pointe "l'écart" entre ce texte et le projet d'accord d'entreprise, qui pourrait favoriser les concurrents de la SNCF et le dumping social.

"On a quand même l'impression qu'à chaque fois qu'il y a une avancée, ils changent de sujet pour justifier la poursuite de la grève", a commenté Alain Vidalies.

Pour vendredi, il était encore prévu des perturbations importantes, comme les deux jours précédents: 40% des Transiliens et RER en Ile-de-France, le tiers des Intercités de jour (aucun la nuit), la moitié des TER et six TGV sur dix devaient être assurés.

Sur les autres fronts de la fronde sociale, trois des quatre principaux centres de traitement des déchets de la région parisienne étaient toujours bloqués par des grévistes. Le traitement et le ramassage des ordures est également entravé à Toulouse, Saint-Étienne, Nantes et dans l'Ariège.

Les raffineries Total de Grandpuits, Feyzin et Normandie, restent complètement à l'arrêt, comme celle de Donges, que la direction espère redémarrer après une consultation du personnel.

Source : AFP

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