Harcèlement scolaire : un programme inspiré des arts martiaux pour aider les enfants

  • En France, près de 700.000 élèves sont concernés par le harcèlement scolaire, selon des chiffres du ministère de l'éducation nationale.
    En France, près de 700.000 élèves sont concernés par le harcèlement scolaire, selon des chiffres du ministère de l'éducation nationale. 1MoreCreative / Istock.com
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Relaxnews

(Relaxnews) - Pour la cinquième année consécutive, la date du 7 novembre sera placée sous le signe d'une journée mondiale de lutte contre le harcèlement scolaire, dont un enfant sur dix est victime en France. En septembre dernier, l'éducatrice spécialisée Céline Zémanczyk a lancé un programme qui a pour vocation d'aider les parents dont les enfants subissent du harcèlement moral en milieu scolaire. 

Insultes, moqueries, agressions physiques, vol... Avec près de 700.000 élèves concernés en France selon des chiffres du ministère de l'éducation nationale, le harcèlement scolaire est un véritable fléau. Souvent démunis face à une situation qui les dépasse, les parents se tournent vers des professionnels pour briser le cercle vicieux et aider leur enfant à reprendre confiance en soi. 

Céline Zémanczyk, éducatrice spécialisée basée à Paris, en a fait l'expérience avec sa fille aînée. "Ma fille est un enfant dite à haut potentiel, c'est-à-dire précoce sur le plan intellectuel avec des attitudes sociales un peu "décalées" par rapport aux autres enfants. Par exemple intervenir dans des jeux en tentant d'imposer de nouvelles règles, ou alors répondre en classe avant que le professeur ait terminé de poser la question. Quand ma fille a commencé à subir des moqueries à l'école, j'ai commencé à mettre en place des outils, acquis à travers mon métier, pour l'aider à affronter la situation", explique-t-elle à Relaxnews.

Entre-temps, la fille de Céline Zémanczyk s'inscrit aux arts martiaux. C'est en observant son enfant participer à des cours d'aïkido que sa mère pense à développer un programme sur-mesure qu'elle baptise KIAl verbal, en référence au cri poussé avant et après chaque combat dans la pratique des arts martiaux. 

Elle l'applique d'abord pour venir en aide à sa fille, puis commence à le proposer à d'autres parents. "Je rencontrais des personnes dans le cadre de mon travail qui me parlaient de difficultés similaires avec leurs enfants. J'ai commencé à leur donner des astuces, puis à peaufiner ma technique", raconte Céline Zémanczyk.

Une méthode basée sur la communication non verbale

Depuis septembre dernier, l'éducatrice spécialisée s'est lancée à son compte en lançant le programme "Stop aux moqueries ou comment je sors de mon rôle de victime ?", accessible aux parents à partir de 239 euros. Après un premier rendez-vous gratuit (physique ou par visioconférence) proposé par Céline Zémanczyk, les parents qui souhaitent entamer le programme reçoivent le détail des exercices à réaliser avec leur enfant à la maison pendant environ 12 semaines.

Un suivi assuré par l'éducatrice spécialisée est disponible par mail ou téléphone tout au long de l'expérience si le parent rencontre une difficulté quelconque. "Si ce programme s'adresse principalement aux enfants à haut potentiel, je peux également l'adapter aux autres enfants", précise Céline Zémanczyk. 

Les exercices proposés dans cette technique reposent avant tout sur le travail de la confiance en soi et sur le développement de la répartie. Par exemple en effectuant des jeux de rôle, où les parents vont jouer les enfants harceleurs (en disant par exemple à un enfant que sa tenue vestimentaire est moche) afin de préparer l'enfant à réagir en situation réelle. 

"La méthode globale repose sur plusieurs modules et une routine à mettre en place à la maison. La posture et le regard utilisés dans les arts martiaux y tiennent une place toute particulière. On va par exemple apprendre à l'enfant à se tenir droit, à relâcher ses épaules, tout en regardant son adversaire droit dans les yeux. C'est de la communication non verbale qui envoie le message : "je suis prêt à me défendre". J'ai aussi intégré le concept de la main tendue pratiquée à chaque fin de combat, pour insister sur l'importance de sortir du harcèlement scolaire sans entretenir une cascade de violence verbale. On dit "stop", mais sans écraser l'autre. En utilisant l'humour par exemple", développe Céline Zémanczyk. 

Pour les parents, la situation peut s'avérer d'autant plus difficile qu'un enfant victime de harcèlement à l'école ne va pas toujours l'exprimer verbalement à la maison. L'angoisse ou le refus d'aller à l'école, des difficultés à se concentrer, des troubles du sommeil, un tempérament plus discret que d'ordinaire et une attitude d'isolement doivent alerter les parents. 

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