Rodez : quand la jeune génération des entrepreneurs prend le pouvoir

Publié le
Centre Presse Aveyron

Ils sont nés à l’époque du Club Dorothée, des Razmokets et de Dragon Ball Z. Ils n’ont pas encore 30 ans et pilotent déjà leur propre entreprise, avec réussite. Portrait de quatre entrepreneurs qui façonnent le futur de l’économie ruthénoise.

Damien Leriget,
le pizzaïolo « volcanique »

Damien Leriget, tout pizza avec sa mère.
Damien Leriget, tout pizza avec sa mère. CPA


Le nouveau gérant de la pizzeria La P’tit' Founaizz’ a grandi à bonne école. Dans les pas de ses parents, longtemps à la tête de plusieurs affaires, Damien Leriget ne sait que trop bien la façon dont se gère un commerce. Associé sur le piton avec sa mère, le garçon, 21 ans à peine, n’a pas hésité longuement avant de se lancer dans cette nouvelle aventure. Celle de l’ouverture d’une pizzeria, place du Bourg. Son premier commerce. « C’était une évidence pour moi », assure le jeune homme d’origine réunionnaise.
La tête sur les épaules, le garçon est conscient des limites qui peuvent se présenter à lui. Mais perçoit, a contrario, la force qu’il peut également en tirer. « L’âge n’est pas un inconvénient, bien au contraire, je pense qu’il vaut mieux créer son affaire jeune qu’attendre quelques années supplémentaires ». Le succès de sa petite entreprise, ouverte depuis septembre dernier, ne fait que confirmer ses dires. Pour éviter de trop vite s’emballer, Damien peut aussi compter sur sa mère, derrière les fourneaux. Une mère de famille terre à terre qui n’a pas hésité à pousser son fils dans la poursuite d’études supérieures. Ce que réalise le jeune entrepreneur, en suivant à distance un cursus en psychologie. Une façon pour lui et sa famille d’assurer leurs arrières et d’envisager une reconversion le jour venu.


La relève harmonieuse
de Fleur Guilmard et Jérôme Hygonet

Fleur et Jérôme, en toute harmonie.
Fleur et Jérôme, en toute harmonie. CPA


Fleur Guilmard et Jérôme Hygonet filent le parfait amour. Couple à la vie, les deux professionnels de la restauration unissent leurs efforts depuis trois années pour faire de leur restaurant L’Harmonie un véritable havre de paix. Au pied de l’église Saint-Amans, les doutes ont été dissipés, laissant place aujourd’hui à la quiétude. Le démarrage de leur première affaire n’a pourtant pas été tout rose. « Nous étions un peu insouciants lorsque nous avons lancé notre affaire », reconnaît la jeune femme, qui se souvient toutefois avoir travaillé d’arrache-pied pour monter un projet solide.
Âgés respectivement de 22 et 23 ans au moment de lancer leur affaire, les deux amoureux ont dû affronter la frilosité des investisseurs, en l’occurrence les banques, perplexes quant à l’idée de prêter un peu d’argent pour un projet ambitieux. «Elles nous ont peut-être testées, s’interroge le couple. Voir deux jeunes monter une affaire dans la restauration, ça suscite de la méfiance». Sûrs de leur maîtrise et de leur savoir-faire, Fleur et Jérôme n’ont point douté. Une confiance en eux payante, leur établissement affichant complet quasiment tous les midis. Le couple juge même, après un peu de recul, avoir le sentiment d’appartenir à la « bonne génération ». « Quand on regarde dans notre entourage, on s’aperçoit que nos amis ouvrent des affaires, que d’autres en reprennent, constate Jérôme. Nous constituons en quelque sorte la relève de Rodez. »


Laurine Armand décoiffe
la nouvelle garde ruthénoise

Pour Laurine, c'est toujours à un cheveu près.
Pour Laurine, c'est toujours à un cheveu près. CPA


Dans le microcosme ruthénois, Laurine Armand détonne. Du haut de ses 23 ans, la jeune coiffeuse de la place de la Madeleine ne laisse rien au hasard. Et peut s’appuyer sur sa jeunesse comme atout pour renverser les obstacles. « Je n’ai peur de rien », avoue-t-elle au moment d’évoquer ses ambitions professionnelles. Peignes et autres paires de ciseaux occupent son quotidien depuis près de dix ans. Créer son affaire a donc été une évidence, à l’heure de coiffer ses clients de Laissac, dernier salon pour lequel elle a travaillé. « J’avais envie de me lancer à mon compte », explique-t-elle derrière son comptoir de la place de la Madeleine.
Les portes de son premier établissement, Nuances et coiffures, ouvrent en janvier 2017. Fort de sa formation dispensée à la Chambre des métiers de l’Aveyron, elle s’entoure de personnes de confiance et écoute scrupuleusement les conseils de ses anciens patrons. « J’ai bénéficié de nombreux soutiens lors de mon installation. De mes fournisseurs à mon comptable qui m’ont toujours fait confiance ». Déterminée, Laurine ne cache pas avoir connu l’appréhension du jeune entrepreneur. Mais son professionnalisme et sa volonté d’imposer sa propre patte ont convaincu la clientèle du piton, à la recherche d’une spécialiste innovante. Une fraîcheur qu’elle vante pour encourager d’autres personnes de sa génération à franchir le pas de l’entreprenariat. « Si elles désirent monter leur propre affaire, qu’elles foncent ! Il ne faut pas avoir peur. »


La longue infusion
des thés d’Éloïse Garrigues

Thés d’Oc est "un peu la seconde maison" d’Éloïse Garrigues.
Thés d’Oc est "un peu la seconde maison" d’Éloïse Garrigues. CPA

« Ce magasin, c’est un peu ma seconde maison ». La simple évocation des Thés d’Oc délie la langue d’Éloïse Garrigues. Débarquée du Pays basque avec son compagnon, la jeune femme est arrivée en terre aveyronnaise la tête emplie d’idées. Parmi ce flot de perspectives, celle de créer son propre salon de thé. Une voie trouvée après avoir œuvré à la bonne marche d’une entreprise spécialisée dans la vente de cette boisson. « Monter cette société est un choix que nous avons fait à deux, rappelle la jeune entrepreneur qui collabore avec son compagnon dans la gestion de cette affaire. Nous avons choisi de marier nos deux passions : le thé et la pâtisserie ». L’envie d’associer leurs plaisirs s’est pourtant heurtée durant une année au mille feuilles administratif. Douze mois à peaufiner le projet, trois cent soixante-cinq jours à partager leur quotidien entre la Chambre de commerce et d’industrie de l’Aveyron, la quête du local idéal. « Il a fallu faire beaucoup de démarches administratives et quand j’y repense, je me souviens que les choses ont été longues à se mettre en place », se remémore la jeune mère de famille.
Régulièrement citée en exemple, la petite entreprise s’est structurée depuis son ouverture, en octobre 2015. Amenant Eloïse à ne pas compter ses heures. Et à commettre, parfois, par des erreurs de jeunesse. « Quand on démarre, il peut nous arriver de faire preuve d’un peu trop d’ambition. Je me souviens avoir passé de trop grosses commandes. Le temps nous amène à réfléchir et à gagner en expérience ». Au point de faire de l’enseigne Thés d’Oc, une des fers de lance de la rue Neuve.
 

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