Villefranche-de-Panat. Francis Lecouls sculpte le bois avec talent et profondeur

  • ... et la mamie qui sait désormais de quel bois il se chauffe. ... et la mamie qui sait désormais de quel bois il se chauffe.
    ... et la mamie qui sait désormais de quel bois il se chauffe.
  • Francis Lecouls...
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CORRESPONDANT

C’est une abonnée de Centre Presse, sœur Marie Claire, qui a téléphoné pour signaler l’étrange comportement de Francis Lecouls "tout ce qu’il fait est magnifique, nous a-t-elle dit. Il sculpte le bois avec des ciseaux de fée. Vous verriez ! Mais il ne veut pas que j’en parle au journal". Évidemment, on s’y rend. Chez nous, on ne rate pas une occasion de confondre l’art et l’artiste, en le prenant sur le fait. On monte donc au village de La Besse, là où réside ce présumé virtuose du burin. Le village est aux alentours des hauteurs.

Magnifique, a prétendu la sœur ! Faut-il en déduire que tout ce qui est en haut est beau, tout ce qui est en bas ne l’est pas ?

Francis Lecouls nous attend, avenant. Il avait été prévenu avant, juste le temps de sortir de son bois, pour passer sur le billot. Il est bavard et passionnant.

Ébéniste de métier, depuis l’âge de 14 ans, compagnon du tour de France un moment, papa de Delphine et Mélanie, il fait ses débuts en confectionnant des meubles de style de haute lignée, Louis XV, Louis-Philippe, et toute la suite. Il poursuit dans les cuisines intégrées de belle facture. Et les années défilent entre les planches et les rabots. Toute une carrière au service du géant des forêts. En 2015, la retraite arrive comme un coup de scie. Il l’attendait au tournant.

Il découvre alors la sculpture. Le grand désœuvrement prescrit après avoir remis mille fois son ouvrage sur le métier en effraie plus d’un. Pas Francis Lecouls : "J’étais tellement actif, j’ai prévu la chute de l’histoire. Je me suis préparé. Je n’ai plus une minute à moi". Il s’est mis à sculpter. Que du merisier ! Il dégrossit, bûche, enfonce, dégage, creuse jusqu’à la sève. C’est une sculpture physique qu’il pratique, avec beaucoup de transpiration, et de la suite dans les suées. Il sait où il va. Son jardin c’est celui du facteur Cheval plein de moulins, de lapins, de tours et détours, de bois domestiqués, dressés, naturalisés… Et ses sculptures sont à l’abri dans un bâtiment secret, son QG. Mais on les voit de la route. "La mamie, je l’ai attaquée cet hiver. J’ai eu du mal. Je l’ai prise. Je l’ai laissée. J’y retournais l Je sculptais autre chose entre-temps. Je l’ai eue". Évidemment, il ne faut pas pousser mamie, une mamie aux joues noueuses, veinées. On sait de quel bois elle se chauffe, celle-là.

Francis Lecouls ne souhaite pas commercialiser son art mais l’exposer. Il lui manque encore quelques jolies pièces. Et pourquoi ne pas l’exposer à la tour de Peyrebrune, tout là-haut, au milieu des essences et des troncs et rendre au bois travaillé sa quiétude et sa clarté. C’est une idée. L’artiste en a d’autres. Plein. Avec un peu de chance, il exposera probablement. Et pour la chance, il touche du bois constamment.

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