Transfert du collège Sacré-Cœur à Laissac : les parents sont en colère

  • Le maire, Camille Galiber (à gauche.), a apporté un soutien sans faille au collectif depuis sa création.
    Le maire, Camille Galiber (à gauche.), a apporté un soutien sans faille au collectif depuis sa création.
Publié le
Centre Presse Aveyron

Les mois passent, mais leur pugnacité ne faiblit pas. Les défenseurs du collège Sacré Cœur, transféré à Laissac pour une ouverture prévue en septembre, se battent corps et âme, depuis deux ans, contre une institution massive : l’enseignement catholique. En cause, le fond du projet, bien sûr, parce qu’ils ont mille et une raisons de refuser de voir disparaître leur collège, ancré dans le territoire Séveraguais depuis plus de 100 ans. Mais plus fâcheux encore, il y a la façon dont a été menée l’affaire. « On nous a mis devant le fait accompli », déplore Benoît Seguin, investit dans le collectif depuis deux ans. Pourtant, conscients de la baisse des effectifs du collège, les parents d’élèves avaient tiré la sonnette d’alarme, proposant même des solutions. Si leur appel n’a pas été entendu, c’est d’après eux parce que le projet de transfert était déjà, officieusement, bien amorcé.

Quand les parents d’élèves, conscients de la situation fébrile de leur collège ont interpellé la tutelle en « demandant des évolutions », celle-ci leur a « demandé de faire confiance », expliquant que « tout allait bien ». Et selon les défenseurs du Sacré Cœur, ça n’est pas anodin. Ils ont la sensation qu’on les a laissés foncer dans le mur, pour ensuite légitimer le transfert du collège à Laissac.

« Sur quinze ans on avait une moyenne à 101 élèves par an, détaille Olivier Lutran, membre du collectif. Il y a eu une seule baisse, et ils l’ont attendu pour frapper. » Pour eux, le projet était dans les tiroirs de l’Enseignement catholique depuis bien plus longtemps que ce qui fut rendu officiel. La structure aurait juste attendu le moment opportun pour le mettre sur la table. « Leur projet était très avancé, dans le secret, avance Daniel Guégan, lui aussi opposé au transfert. En octobre 2015, quand l’info est sortie, c’est sur une maladresse de quelqu’un de Laissac. »

Camille Galibert, maire de la commune, annonce la couleur. Pour lui comme pour les membres du collectif de soutien au collège, le nouvel Ogec (Organisme de gestion de l’enseignement catholique), essentiellement constitué de Laissaguais, est une attaque frontale. Une manière de les écarter définitivement d’un projet dans lequel leur opinion n’avait guère sa place. « Le budget du collège sera géré uniquement des gens de Laissac, qui s’occuperont de l’avenir des enfants Séveragais, avec l’argent du contribuable Séveraguais. C’est humiliant. »

Du côté de la direction de la Ddec (Direction diocésaine de l’enseignement catholique), représentée Claude Bauquis, on affirme que ce remaniement n’a pas été opérer pour éloigner les Séveraguais du projet. « Le bureau n’avait pas été renouvelé depuis 10 ans. On a juste reconstitué une vie associative. » Et pour ceux qui s’interrogeraient quant à l’absence de Séveragais dans le lot, il répond : « Quand leur attitude aura changé, bien sûr, nous leur ouvrirons les portes. »

Une chose est sûre, en constituant ce nouveau bureau, les opposants au projet en étaient définitivement mis à l’écart. « Comment peut-on enseigner, dans une école, la démocratie et la République, en ayant ce genre d’attitude ? », s’interroge Jean-Luc Majorel, président de l’Ogec historique, qui aurait dû, selon Claude Bauquis, « s’en tenir au respect des décisions des autorités supérieures. »

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?