Quatre Millavois jugés pour une expédition punitive

  • Le juge Denis Goumont présidait l’audience. (José A. Torres/Centre Presse Aveyron)
    Le juge Denis Goumont présidait l’audience. (José A. Torres/Centre Presse Aveyron)
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Centre Presse / Philippe Henry

Que s’est-il réellement passé ce 10 décembre 2014, à Millau ? Si les déclarations des quatre prévenus divergent devant les juges du tribunal correctionnel de Rodez, et changent au fil des interrogatoires, une version des faits se dessine toutefois.

Ce 10 décembre, deux individus de la communauté antillaise, dont un déjà condamné pour l’agression des rugbymen de Clermont-Ferrand en juillet 2014, se rendent chez deux autres millavois, deux frères originaires de Saint-Martin. Cette descente dans l’appartement est suffisamment « musclée », comme le souligne le juge Denis Goumont, pour qu’elle entraîne des représailles.

Quelques heures plus tard, les deux individus agressés, armés d’un katana et d’une arme à feu, se rendent chez le premier groupe. Un coup de feu part au moment où la porte s’ouvre. L’un des prévenus est gravement blessé à la main.

De peur, les habitants de l’appartement sautent dans la cour intérieure pour se cacher. Ils n’en sortiront qu’avec l’arrivée des policiers de la BAC, alertés par la détonation.

« La première expédition fut violente et intimidante. Suffisamment pour qu’elle provoque une réaction violente », analyse Laurent Couderc, représentant du ministère public, dans son réquisitoire.

À l’encontre des deux frères, le procureur requiert 18 mois de prison pour l’un et 24 mois pour l’autre, celui qui a tenu l’arme. Pour les deux autres individus, le ministère public réclame une peine de 12 mois de prison. Et de prononcer à l’encontre des quatre prévenus des peines d’interdiction du territoire de l’Aveyron durant trois ans.

Salimata Diagne, avocate du prévenu déjà condamné pour l’agression des rugbymen de Clermont-Ferrand, estime que « les violences qui lui sont reprochées ne sont pas établies, ni prouvées ».

Les deux frères ont été condamnés à 18 mois de prison, les deux autres à 1 an ferme. Tous les quatre ne pourront plus remettre les pieds en Aveyron, pendant trois ans.

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