Bartolone veut un duel Hollande-Valls, le PCF choisit Mélenchon

  • La maire de Lille Martine Aubry et le président de l'Assemblée nationale Claude Bartolone à Bondy, le 26 novembre 2016
    La maire de Lille Martine Aubry et le président de l'Assemblée nationale Claude Bartolone à Bondy, le 26 novembre 2016 AFP - PATRICK KOVARIK
  • Manuel Valls  et  François Hollande à la sortie du conseil des ministres le 2 novembre 2016 à l'Elysée à Paris
    Manuel Valls et François Hollande à la sortie du conseil des ministres le 2 novembre 2016 à l'Elysée à Paris AFP/Archives - STEPHANE DE SAKUTIN
  • Jean-Luc Mélenchon et Pierre Laurent à l'université d'été "Remue-méninges" du parti de gauche, à Saint-Martin-d'Hères le 26 août 2016
    Jean-Luc Mélenchon et Pierre Laurent à l'université d'été "Remue-méninges" du parti de gauche, à Saint-Martin-d'Hères le 26 août 2016 AFP/Archives - JEFF PACHOUD
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Centre Presse Aveyron

La gauche a affiché samedi le visage de la désunion pour la présidentielle, Claude Bartolone appelant François Hollande et Manuel Valls à s'affronter à la primaire du PS, ce que n'a pas exclu le Premier ministre, le PRG s'en détachant avec sa propre candidate, le PCF se ralliant pour sa part à Jean-Luc Mélenchon.

- BARTOLONE, UN PAVE DANS LA MARE

Visiblement toujours aussi en colère contre le chef de l’État -auquel il reproche des propos peu amènes à son égard dans le récent livre "Un président ne devrait pas dire ça"- le président PS de l'Assemblée a troublé un rare moment d'union à gauche.

Lors du "Carrefour des gauches et de l'écologie" à Bondy (Seine-Saint-Denis), une initiative signée Martine Aubry pour tenter de ressusciter la gauche "rouge-rose-verte", il a plaidé pour la participation à la fois de François Hollande et Manuel Valls à la primaire organisée en janvier par le PS. Ce serait un "électrochoc" salutaire, a-t-il ajouté en prenant soin d'évoquer aussi la participation d'Emmanuel Macron et de Jean-Luc Mélenchon...

Manuel Valls a contribué à accentuer la pression sur François Hollande en n'excluant pas, dans un entretien au Journal du Dimanche, d'être candidat face à lui à la primaire et expliquant vouloir "casser cette mécanique qui conduirait (la gauche) à la défaite". "Je prendrai ma décision en conscience", a assuré le chef du gouvernement.

Un président et son Premier ministre dans une même compétition? Une hérésie institutionnelle aux yeux de beaucoup, à commencer par les hollandais. "Irresponsable, pas crédible", a dénoncé sur place Kader Arif. L'initiative a en revanche ravi les vallsistes, Francis Chouat y voyant "la preuve que la seule évidence, c'est qu'il n'y a plus d'évidence institutionnelle".

La sortie de Bartolone n'a pas été du goût de tous les participants. "Il a gâché la fête", a déploré la députée Marie-Arlette Carlotti, qui y voit "la réaction d'un homme blessé".

- LE PCF CHOISIT MELENCHON, SANS ENTHOUSIASME

Comme en 2012, mais dans des conditions beaucoup moins avantageuses, les communistes ont décidé de se ranger derrière la candidature de Jean-Luc Mélenchon, désormais leader de la France insoumise. Après moult péripéties et sans véritable enthousiasme.

Les militants communistes se sont prononcés à 53,6% en faveur d'un soutien à Mélenchon contre 46,4% qui préféraient une candidature indépendante. Un vote à rebours de la décision des cadres du parti, le 5 novembre (55% en faveur d'un candidat communiste), qui avaient eux-mêmes désavoué le patron du PCF, Pierre Laurent, rallié à Mélenchon.

"Le cadre commun n'existe plus comme en 2012 avec le Front de Gauche et le PCF mènera une campagne autonome", a assuré à l'AFP le porte-parole du parti, Olivier Dartigolles, en saluant un vote majoritaire favorable à "ne pas ajouter un bulletin de vote dans un paysage, à gauche, déjà très marqué par la désunion et la division".

"Les communistes ont compris que c'est la seule candidature pour éviter un second tour droite-extrême droite", s'est félicité Alexis Corbière, porte-parole de la campagne de M. Mélenchon.

Partisan de l'indépendance, le chef de file du groupe Front de Gauche à l'Assemblée, André Chassaigne, avait mis en garde mercredi contre un ralliement à M. Mélenchon, y voyant "un coup fatal porté au PCF".

- LE CAVALIER SEUL DU PRG

Une candidature de plus à gauche. Le Parti radical de gauche, partenaire loyal de Hollande depuis le début du quinquennat, a décidé samedi, à une large majorité (344 voix contre 46), d'investir sa présidente, l'ex-ministre Sylvia Pinel, 39 ans, candidate à la présidentielle de 2017... sans passer par la case primaire de la gauche.

En 2011, le PRG avait pourtant participé à la primaire organisée par le Parti socialiste.

Le petit parti est traversé par des vents contraires, avec en son sein des partisans d'un soutien à Macron et d'autres à Valls.

"Ils font monter les enchères, comme ils l'avaient fait l'année dernière pour les investitures aux élections régionales", soupire une source gouvernementale.

Source : AFP

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