Tribunal de Rodez : "Seule la Sainte Vierge Marie me protégera…"

  • Le conflit de voisinage s’est passé à Naucelle.
    Le conflit de voisinage s’est passé à Naucelle. Photo archives CPA
Publié le
Philippe Henry

Ce mercredi 31 octobre à Rodez, lors de l’audience correctionnelle, un dossier de conflit de voisinage naucellois a mis en lumière la personnalité "imprévisible" de la prévenue qui a écopé de quatre mois de prison avec sursis.

Le conflit de voisinage qui avait opposé un couple et leur voisine, en mai 2017 à Naucelle, a pris une tournure quelque peu particulière lors de son jugement hier à Rodez. Dès le début de l’audience, répondant à une simple question du juge sur l’absence de son avocat, la voisine entendue en tant que prévenue lâche, les mains jointes : "Seule la Sainte Vierge Marie me protégera". Le ton était donné.

à l’origine du conflit : la destruction par l’accusée de la clôture mitoyenne que le couple avait posée. Elle la démonte à plusieurs reprises à coups de masse. Elle fait même intervenir des ferrailleurs pour qu’ils viennent l’arracher. Les gendarmes interviennent à plusieurs reprises pour s’interposer entre les voisins.

L’atmosphère de l’audience devient, au fil des débats, surréaliste. Le président, Alexandre Laine est obligé de hausser le ton pour se faire respecter. "On m’accuse de tout, on m’accable et je ne dois rien et tout accepter", renchérit la prévenue. "Mais jusqu’où ça va aller ?, l’interpelle le juge Laine. Vous êtes imprévisible."

Un mauvais coup

Par ailleurs, la prévenue est accusée d’avoir brisé la vitre d’une cabine de douche dans une enseigne d’Onet-le-Château parce qu’elle estimait ne pas avoir été remboursée assez rapidement.

Pour l’avocat du couple victime, Me Hubert Aoust, "elle dégrade, elle rend la vie impossible à ses voisins". "D’ailleurs, le médecin a prescrit des antidépresseurs au couple. Ils ont peur que leur voisine leur fasse un mauvais coup. Ils ont aussi peur pour leur enfant", poursuit-il. "Il faut que cette affaire soit prise au sérieux, que la sanction soit significative."

Pour la représentante du ministère public, Fanny Moles "les conclusions de l’expertise psychiatrique indique une tendance à la paranoïa". Et de requérir une peine de quatre mois de prison avec sursis et mise à l’épreuve pendant deux ans. "Et surtout une obligation de soins", conclut-elle. Elle devra également rembourser le prix des clôtures détruites successivement ainsi que la cabine de douche qui avait volé en éclats.

Les juges ont suivi les réquisitions du procureur. Seulement, à l’annonce du verdict, l’attitude de la prévenue a surpris les magistrats. "Je refuse de payer quoi que ce soit", clame-t-elle. "Si vous vous soustrayez au jugement, vous irez en prison", rappelle fermement le président de l’audience. "Ça m’est égal j’assume", poursuit-elle avant de se couvrir entièrement la tête d’un morceau de tissu blanc. "Le tribunal n’est pas digne de me juger", lance-t-elle à plusieurs reprises avant de quitter le tribunal.

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