Qualité de l’eau : le maire de Livinhac "agacé"

  • Cette aire de baignade surveillée et gratuite était très prisée des touristes, notamment des campeurs hébergés juste à côté, mais aussi des autochtones du Bassin qui venaient volontiers y piquer une tête à la sortie des bureaux.
    Cette aire de baignade surveillée et gratuite était très prisée des touristes, notamment des campeurs hébergés juste à côté, mais aussi des autochtones du Bassin qui venaient volontiers y piquer une tête à la sortie des bureaux. PB
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Centre Presse Aveyron

Roland Joffre, le maire de la cité a tenu à réagir à la suite d’un communiqué de l’ARS.

L’irritation et l’agacement du maire de Livinhac-le-Haut, Roland Joffre ont mis quelques jours à se dissiper après la lecture d’un article relatif à la qualité des eaux de baignade en Aveyron faisant suite à un communiqué de l’ARS. Un article dans lequel le nom de son village, figure au nombre des quatre sites du département dans lesquels la qualité des eaux de baignade est jugée «insuffisante».

Le tout assorti du commentaire suivant, émanant de l’ARS : «Les raisons de ces insuffisances, souvent liées à des problèmes d’assainissement dans le village, ont été vraisemblablement réglées…» Selon Roland Joffre, ces informations «brutes de décoffrage» auraient peut-être mérité quelques précisions.

«L’eau fait toujours en descendant»

C’est une constatation physique qu’aucune étude, quand bien même émanerait-elle des services de l’Agence régionale de Santé (ARS), ne saurait contester: le cours d’une rivière fait toujours en descendant de l’amont vers l’aval donc. Or, la station d’épuration de Livinhac est située en aval de l’aire de baignade où les prélèvements à fin d’analyse sont effectués. «En outre, précise encore Roland Joffre, sur le linéaire communal de la rivière, nous n’avons pas de rejets liés à l’activité agricole.»

La pollution relevée vient donc d’ailleurs. De l’aval. Et encore convient-il de relativiser puisque les résultats des analyses portent sur des prélèvements réalisés sur une période de 4 ans (2102, 2013, 2014 et 2015). À sa demande, les services de l’ARS lui ont produit le relevé détaillé (par quinzaine) des résultats d’analyses. Or il ressort qu’au cours de la période, seuls deux pics de pollution ont été atteints (2013 et 2014), où d’importantes populations d’escherichia coli et d’enterocoques ont été relevées.

Zone de baignade fermée

L’aire de baignade, matérialisée sur la rivière Lot un peu en amont du pont n’a pas ouvert cette année. Et elle n’ouvrira pas. Pourtant, cela n’est pas en lien direct avec la problématique précédemment évoquée. En effet, les seules préconisations arrivées en mairie conseillaient la fermeture de la baignade «en cas de précipitations importantes en amont»; et demandaient à la municipalité de passer à une analyse des eaux par semaine, et non plus par quinzaine.

Un coût important

«Si nous n’avons pas ouvert la baignade surveillée cette saison, c’est en raison de son coût financier important, confirme le maire. Quand on compte le salaire d’un surveillant de baignade, celui du personnel chargé de l’entretien, le prix des analyses (90€/semaine), la taxe sur l’utilisation du domaine public, on arrive à un montant de plus en plus prohibitif. Je le regrette d’autant plus que nous avions investi, mais nos finances sont de plus en plus contraintes en raison de la baisse des dotations d’État…»

Que la population soit rassurée donc, il n’y a pas péril en la demeure. D’ailleurs d’aucuns s’étonnent de voir que la base nautique située juste à côté de l’aire de baignade soit, elle, bien ouverte. Sauf à penser que l’ARS conseille aux pratiquants de paddle, canoë et autre pédalo d’enfiler des équipements de protection ad hoc…

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