La cuisine mitonnée pour les écoles fait débat à Villefranche-de-Rouergue

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    La cuisine mitonnée pour les écoles fait débat à Villefranche-de-Rouergue
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Centre Presse

L’affaire a été soulevée par le personnel des cuisines de l’hôpital, après la perte, par son établissement, de la fourniture des repas aux cantines scolaires de la ville.

Aujourd’hui, c’est le syndicat Force ouvrière qui rebondit. « Nous avons pris notre temps, car nous voulions étayer au maximum notre dossier », justifient ses représentants, pour expliquer ce que certains pourront juger comme une réaction tardive.

Rappel de la genèse de l’affaire. À la suite d’un appel d’offres lancé par la municipalité, le centre hospitalier a perdu la fourniture des repas aux écoles primaires et maternelles de la ville au profit de CRM, une société privée ruthénoise (il a gardé celui de la petite enfance, alors que celui du CCAS a été pris par un prestataire de Toulouse). Cinquante mille repas étaient livrés chaque année, soit une perte d’activité de l’ordre de 10 %.

Du coup, quatre postes de travail (trois depuis le 1er septembre et le quatrième en début d’année prochaine) ont été supprimés.

Le syndicat FO s’interroge d’abord sur la pertinence de l’appel d’offres. « La restauration scolaire était assurée par la cuisine du centre hospitalier depuis une trentaine d’années. Historiquement, il y avait une entente commune entre l’hôpital et la mairie. Cette dernière n’avait reçu aucune injonction de la Cour des comptes pour lancer cet appel d’offres, même si la démarche est légale », disent le secrétaire de l’union locale, Jérôme Nigris, et les représentants de FO santé de l’hôpital. Ils sont interpellés aussi par l’information donnée publiquement par la mairie, quelque temps auparavant, du tarif du repas facturé par l’hôpital. « Cela a laissé la porte grande ouverte aux concurrents privés pour proposer un tarif inférieur. Est-ce fair-play ? » Aussi, ils mettent en doute « la volonté de la mairie de préserver la coopération entre les deux services publics ». À l’arrivée, l’écart de prix entre les deux propositions a été de 1,20 €.

L’importance attribuée au critère prix (55 %) par rapport à la valeur technique (45 %) est également pointée par le syndicat. « Est-ce que la proximité, l’impact écologique des transports et les risques de dysfonctionnement liés aux aléas routiers et météorologiques ont été pris en compte (les repas viennent de Rodez) ? » Ils n’hésitent pas à parler de « critères biaisés qui ont éliminé presque par défaut l’hôpital ». Autre élément qui perturbe les représentants FO : la note de 20/20 donnée à des candidats. « La perfection absolue est-elle possible », demandent-ils. Le syndicat pose, par ailleurs, la question de l’emploi. « Si la mairie réalise une économie, estimée à 67 000 €, le centre hospitalier enregistre une perte de 135 000 €, soit l’équivalent de quatre postes d’ouvriers professionnels qualifiés. »

Il élargit également la question à la perte de recettes pour les fournisseurs locaux (La Panetière, Fontalbat-Mazars, SO Bio, Gaec de Garimont), qu’il chiffre à 40 000 €.

« Pour autant, les tarifs des repas facturés aux parents d’élèves n’ont pas connu de répercussion à la baisse », note FO qui « regrette le positionnement de la mairie et les conséquences qu’il entraîne pour l’économie de notre secteur déjà en difficulté ».

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