L’agglomération ruthénoise part à la chasse au gaspillage

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  • Les « actions » anti-gaspi sont expérimentées depuis deux ans dans les restaurants scolaires.
    Les « actions » anti-gaspi sont expérimentées depuis deux ans dans les restaurants scolaires. Archives CP
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Jérémy Mouffok

Véritable enjeu d’avenir, la lutte contre le gaspillage est devenue une priorité des pouvoirs publics. À l’instar de Rodez Agglomération, qui a mis en place, depuis 2015, une série d’actions à destination des professionnels et du grand public.

Le gaspillage alimentaire n’a plus droit de cité sur le piton et ses environs ! Soutenue dans sa démarche depuis 2010 par l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe), Rodez Agglomération fourmille ses armes année après année pour faire de son territoire un modèle du genre.

Engagée jusqu’à la fin de cette année dans un Contrat d’objectif déchet économie circulaire (Codec), elle s’appuie, de plus, sur le prix décroché « Territoire zéro déchet zéro gaspillage » pour inciter ses citoyens à plus de civisme en la matière.

Un premier pas a été fait en ce sens avec la rédaction d’un carnet de la prévention sur le gaspillage alimentaire. Une sorte de manuel à destination, tout d’abord, des restaurateurs. Rédigé en 2015 grâce à diverses expériences locales et nationales, le propos présente la législation en ce domaine et propose aux professionnels en question des gestes à mettre en œuvre. Si l’initiative a été bien accueillie, elle a toutefois eu du mal à séduire les restaurateurs volontaires.
Une action similaire, cette fois-ci à l’attention des habitants, a vu le jour. Ces derniers disposant pour leur part de recettes de cuisine estampillées « anti-gaspi » pour améliorer leur consommation.

Autre dispositif à avoir vu le jour ces dernières années, des ateliers pratiques sous l’intitulé Apprendre à cuisiner sans jeter qui ne désemplissent jamais. Ouverts aux personnes résidentes de l’agglomération, ils dispensent durant une demi-journée les gestes indispensables en la matière. Preuve de cet engouement, le nombre de participants enregistrés depuis le lancement de l’opération, au nombre de 160. Le prochain, programmé ce samedi 16 mars, affiche déjà complet.

Les cantines et restaurants d’entreprise au pli

Les fameuses « disco-soupes », organisées une à deux fois par an depuis 2014, sont désormais identifiées par les Ruthénois. Réalisées depuis 2 ans en partenariat avec les étudiants inscrits en section GEA à l’IUT, elle sensibilise notamment le public à l’utilisation de produits, en particulier, fruits et légumes abîmés ou moches.

Dans cette volonté de faire de l’agglomération un exemple, ces mêmes élèves sont sollicités sur une action mise en place depuis 2017 auprès des cantines scolaires ou d’entreprises qui sont également accompagnées dans cette lutte contre le gaspillage alimentaire.
En plus de diagnostic avant pesées, les intéressés étudient l’instauration de gestes adaptés avant qu’une nouvelle pesée ne soit effectuée pour évaluer les progrès, et le cas échéant, des actions correctives.

L’instauration du doggybag (lire ci-dessous), très en vogue de l’autre côté de l’Atlantique, fait son chemin. Essayé à titre expérimental à Rodez, le dispositif susciterait l’intérêt d’une trentaine de professionnels, alors que le Codec s’est fixé comme objectif de convaincre d’ici trois ans, une quarantaine d’établissements.

L’Aveyron sur courant alternatif

Les projets anti-gaspillage ne se cantonnent pas à la seule agglomération ruthénoise. L’Aveyron joue le jeu, modestement. Le conseil départemental, dans le cadre de son Plan Climat Énergie, a ainsi mis à disposition des collèges un kit de sensibilisation. Au niveau des communautés de communes, Millau travaille de son côté en lien avec les services de restauration collective des établissements scolaires de son territoire. Elle fait appel au CPIE du Rouergue qui accompagne les sites en question dans leur démarche de développement durable. Le bassin decazevillois, lui, a réalisé un dépliant destiné à sensibiliser le grand public mais se heurte, toutefois, à des difficultés budgétaires pour développer de nouvelles actions.

Lo Sac d’oc prend la forme d’une boîte plastique.

Le célèbre doggy bag américain a enfin une déclinaison ruthénoise. Depuis le mois de février, les étudiants en Gestion des entreprises et des administrations (GEA) de l’IUT travaille sur un projet tutoriel sobrement dénommé Le Sac d’oc. Ici, point de sac kraft pour mettre ses victuailles lorsque l’appétit fait défaut dans un restaurant, mais plutôt une boîte en plastique hermétique. L’objet, pour l’instant, n’est utilisé que dans un seul établissement. Intéressé par la démarche, Paul Gense, patron du Grand Café, place de la Cité, a accepté de jouer le jeu immédiatement. D’abord en participant durant une semaine à une pesée des aliments jetés et en mettant ensuite à la disposition de sa clientèle ses petits récipients. Non sans difficulté. « Nous ne sommes pas encore dans la mentalité anglo-saxonne, confirme le gérant de l’établissement. Ici, les assiettes sont souvent finies ». Seul met à bénéficier des faveurs de ce nouveau mode de consommation, le dessert, plus facilement consommé hors du restaurant. « Tout le monde y est gagnant, poursuit le gérant du Grand Café. Nous en tant que restaurateur et le client, qui paye son plat. »
Lo Sac d’oc prend la forme d’une boîte plastique.

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