Livre : la sensation Alto Braco, de Vanessa Bamberger

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    Vanessa Bamberger DR
  • Un livre sur l'Aubrac d'aujourd'hui... Un livre sur l'Aubrac d'aujourd'hui...
    Un livre sur l'Aubrac d'aujourd'hui... DR
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Ph. R.

Avec « Alto Braco », Vanessa Bamberger publie un roman sur l’Aubrac d’aujourd’hui. Ses hommes, son agriculture, ses Parisiens… et ses secrets. Une vraie réussite.

Alto Braco, c’est l’ancien nom en occitan de l’Aubrac. C’est aussi le titre du roman de Vanessa Bamberger. Mais c’est bien le seul "écho" à l’Aubrac d’antan, du temps où le plateau était beaucoup plus boisé que cela. Car c’est bien un récit contemporaine que propose cette Parisienne pour son deuxième roman. Il y a même une part autobiographique.
Brune, qui n’a pas connu sa mère, est élevée dans un bistrot parisien par sa grand-mère, Douce, et sa grand-tante, Granita, auxquelles elle est très attachée. Deux personnages, au passage, aux propos truculents. Le décès de sa grand-mère, Douce, provoque le retour sur l’Aubrac. Elle veut être enterrée chez elle, à Lacalm. "Chez les cons" balance Granita, qui a des comptes à régler sur ce plateau où elle n’est plus revenue depuis très longtemps. À partir de là, une succession de secrets va être dévoilée à Brune. Parisienne bon teint, elle n’aime pas la viande, retrouve son père éleveur, qui a du mal à s’en sortir, mais surtout, elle découvre l’Aubrac et ses habitants.
« Je voulais retrouver des sensations »
"Des sensations. Ce sont des sensations que je voulais retrouver" explique Vanessa Bamberger. Petite, elle aussi a passé quelques jours sur l’Aubrac. Son arrière-grand-mère était originaire de Lacalm. Mais c’est à Paris, du côté de Levallois, dans l’hôtel familial qu’elle a grandi, très proche de sa grand-mère et sa grand-tante… "Ce sont elles qui figurent dans le médaillon qui orne la couverture du roman". Comme un hommage. 
Il y a cinq ans, avec son mari, cette mère de deux enfants est partie retrouver ses "sensations". L’idée d’en faire un roman a alors fait son chemin chez cette journaliste dans l’audiovisuel, qui a également vécu à Londres et New York. "J’ai un lien génétique avec l’Aubrac", sourit-elle.
Tout comme son héroïne, elle va découvrir ce plateau, qu’elle décrit admirablement, ces secrets, son agriculture. "Ce roman est un hommage aux femmes aussi, aux maîtresses femmes. Elles étaient dans l’ombre, et formidables. Aussi bien à Paris que sur l’Aubrac… " À plusieurs reprises, Vanessa Bamberger a séjourné sur l’Aubrac, et a aussi usé de son œil de journaliste pour appréhender le milieu de l’agriculture et de ces veaux qui partent en Italie. "J’ai rencontré beaucoup de monde, j’ai beaucoup parlé… Beaucoup écouté aussi", relate-t-elle. "Puis j’ai brouillé les pistes, pour que personne ne soit reconnu". 
Entre fiction et réalité
Car elle n’est pas toujours tendre. Son propos est parfois aussi tranchant qu’un laguiole sorti des ateliers. Dans ce roman où elle mêle fiction et réalité, elle dépeint un milieu d’éleveurs parfois enclins à de mauvaises compromissions. Ça peut faire mal. Mais c’est aussi un attachement à ce plateau qui se dessine au fil des pages. Extrait : "La semaine précédente, Granita avait qualifié l’Aveyron de locomotive du pays. Le plus rude des trois départements mais le plus riche. Les Aveyronnais, prétendait-elle, étaient des visionnaires, les plus innovants de tous les habitants du plateau […] ".
On sent chez Vanessa Bamberger un véritable plaisir à avoir renoué avec la terre de ses aïeux. Ouvrir ce roman c’est voir "de gros rochers noirs qui ont surgi des prairies modorées", c’est se sentir "une odeur humide de forêt et de poussière"…
Depuis sa sortie, ce roman publié chez Liana Lévi, connaît un vrai succès d’estime. "Depuis que je le dédicace à Paris, je n’arrête pas de croiser des Aveyronnais. J’ai l’impression que la France entière vient de l’Aveyron" rigole-t-elle. Le livre est en lice pour le jury RTL-lire, a bénéficié d’une couverture énorme dans le Parisien et le Figaro… Et Vanessa Bamberger viendra en Aveyron au mois de mars pour présenter son roman. Elle fera sans nul doute un petit détour par l'Aubrac...

 

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