Qui est Richard Ferrand, l’Aveyronnais pressenti pour être premier ministre ?

  • Richard Ferrand est aujourd’hui pressenti pour être premier ministre. Mais il est loin d’être le seul !
    Richard Ferrand est aujourd’hui pressenti pour être premier ministre. Mais il est loin d’être le seul !
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Centre Presse / Christophe Cathala

Député du Finistère, Richard Ferrand n’est pas un Breton. Mais bien un Ruthénois, fier de ses attaches. Certes, il a quitté il y a trente ans la ville qui l’a vu naître mais n’a jamais manqué d’y revenir régulièrement saluer ses amis et ses proches. Lors d’un meeting il y a quelques semaines, il était venu pour la première fois aborder Rodez et ses habitants dans le costume d’un responsable politique, en tant que secrétaire général du mouvement En Marche!.

Richard Ferrand est un des premiers marcheurs du nouveau président de la République. Mieux encore, il a largement contribué à la création d’En Marche ! le 6 avril 2016. Le député de Carhaix, élu en 2012, a été le rapporteur de la loi Macron qu’il a portée avec la détermination, la rigueur et le sens du combat d’un capitaine d’armée au front. Il en a emporté la conviction de quitter le Parti socialiste, gagné par cette « autre façon de concevoir la politique ». Premier fidèle, Richard Ferrand est aux avant-postes mais c’est pourtant dans la demi-pénombre qui éclaire le sillage des tribuns qu’il est à ses pièces. Et Emmanuel Macron ne saurait se passer de celui qui le conseille si bien et qui pilote avec ce qu’il faut de fermeté et de rondeur un mouvement qui ne cesse de monter en puissance.

Le chauvinisme local pourrait déceler dans ce profil de bosseur discret les traces d’une génétique aveyronnaise, peut-être celle de son grand-père maternel qui fut épicier à Carcenac-Peyralès. Peu importe après tout. Le parcours de Richard Ferrand est celui d’un garçon qui a touché un peu à tout, y compris en jouant au foot avec les cadets ruthénois (les U17 d’aujourd’hui).

Brillant élève, plus littéraire que matheux, le jeune Ruthénois entre, après l’école Annexe et le collège Fabre, en seconde au lycée Foch qu’il quitte l’année d’après pour préparer son bac... en Allemagne. « J’avais envie d’apprendre l’allemand... Bon, c’était surtout un prétexte pour découvrir le monde. J’avais envie, en fait, de prendre le large », concède-t-il. Pour autant, il ne manque pas d’amis ici, dont un certain Dominique Reynié, Castonétois de deux ans son aîné. Le chef de file Les Républicains aux dernières élections régionales d’Occitanie était alors... « Rocardien et moi Mitterrandien, se souvient Richard Ferrand. On s’entendait bien. Et puis on s’est un peu perdu de vue. Je crois même que l’on ne sait jamais vraiment revu depuis trente ans...»

Une première année en classe prépa lettres sup à Toulouse et il bifurque vers Paris pour faire « son droit », en terminant major dès la première année. Comme tous les étudiants qui cherchent à gagner quatre sous il va multiplier quelques petits boulots d’été au début des années 80. Comme rédacteur à Centre Presse où il débute en portant le papier à l’imprimerie (le journal était alors boulevard d’Estourmel) quand il ne travaille pas à la photogravure. Puis, dès l’été 1984 à Paris au magazine Auto Moto, puis à Circuler et Vie publique où il s’occupe des chroniques juridiques, mais aussi au Monde. Cela dit, il continuera à « couvrir » aussi quelques années, le Salon de l’agriculture de Paris pour Centre Presse...

Il intègre en 1988 l’agence de Jean Bel, graphiste de presse de renom avec lequel il s’associe. C’est à cette époque qu’il planche sur la communication de... Baraqueville, dont le maire est Denys Jaudon qui deviendra un ami. Souvenez-vous : « Nous, Baraqueville » le slogan relevé d’un visuel épuré symbolisant un carrefour, eh bien c’est Richard Ferrand qui est à la manœuvre pour cette campagne qui recevra un premier prix national ! Il créera par la suite un cabinet de communication qui le conduira peu à peu vers le conseil en politique.

Adhérent au Parti socialiste depuis 1980, Richard Ferrand ne cache pas son goût pour la chose publique. Mais c’est en tant que communicant, qu’il va rejoindre en 1991 le cabinet de Kofi Yamgnane, secrétaire d’État aux Affaires sociales et à l’Intégration de François Mitterrand. Il deviendra son conseiller spécial. Le ministre est aussi maire de Saint-Coulitz, dans le Finistère. La Bretagne lui fait de l’œil « d’autant que je ne voulais pas que mon fils, qui venait de naître, grandisse à Paris ». La petite famille s’installe donc chez les Bretons. En 1993, il s’intéresse aux Mutuelles de Bretagne, alors bien mal en point. Il en devient directeur pour redresser (avec succès) cette maison qu’il ne quittera qu’une fois élu député. Entre-temps, il se sera déjà frotté au suffrage universel : conseiller général de Carhaix et conseiller régional de Bretagne avant de tenter sans succès la députation en 2007. L’essai sera transformé cinq ans plus tard, le voilà à l’Assemblée. Dès lors on connaît la suite... Demain premier ministre ? Et pourquoi pas. Quoi qu’il en soit, l’aventure n’est pas terminée pour le chef de file des marcheurs qui sait assurément aller de l’avant.

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