Portrait : en 1978, Claude Jacquet est au pied de l’Everest et immortalise l’exploit

  • Michel Sallandre (à gauche), Christian Brincourt (au centre) et Claude Jacquet (à droite) se sont déjà retrouvés pour célébrer l'événement.
    Michel Sallandre (à gauche), Christian Brincourt (au centre) et Claude Jacquet (à droite) se sont déjà retrouvés pour célébrer l'événement. PIXCOR
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Philippe Henry

Alors preneur de son à TF1, Claude Jacquet, originaire de Saint-Jean-du-Bruel, a été de la première expédition française à gravir l'Everest, le 15 octobre 1978.

Il y a 40 ans, Claude Jacquet était au pied du toit du monde. Le sommet de l’Everest lui tendait les bras. Quelques jours plus tôt, il fêtait ses 29 ans non loin de l’objectif que toute l’équipe s’était fixé : atteindre les 8 848 mètres de la plus haute montagne du monde et être la première cordée française à réaliser cet exploit, 66 jours après leur départ de Katmandou. À l’époque, Claude Jacquet, originaire de Saint-Jean-du-Bruel, était preneur de son pour TF1.

Il s’est retrouvé dans cette aventure un peu par hasard. Pierre Mazeaud, célèbre homme politique, juriste et alpiniste de renom, après un premier échec, décide de retenter sa chance, entouré d’une équipe aguerrie. Cette fois-ci, TF1 et France Inter financent l’expédition et envoient des équipes sur place. Jean-Claude Odin, Michel Sallandre et Christian Brincourt seront de l’aventure.

"Je n’avais pas vocation à participer à cette expédition, se souvient Claude Jacquet. Un autre technicien du son avait fait une embolie pulmonaire lors d’un précédent tournage en altitude. On m’a donc proposé d’y participer. Mais je n’avais bien évidemment pas mesuré les conséquences d’une telle expédition sur le plan technique mais aussi physique."

Un an avant le départ vers Katmandou, les préparatifs débutent. "Ce tournage allait être exceptionnel, confie Claude Jacquet. Il fallait adapter le matériel, en inventer même." Pour la préparation, l’équipe de tournage se rend à Chamonix durant un mois et reçoit les conseils d’alpinistes chevronnés. "J’ai eu la chance de pouvoir me concentrer durant des jours sur la réalisation de ce projet. J’ai enchaîné les courses à pied, j’ai passé beaucoup d’heures à tester et à améliorer le matériel de tournage pour qu’il résiste à des températures extrêmes."

Le 20 juillet 1978, l’équipe embarque pour le Népal. Durant trois semaines, porteurs népalais, sherpas, alpinistes et journalistes franchissent les ponts suspendus, parcourent les sentiers battus, basculent par-delà les cols culminant à plus de 4 000 mètres. "La marche d’approche nous avait offert un excellent entraînement, raconte Claude Jacquet. Mais il nous fallait franchir les cascades de glace larges de plusieurs dizaines de mètres, et surtout s’acclimater à l’altitude."

Dimanche 15 octobre 1978, le temps est étonnamment clément au sommet de l’Everest. Jean Afannasief, Nicolas Jaegger et Pierre Mazeaud, après une première tentative infructueuse, s’engagent dans l’ultime ressaut. À 13 h 56, une voix, celle de Jean Afannasief, jaillit du talkie-walkie resté entre les mains de ceux installés un peu plus bas. "Ici Jean, ici Jean ! On est au sommet de l’Everest !". "L’émotion nous a tous submergés, se souvient Claude Jacquet. C’était la conclusion d’une aventure exceptionnelle."

À leur retour en France, les alpinistes mais également l’équipe de tournage reçoivent tous les honneurs. Le film tiré de cet exploit sera vu par plus de 8 millions de téléspectateurs.

"Nous avons eu un court moment de gloire. Après, j’ai multiplié les reportages à l’étranger, moi qui n’étais pas spécialement baroudeur, sourit Claude Jacquet. Je suis par exemple allé dans l’Amazonie et je suis retourné au Népal. J’ai approché de nouveau l’Everest, je l’ai même survolé. J’en garde un souvenir incroyable. J’ai également participé aux premières émissions d’Ushuaia avec Nicolas Hulot." Des images, des anecdotes, des histoires qu’il partage aujourd’hui encore avec les membres de l’équipe de tournage. D’ailleurs, pour célébrer les 40 ans de cette expédition mythique, ils se sont réunis tous les trois, à Paris.

"Au-delà des sensations et des images que j’ai pu garder de cette expédition, c’est surtout l’amitié qui est née de cette ascension. Nous avons toujours autant de plaisir à nous retrouver. C’est le plus précieux pour moi."

 

Un sujet sera diffusé, ce lundi 15 octobre, sur TF1 pour célébrer les 40 ans de l’ascension du sommet par la cordée Jean Affansief, Nicolas Jaegger, Pierre Mazeaud et Kurt Dimberger dans l’ordre d’arrivée à 8 848 m.

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