A Rodez, l'instituteur bâillonnait et attachait des élèves en classe

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  • L'instituteur avait exercé auparavant à Espalion.
    L'instituteur avait exercé auparavant à Espalion. Archives JAT
Publié le , mis à jour
Centre Presse Aveyron

Un instituteur, de 52 ans,  aux méthodes " choquantes " était jugé mardi 11 décembre devant le tribunal correctionnel de Rodez. Deux enfants en ont été victimes. 

Les méthodes de l'instituteur, jugé devant le tribunal correctionnel mardi 11 décembre, sont " choquantes " et " ne sont pas acceptables ", selon les mots du juge Hervé Olivier. 

L'instituteur, âgé de 52 ans, est accusé d'avoir, notamment, bâillonné et attaché, les mains d'un enfant agité, dans le dos avec une corde. Le tout, sous le regard de la classe de maternelle. 

A un autre, parce qu'il rongeait ses ongles, l'instituteur lui a attaché les mains avec un foulard. Les victimes étaient âgées de 5 ans.

Les faits ont été commis du 1er septembre au 6 octobre 2017, au sein de l'école Cardaillac à Rodez. L'instituteur y exerçait depuis trois ans. Auparavant, il avait enseigné à Espalion.

D'autres témoignages sont venus nourrir les débats : lors de différentes sorties à la piscine, il aurait volontairement jeté à l'eau des enfants, ou encore forcé certains à mettre la tête sous l'eau. 

La direction de l'établissement et les parents ont fini par porter plainte. 

" Troubles bipolaires "

A la barre du tribunal, l'accusé a d'abord présenté ses excuses aux parents présents dans la salle d'audience. Puis, il a tenté de s'expliquer avant d'ajouter : " A l'avenir, je ne sais pas trop ce que je vais faire. Mais rester en contact avec des enfants n'est peut-être pas une très bonne chose. "

Aujourd'hui, il est en arrêt maladie de longue durée depuis plus d'un an. 

Le psychiatre, le docteur Gérard Rohmer a longuement entendu l'instituteur. Il en a conclu : " Il y a une perte de motivation " ; " une personnalité névrotique " ; " des troubles bipolaires ".

Pour l'avocate des victimes et de leurs parents, ce sont des faits " très graves ". " Il s'agit de véritables humiliations. Heureusement, lors d'une de ces scènes une Atsem (agent territorial spécialisé des écoles maternelles) est intervenue pour dire que ça allait trop loin. "

De son côté, la représentante du ministère public, Fanny Moles, estime que ces faits auront des répercussions sur les élèves " mais également sur la classe entière qui a assisté à ces scènes ". Et de requérir à l'encontre du prévenu une amende de 500 €, ainsi qu'une interdiction d'exercer son métier d'instituteur. 

Enfin, son avocat, Me Elian Gaudy estime " légitime la hargne que peuvent avoir les parents pour ces faits commis ". Néanmoins, il juge le travail des enseignants " difficile " et rappelle que le prévenu n'a consulté un médecin du travail " uniquement lors de sa titularisation. S'il avait pu s'exprimer avant sur son travail,  sa dépression, ses difficultés... "

Le jugement a été mis en délibéré au mardi 8 janvier, à 14 heures. 

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