Rodez : les jeunes de Saint-Éloi revendiquent un local

Un groupe de jeunes habitant le quartier de la Saint-Éloi Ramadier, demande, depuis plus d’une année, un local qu’il souhaite gérer en autonomie afin de se retrouver le soir, après le boulot ou l’école. "Il fait de plus en plus froid et on ne sait pas où se retrouver le soir. Pour l’instant, on squatte l’entrée du hall, mais le bâtiment va être démoli", explique Bala Fofana, ex-animateur.

Le groupe, exclusivement masculin, qui l’accompagne, acquiesce. Parmi eux, des mineurs, tous d’accord. La mairie, qui dit entendre la demande, n’oppose pas un refus catégorique, mais le conditionne à la création d’une association. "Nous ne pouvons pas laisser une salle à disposition en permanence. Le problème est qu’il y a dans ce groupe des mineurs et des majeurs, mélangés. Il y a là un problème. Il y a des normes et des activités différentes pour les mineurs et les majeurs. Ensuite, qui va fermer le local ? Qui va l’assurer ? Qui paiera les fluides ? L’électricité, l’eau ?", s’interroge Stéphane Alberny, directeur des services techniques de la mairie de Rodez.

Autant de questions auxquelles les jeunes (et les parents) ne répondent pas. La mairie, de son côté, pense que la constitution d’une association apporterait des solutions.

"Il y a des règles pour tout le monde et les jeunes le savent. Il y a des activités pour les mineurs, jusqu’à leurs 17 ans, à la maison de quartier. Ensuite, s’ils ne veulent pas participer, ils peuvent aussi louer une salle qui leur coûte 50 € le week-end, en signant un contrat. C’est une possibilité qui leur est donnée. À Gourgan, il y a une association des jeunes jusqu’à l’âge de 25 ans qui fonctionne très bien", souligne Francis Fournié, élu à la mairie de Rodez. "Ce que veulent ces jeunes, c’est un projet privé. On ne peut pas se permettre d’accéder à cette demande", insiste Stéphane Alberny.

Les animateurs de quartier du Gourgan disent avoir même proposé aux jeunes gens de constituer une association, en vain.

Des arguments qui n’ont visiblement pas convaincu les jeunes. Ils continueront donc sur leurs revendications. Leurs mamans les soutiennent dans cette démarche afin, disent-elles d’éviter qu’ils "traînent" et que cela crée "une mauvaise ambiance dans le quartier". Et d’ajouter, dans un courrier destiné à la mairie, "les jeunes se sentent exclus de la société et pensent que personne ne se préoccupe d’eux. Leur donner un local évitera les incivilités".