Louis Laugier : «Plus que jamais vigilants et déterminés»

En préambule à la minute de silence en hommage aux victimes de Nice, vous avez brièvement pris la parole, ce lundi. Pourquoi une telle intervention ?

Pour rappeler à la population que face aux menaces terroristes, il nous faut tous, les services de l’État comme les citoyens, être plus que jamais vigilants et déterminés à le rester en toutes circonstances. Et aussi inviter l’ensemble de la population à soutenir les forces de l’ordre et leurs actions.

Était-ce vraiment nécessaire?

Bien sûr. La sécurité est un travail quotidien, plus encore depuis janvier et novembre 2015. Il ne faut jamais relâcher notre vigilance. Mais plus on s’éloigne de l’événement, plus on se sent en décalage. Là est la difficulté. Il faut être prudent: il est important de conserver des modes de vie normaux -et le maintien de l’Euro par le gouvernement le démontre- tout en les sécurisant. C’est un équilibre très compliqué.

Ainsi, allez-vous autoriser les rassemblements qui se profilent cette semaine, tels que l’Estivada à Rodez ou le festival des feux d’artifice de Decazeville, pour ne citer qu’eux ?

J’ai adressé un courrier aux maires dès vendredi pour leur dire que je ne prenais aucune mesure d’interdiction générale. Les rassemblements festifs, ceux que vous citez et d’autres, seront gérés au cas par cas en conservant comme priorité la protection du public. Je suis en relation avec les maires dont la commune accueille des événements dans les jours qui viennent. On prendra des décisions en concertation à travers des réunions spécifiques.

L’Aveyron pourra compter sur des personnels de la réserve opérationnelle ?

Sûrement, je ne peux pas vous donner de détails: les conseils de défense s’enchaînent au sommet de l’État pour avancer sur des mesures et leurs aspects opératoires. Des réservistes sont déjà sollicités, ici, comme chaque été...

En novembre, après les attentats de Paris, vous appeliez déjà à la mobilisation de la population, notamment sur le renseignement. Avez-vous eu des résultats ?

C’est un travail de longue haleine depuis novembre. Il faut insister sur le travail en amont, celui du renseignement, pour limiter les risques dans un premier temps. Nous avons conduit une sensibilisation assez large, mais celle-ci doit devenir régulière. J’ai rencontré en huit mois les pompiers, les travailleurs sociaux, les enseignants, les postiers, les agriculteurs, les élus... Tous les corps intermédiaires... Et puis aussi la communauté musulmane que je rencontre régulièrement, et dont certains membres subissent une situation difficile à vivre. Il est essentiel pour moi d’avoir une vision apaisée du sujet. Si on ne formule pas bien les choses, on peut rejeter des individus dans le radicalisme.