Leur passion pour la cathédrale de Rodez guide les touristes

Sous le jubé, à l’entrée sud de la cathédrale de Rodez, ils sont d’un naturel discret. Respectant la solennité du lieu, mais également le souhait de ces touristes qui déambulent paisiblement sous ces piliers érigés il y a plus de cinq cents ans, ou profitent de l’occasion pour se poser dans le calme.

Ils veillent également à l’envie des pèlerins de Saint-Jacques ou du quidam de se recueillir. Ils sont aussi passionnés par cet édifice majestueux. À tel point qu’ils sont prêts à conter son histoire à qui le souhaite. Ils ont même été enrôlés pour cela. Ils, ce sont les bénévoles de l’association des Amis de la cathédrale qui tiennent également un stand sur lequel sont vendus plusieurs documents relatifs à Notre-Dame de Rodez.

Jusqu’à la fin du mois d’août, ils sont trois, tous les jours, à répondre aux sollicitations des touristes. De 10 heures à 12 heures le matin et de 14 heures à 18 heures le soir. Animés par une véritable passion pour la cathédrale, son histoire, son architecture, ses vitraux...

« On ne stoppe pas à 18 heures pile, il arrive que l’on reste un peu plus longtemps, ça dépend s’il y a du monde », glisse d’ailleurs Claude. Pour la seconde année consécutive, elle passe une petite partie de son été sous ces immenses voûtes. Avec assurément le même plaisir. « Cela reste toujours agréable », sourit cette jeune bachelière, laissant ce sentiment de vouloir en profiter le plus possible. Savourant chaque jour ce moment où, figée à l’extrême est de la cathédrale, elle observe la rosace et avec elle, l’immensité de l’édifice.

Une des particularités de ces bénévoles qui font visiter la cathédrale, c’est d’être jeunes. Ainsi Marion, qui poursuit des études en histoire de l’art. « Je suis de Rodez et cette cathédrale fait partie de mon univers. Mais c’est après un stage au sein de l’entreprise de taille de pierre Vermorel que j’ai eu envie d’aller plus loin avec la cathédrale », explique-t-elle. Elle qui veut devenir restauratrice d’œuvres sculptées a rejoint l’association et fait part de son intérêt pour assurer des visites durant l’été. « Avec une certaine fierté », sourit-elle. D’autant qu’elle en apprend chaque jour un peu plus.

Si ces bénévoles abordent ces visites avec le plus grand sérieux, c’est également en toute décontraction qu’ils les assurent. « On est plus dans l’échange que dans une visite à proprement parler. Un jour, je me suis retrouvée avec une catéchiste, et elle a complété la visite en donnant des explications sur chacune des chapelles, c’était super ! », sourit Marion.

Pour ces jeunes bénévoles, il n’est certes pas question de se substituer à des professionnels. Pour autant, ils ont travaillé leur sujet. Guilhem, encore lycéen, explique : « Nous avons reçu une série de documents à lire de la part de l’association. Puis nous avons effectué une visite type de la cathédrale. »

Mais, comme le soumet Marion, ces guides d’un été assurent une sorte de visite sur mesure, se laissant également mener par des sujets qui les passionnent sur cet édifice. « En fait, il arrive que l’on concentre notre visite sur un sujet en particulier, qui semble séduire les touristes. Comme il arrive que l’on effectue une visite entière. Cela dépend. On essaie de deviner leurs attentes. »

L’orgue, les vitraux de Belzère, surtout lorsqu’ils reflètent leurs couleurs sur les piliers de la cathédrale, les deux autels, le puits, récemment remis au jour par une démarche de l’association, font partie des caractéristiques de la cathédrale qui font mouche auprès des touristes. Le clocher étant à part.

L’association propose de le visiter les samedis et jours fériés à raison de deux visites. Une le matin (10 heures) et une autre l’après-midi (15 heures). Elles aussi assurées bénévolement par des Amis de la cathédrale, mais confiées à un de ceux qui connaissent l’édifice sur le bout des doigts. Les jeunes bénévoles en profitent pleinement puisque l’un d’entre eux accompagne chacune de ces visites.

Ces dernières possédant la particularité de permettre aux touristes de visiter également la toute nouvelle salle dans laquelle a été restaurée l’horloge, un bijou de la fin du XVIII^e et du début du XIX^e siècle, grâce à la mobilisation de l’association. Preuve que les Amis de la cathédrale, dès qu’ils le peuvent, s’efforcent de mettre en lumière, toujours bénévolement et sans jamais faire trop de bruit, ce monument incontournable de la ville, voire du département. Et ce, depuis bientôt 50 ans.