Paris : les Linard, collectionneurs de médailles au Salon de l'agriculture

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  • Stéphane et Bertrand Linard ont le sourire. A la tête de l'entreprise familiale de salaisons située à Lanuéjouls, les deux frères sont conscients de ce qu'ils doivent au Salon de l'agriculture et, notamment, aux nombreuses médailles qu'ils ont décrochées à Paris.
    Stéphane et Bertrand Linard ont le sourire. A la tête de l'entreprise familiale de salaisons située à Lanuéjouls, les deux frères sont conscients de ce qu'ils doivent au Salon de l'agriculture et, notamment, aux nombreuses médailles qu'ils ont décrochées à Paris. Rui Dos Santos
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A Paris, Rui Dos Santos

Présents au Parc des expositions, Porte de Versailles, depuis 2002 sans interruption, les deux frères, à la tête de l'entreprise familiale de salaisons de Lanuéjouls, ont toujours décroché une breloque depuis la création du concours général en 2008. Et ils ne cachent pas les retombées d'une telle reconnaissance...

Ils sont catégoriques, lâchant en choeur : "C'était en 2002 !". Quelle mémoire. "Nous ne risquons pas d'oublier, c'était l'année du passage à l'euro, précisent-ils. Il avait fallu installer le double étiquetage et avoir une grande caisse enregistreuse car certains visiteurs payaient en euros et d'autres encore en francs. C'était un peu la panique". Patrons de l'entreprise familiale de salaisons, créée par leur père en 1973 à Salles-Courbatiers, installée depuis 1993 à Lanuéjouls (après avoir eu un magasin à partir de 1983 à Villefranche-de-Rouergue) et dont ils sont la cinquième génération, Stéphane (47 ans, chargé du commercial et de la gestion) et Bertrand (42 ans, responsable de la fabrication) Linard sont donc des fidèles du Salon international de l'agriculture, dont la 56e édition a ouvert ses portes samedi matin, au Parc des Expositions, Porte de Versailles à Paris.

"Après avoir participé avec mon père au premier marché de Bercy organisé par la Fédération des amicales aveyronnaises à la fin des années 90, après avoir pris part à des foires et à des marchés dans les rues au coeur de la capitale, nous avons décidé de franchir le pas et de nous inscrire au Salon de l'agriculture, se souvient encore Bertrand Linard. Nous montions d'une marche... D'une grande marche !". Les Linard fêtent donc en 2019 leur 18e participation consécutive. Au moment de leur baptême, ils étaient une petite dizaine de salariés avec un chiffre d'affaires de 1,6 M€. Aujourd'hui, l'effectif est de 26 personnes et le chiffre d'affaires dépasse les 4 M€. "Cette croissance,nous la devons à la qualité de nos produits, à un savoir-faire qui a fait ses preuves mais aussi aux médailles décrochées ici à Paris, insiste volontiers Stéphane Linard. Même si nous sommes restés une entreprise à taille, notre PME artisanale (dans le sens noble du terme) a pris une autre dimension grâce aux fruits, aux effets du Salon. L'impact est incontestable".

Depuis 2008 et la création du concours général, les salaisons Linard ont toujours inscrit leur nom au palmarès. Le jury 2019 s'est réuni ce dimanche matin et les Aveyronnais ont présenté une saucisse et un saucisson. Le verdict est attendu en soirée ou, au plus tard, lundi matin. "Il n'y a pas de pression particulière, assurent les deux frères. Si nous sommes récompensés, c'est bien et une sacrée valeur ajoutée avec ce logo bien identifié par le grand public qui figure comme une estampille sur l'étiquette. Si nous le sommes pas, bien sûr que nous seront déçus mais ce ne sera pas la fin du monde. Nous ne travaillons pas pour ça mais pour nos clients". Aveyronnais et aussi parisiens : boucheries, charcuteries, épiceries fines... "Ces médailles sont une belle carte de visite. Elles nous permettent de multiplier les contacts avec un important effet boule de neige grâce au commercial qui travaille pour nous à Paris", se réjouit l'aîné des frères Linard.Et de souligner : "Le potentiel fort est à la capitale. Avec toute la gamme certes, mais surtout les produits maigres".

En attendant donc une éventuelle nouvelle médaille, les Linard sont fiers de leur stand 2019, installé sur 36 m2 dans le hall 3 (allée A, n°66). Coût de l'opération : 15 000 euros. "C'est le prix à payer !, relativise Bertrand Linard. Bien sûr que c'est un investissement mais, même s'il ne peut pas être chiffré précisément, le retour est très important. C'est de la visibilité, de la communication. Il n'est pas rare d'entendre les semaines qui suivent : On vous a vus à Paris". En revanche, et c'est le cas pour la troisième année, la dizaine de personnes qui s'affairent à la vente ne sont pas du personnel Linard. "Nous avons cédé cette partie car c'était impossible de continuer à produire et à vendre à Lanuéjouls et dégager l'effectif nécessaire pour assurer neuf jours au Salon, explique Stéphane Linard. Nous avons tardé à lâcher le stand car cela n'a pas été une décision facile. C'est notre âme maisnous continuons à être présents car c'est notre image". Les deux frères concluent en choeur : "C'est toujours notre bébé. Nous le mettons à la crèche durant neuf jours à Paris mais nous continuons à faire son éducation". Des médailles autour du cou !.. 

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