La maison d’arrêt de Rodez lève les verrous à la réinsertion des détenus

  • Véronique Meunier, directrice du SPIP Aveyron-Lot et pilote du projet. L’accompagnement, dispensé aux personnes durant leur période de semi-liberté, a pour but de faciliter la réussite de leur retour à la vie civile.
    Véronique Meunier, directrice du SPIP Aveyron-Lot et pilote du projet. L’accompagnement, dispensé aux personnes durant leur période de semi-liberté, a pour but de faciliter la réussite de leur retour à la vie civile.
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Centre Presse

La maison d’arrêt de Rodez possède entre ses murs un quartier dédié aux détenus en semi-liberté. Cette forme d’aménagement de peine, prononcée par le juge d’application des peines, est moins fréquente que celle du bracelet électronique.

Pour autant, les deux options répondent à des besoins et des profils d’individus distincts. Pour le Service pénitentiaire d’insertion et de probation Aveyron-Lot (SPIP), cette période de semi-liberté est perçue comme une passerelle entre la période de détention classique et le retour à la vie ordinaire. « La mesure de semi-liberté concerne essentiellement des jeunes qui cumulent des freins, sans véritable projet et souvent peu autonomes. Il y a un vrai besoin d’accompagnement à la sortie pour ces personnes éloignées de l’insertion », explique Véronique Meunier, directrice du SPIP Aveyron-Lot et responsable de l’initiative.

Ainsi, le SPIP vient de lancer en octobre un projet d’accompagnement global, en partenariat avec les équipes de la maison d’arrêt et plusieurs structures de l’insertion sociale et professionnelle du département.

Emploi, formation, logement, santé, mobilité... Tous les sujets sont abordés avec les conseillères pénitentiaires d’insertion et de probation du SPIP. Les problématiques repérées pourront ensuite être travaillées dans le cadre d’un parcours complet d’accompagnement, du sur-mesure.

La mise en œuvre est confiée à des professionnels du SPIP et à des structures compétentes du département : Pôle emploi, Mission locale et Cap emploi pour les aspects emploi, définition du projet ou handicap. D’autres, tel que Village 12 qui intervient pour l’accès aux droits, le Ramip pour l’accès aux soins et l’addictologie ou encore Mobil’Emploi 12 pour du conseil et la mise à disposition de deux-roues.

L’accompagnement, d’une durée de trois semaines, se décline ainsi sous différentes formes : conseils individuels, formations collectives, location d’un scooter, etc.

Quatre bénéficiaires sont entrés dans le dispositif et deux en sont déjà sortis. Déjà, les retours sont positifs. Les professionnels se félicitent de cette approche en complémentarité et des solutions concrètes apportées par chacun. Les détenus sont présents et adhèrent à la démarche.

De même, « l’initiative intéresse le Lot et les départements limitrophes. Une visite d’une délégation lotoise est prévue. À terme, le quartier semi-liberté de Rodez devrait accueillir des publics d’autres SPIP », détaille Véronique Meunier.

Elle lance également un appel à de nouveaux partenaires pour élargir le champ d’action à de la mise au travail des personnes sur des chantiers extérieurs et d’intérêt général.

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