Il menace de mort le directeur adjoint de la prison de Druelle

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  • Condamné à 25 ans  de réclusion criminelle  en mars dernier, le trentenaire a semé la panique à la maison d’arrêt de Druelle quelques jours après son arrivée.
    Condamné à 25 ans de réclusion criminelle en mars dernier, le trentenaire a semé la panique à la maison d’arrêt de Druelle quelques jours après son arrivée. Archives CPA
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Mathieu Roualdés

Depuis plusieurs mois, les détenus de la maison d’arrêt de Druelle défilent à la barre du tribunal de Rodez. Drogue, téléphone portable, bagarre… Le tribunal ne laisse rien passer. "C’est une politique pénale assumée car l’établissement est aujourd’hui confronté à la surpopulation et on veut conserver sa bonne réputation", explique le substitut du procureur, Frédéric Coulomb. Vendredi, ce dernier et le juge Abdessamad Errabih ont traité un cas quelque peu particulier. Face à eux, s’est présenté un détenu sous bonne escorte.

Condamné à 25 ans de réclusion criminelle – il a fait appel et se dit toujours "totalement innocent" -, pour un incendie volontaire ayant causé la mort de trois personnes à Lavelanet (Ariège) en 2014, ce trentenaire est arrivé à la maison d’arrêt de Druelle, il y a quelques semaines. Avec derrière lui, la réputation d’un détenu "difficile", ayant écumé de nombreux établissements pénitentiaires de la région (Béziers, Montauban, Seysse, Foix, Tarbes), et dont les experts avaient prévenu d’un "passage à l’acte imminent" contre des surveillants de prison. Cela n’a pas manqué, même si cela en est resté au stade des menaces.

"Juges, procureurs, témoins… Abattez-les"

Jeudi, le directeur adjoint de la prison lui signale son placement en cellule d’isolement. La raison ? Quelques jours auparavant, le détenu envoie un courrier à sa mère dans lequel il appelle à "tuer les mécréants" et demande à faire passer un message sur les réseaux sociaux en ces termes : "Juges, procureurs, témoins du procès… abattez-les !". Le courrier est intercepté et la sanction ne se fait pas attendre. Ce qui a le don d’énerver le détenu. Ce dernier menace de mort et insulte copieusement le directeur adjoint de la prison. Et ce, à plusieurs reprises. "Les menaces et insultes font malheureusement partie de notre métier mais cette fois, cela a dépassé les bornes. En 23 ans, je n’ai déposé plainte que trois fois. C’est dire", explique le fonctionnaire, à la barre, tout en indiquant au juge s’être de nouveau fait insulter dans les couloirs du tribunal…

Le procureur : "Cet homme est-il dangereux ? Oui !"

À la barre, le prévenu est pourtant très calme. Il cherche longuement ses mots, nie les menaces et s’excuse même à plusieurs reprises. "Je lui ai seulement proposé de faire un tête-à-tête", explique-t-il. Sur la lettre et son contenu, il avoue que c’était "un signal de détresse car j’ai pris 25 ans pour quelque chose que je n’ai pas commis". Une attitude et des arguments pas franchement convaincants pour le ministère public. "On ne voit que le vernis de sa personnalité aujourd’hui. Cet homme est-il dangereux ? Oui ! Peut-il mettre à exécution ses menaces ? Oui !", explique Frédéric Coulomb avant de requérir deux ans d’emprisonnement. Le tribunal condamnera finalement le trentenaire à un an de prison supplémentaire et 1 500 € de dommages et intérêts.

Une peine qu’il devrait, sans nul doute, effectuer dans une nouvelle prison… La septième en quatre années de détention.

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