Naucelle a pris goût à l’exceptionnel

  • « Certains joueurs, qui ne font pourtant pas partie du groupe, ont préparé cet événement comme s’ils étaient eux aussi concernés », se félicite Pierre Landez, l’entraîneur naucellois.
    « Certains joueurs, qui ne font pourtant pas partie du groupe, ont préparé cet événement comme s’ils étaient eux aussi concernés », se félicite Pierre Landez, l’entraîneur naucellois. PIXROD
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Romain Gruffaz

Auteur d’un très beau parcours jusqu’à présent, le club, qui va vivre un moment historique ce soir, face à Biars Bretenoux (18 h), aimerait bien poursuivre son aventure au-delà de cette rencontre.

Bien que l’on n’en soit qu’au sixième tour de la Coupe de France, le match que va disputer Naucelle sur la pelouse de Biars Bretenoux, ce soir (18 h), semble déjà s’inscrire dans une forme d’épopée, ce terme qui revient chaque saison un peu plus tard, à partir du début de l’hiver, au moment où les "petits clubs" se font connaître par le biais de parcours prolongés et/ou d’exploits suscitant, dans leur commune, un enthousiasme important. Pour cette rencontre, les hommes du président Jean-Luc Atcher, présents à ce stade de la compétition pour la première fois dans l’histoire du club, bénéficieront en effet du soutien de plusieurs dizaines de leurs supporters, venus en covoiturage mais surtout dans deux – et peut-être trois, compte tenu des demandes – bus de soixante et cinquante personnes.

"Ce n’était jamais arrivé, confie le dirigeant naucellois. Cela fait onze ans que je suis président et je n’avais jamais vu autant de passion autour de l’équipe. Il y a une vraie fraternité entre toutes les générations. On est devenus un club très familial ; enfin, on l’était déjà, mais on l’est encore plus. C’est comme si les joueurs étaient nos enfants. Tout ce qu’on leur donne en tant que bénévoles, ils nous le rendent au centuple."

"Les yeux qui brillent"

Ce caractère exceptionnel, Pierre Landez, l’entraîneur, a choisi de le contrebalancer en ne changeant pas ses habitudes de travail, lui qui a indiqué espérer que cet engouement ne soit pas source de "trop de pression" pour ses joueurs.

"On se prend au jeu mais on ne se prend pas la tête. Les joueurs sont jeunes et ont les yeux qui brillent. Cette semaine, je leur ai fait passer des messages au sujet de plusieurs thèmes lors des entraînements mais on n’a pas défini de plan de jeu particulier", confie-t-il, lui qui a dû, le week-end dernier, effectuer une piqûre de rappel à ses hommes : "Face à Lévezou (en championnat, à l’extérieur, NDLR), on a gagné 3-1 mais en ne faisant la différence qu’aux 90e et 91e minutes alors qu’on aurait pu se mettre à l’abri avant. On sentait qu’on jouait bien et on se reposait là-dessus, en oubliant de faire preuve d’efficacité." Pour cette rencontre face aux Lotois, qui évoluent un échelon au-dessus d’eux, en Régionale 3, les pensionnaires de Départemental 1, qui ont, cette année, et contrairement à la précédente, décidé de jouer à la fois sur le tableau du championnat et sur celui de la Coupe de France, miseront sur leur mental, leur qualité technique et la fougue liée à leur jeunesse (la moyenne d’âge de l’effectif se situe autour de 20 ans).

"Au tour précédent, on est restés bien en place, avec un système approprié qui n’a pas permis à Pradines de s’exprimer. On a cru en nous jusqu’au bout, ce qui nous a permis de marquer en seconde mi-temps et de l’emporter (1-0 à domicile)", rappelle Pierre Landez, qui a pris les rênes de l’équipe il y a trois ans, avant d’ajouter : "J’ai un groupe sérieux, doté d’une vraie marge de progression. Les garçons, en grande majorité, se connaissent depuis la catégorie U17 et ont grandi ensemble. Il y a trois joueurs plus âgés qui les encadrent et qui constituent des relais privilégiés pour moi : Clément Graives, qui a 30 ans, Grégory Palous, qui en a 33, et Joris Vialettes, qui en a 27. Tous sont impliqués, très à l’écoute, réceptifs, et c’est un vrai plaisir de travailler avec eux."

 

 

"On a tout à gagner"

"Plusieurs joueurs qui avaient été formés chez nous mais qui étaient partis sont revenus au club, précise Jean-Luc Atcher. J’en connais d’ailleurs la majorité depuis qu’ils sont tout petits. La mayonnaise entre les jeunes et les cadres a bien pris et les seconds ont donné confiance aux premiers. Tous ont progressé et pris conscience qu’ils pouvaient faire des matches exceptionnels."

Face à un adversaire bénéficiant, grâce à son principal partenaire, Andros, de moyens financiers nettement supérieurs à lui et donc d’une marge de manœuvre supérieure dans le recrutement de joueurs, Naucelle devra, une fois de plus, démontrer sa capacité à se surpasser s’il veut se qualifier pour le tour suivant et connaître une "deuxième première".

"On est un peu déçus de devoir jouer à l’extérieur mais on se dit que tout est possible, notamment du fait de notre détermination hors du commun", assure le président, passé à l’entraînement, cette semaine, pour dire "un petit mot" à chaque joueur.

"On a notre chance et on va aller là-bas sans appréhension, insiste Pierre Landez. On ne va pas se dire qu’on sera déçus si on perd. On est le petit et on a tout à gagner. On doit juste éviter un écueil, qui est de trop y croire. On doit y croire, mais avec retenue et respect pour notre adversaire, et être très durs avec nous-mêmes."

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