Un vaste projet de restauration pour l’église de Campagnac

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  • Le tympan, œuvre de Serpantié, représente le martyre de sainte Foy. Le tympan, œuvre de Serpantié, représente le martyre de sainte Foy.
    Le tympan, œuvre de Serpantié, représente le martyre de sainte Foy. Repro CPA
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    Un vaste projet de restauration pour l’église de Campagnac Repro CPA
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    Un vaste projet de restauration pour l’église de Campagnac Repro CPA
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Centre Presse Aveyron

Le projet est porté par la commune et l’association Vivre à Campagnac et dans ses hameaux, en partenariat avec la Fondation du Patrimoine.

L’église de Campagnac a un besoin urgent de restauration, afin d’assurer la sécurité et la conservation de certaines parties très endommagées par le temps. Le projet, mené conjointement par la commune de Campagnac, l’association Vivre à Campagnac et dans ses hameaux et la Fondation du Patrimoine, permettra de restaurer la maçonnerie, la menuiserie extérieure du clocher et de la façade et le tympan sculpté du portail de la façade ouest, œuvre de Casimir Serpantié.

Les trois signataires lancent une campagne d’appel à dons et comptent réunir au moins 30 000 € nécessaires à boucler le financement de la tranche de travaux. Il s’agit pour chacun des partenaires d’assurer la pérennité d’un monument emblématique du village. "Nous savons que l’église Sainte-Foy a rythmé et souvent marqué la vie des Campagnacois d’ici et d’ailleurs et qu’ils auront à cœur à en soutenir la restauration."

Une œuvre majeure

L’église, dédiée à sainte Foy, a été édifiée de 1895 à 1899, dans le style néogothique, sur les plans d’Henry Pons (1849-1909), alors architecte départemental, également à l’origine de nombreuses églises impulsées par Mgr Bourret : du Sacré-Cœur de Rodez, de Millau à l’église de Saint-Affrique.

Les joints en relief (dits enrubannés) sont caractéristiques de cet architecte. Le tympan (1900) est l’œuvre de Casimir Serpantié, peintre et sculpteur local qui rayonna en Aveyron. Il représente le martyre de sainte Foy marquant l’attachement au culte de la sainte bien au-delà de Conques.

À l’intérieur, le mobilier a été exécuté d’après les plans d’Henry Pons ou d’André Boyer (1882-1953), son successeur en 1909. Entre autres, vous y découvrirez le chemin de croix (1899) avec peintures sur cuivre de la maison Chovet-Beau à Paris et cadres sculptés de Firmin Laur, ébéniste sculpteur à Rodez.

Les vitraux (1899) sont de la célèbre maison Dagrant à Bordeaux, Gustave-Pierre Dagrant étant nommé peintre verrier de la basilique Saint-Pierre de Rome en 1888.

Un retable représentant le rosaire dans 15 médaillons cerclés d’or sur fond d’azur, réalisé en 1676

par le sculpteur Antoine Gastal, de Saint-Geniez. Il a été inscrit en 1999 à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques. L’église a remplacé un édifice plus ancien, démoli en 1895 et composé de parties ajoutées à une église romane du XIe siècle. Cette vieille église se dégrade et sa solidité est remise en cause. Jugée d’un style bâtard, trop petite pour l’importance de la population, et indigne d’un chef-lieu de canton, on préfère la démolir pour en construire une nouvelle. Lors de sa visite à Campagnac pour encourager les paroissiens à reconstruire l’église, l’évêque de Rodez, Monseigneur Bourret, n’avait pas hésité à la qualifier de "grange".

L’association vivre à Campagnac et dans ses hameaux

Créée en 1992, l’association entreprend régulièrement depuis plus de 25 ans des actions afin de préserver et de mettre en valeur l’environnement et le patrimoine de Campagnac.

Elle fait vivre le patrimoine par :

- des expositions : instruments de mesure d’autrefois, œuvre de Casimir Serpantié, hommage aux soldats de Campagnac dans la guerre de 1914-18, Campagnac à travers les cartes postales anciennes, etc. ;
- un cheminement balisé de plaques explicatives sur le patrimoine du village ;
- des conférences sur l’histoire du village et sur la protection de l’environnement ;
- des concerts dans l’église romane de Canac ;
- le montage de dossiers pour la restauration du petit patrimoine de la commune : chapelle du Saint-Sépulcre (XVIIIe), escalier de la mairie (1880-81), mesures à grains (XVIIIe s.), pont de Moulinau, vitraux de l’église (1899) ;
- le débroussaillage des vieux chemins, des fours et des fontaines.

Elle restaure le patrimoine communal :

- En 1999-2003, le retable du Rosaire de l’église. Cette restauration a reçu le prix du magazine Le Pèlerin en 2012 ;
- En 2010, le tableau de la chapelle Saint-Blaise de l’église de Canac, datant de 1788 ;
- En 2015, la croix de mission monumentale érigée en 1826 sur la place principale du village ; cette restauration a été financée entièrement par une souscription et a reçu le troisième prix départemental du patrimoine.

Enfin, elle incite à la préservation. Depuis 2015, l’association mène des actions d’information et lutte contre les projets d’éoliennes industrielles portés par les communes voisines et qui impacteront l’environnement et le cadre de vie des Campagnacois.

Quelques Campagnacois célèbres

Édouard Privat fonde en1839, à Toulouse, la célèbre maison d’édition.
Bernard Bonnaventure Lunet de la Maléne (1812-1892) fut maire de Rodez (1871-1874), conseiller général de Campagnac (1858-1871).
Étienne Balsenq, cocher à Paris. Ami de Blanqui, il est nommé commissaire de police sous la Commune de Paris.
Casimir Serpantié (1855-1949). Élève du lycée Louis-le- Grand, il étudie le dessin avec Léon Cogniet. De retour au pays, il se lie avec les peintres Marcellin Laporte et Eugène Viala. Il revient à Paris en 1882, et fréquente l’École des Arts Décoratifs, présente des œuvres à l’Exposition internationale de Toulouse en 1887, au Salon des Artistes Français en 1888. En 1892, il est reçu membre de la Société des Artistes Français. Membre du mouvement félibréen, très proche du monde paysan quʼil connaît profondément, il peint des scènes de la vie simple et rustique et des paysages de son proche terroir, tel Millet. Également sculpteur sur bois et sur pierre, il est lʼauteur du tympan de l’église et du monument aux morts de Campagnac et restaure lʼéglise des Pénitents de Saint-Geniez (autel, Nativité)
Jean Rascalou est né le 18 février 1884 à Laguiole et est décédé le 1er janvier 1951 à Campagnac après avoir tenu un café à Paris. Il était bien connu dans tout le Nord Aveyron et même bien en dehors de ses limites comme un cabrettaïre de talent.

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