Drame d’Aubin : peine alourdie pour Jérémy Munoz

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  • L’accusé Jérémy Munoz et deux de ses défenseurs, Me Iris et Gérard Christol.
    L’accusé Jérémy Munoz et deux de ses défenseurs, Me Iris et Gérard Christol. Repro CP - Aline Champsaur
  • Benoît Vautrin avait 36 ans.
    Benoît Vautrin avait 36 ans. Repro CP -
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Centre Presse

La cour d’assises de l’Hérault a condamné  Jérémy Munoz, coupable de la mort de Benoît Vautrin à Aubin en 2018, à 16 ans de réclusion, vendredi soir à Montpellier.

"Les actes sont là. Ce monsieur a foncé sur mon mari alors qu’il avait toute la place de passer ailleurs. Dans la réalité, on voit un obstacle, on freine. Et si on veut éviter, on donne un grand coup de volant. Quand on est courageux, on assume ses pulsions. Il a eu ce jour-là une pulsion agressive. Mon mari a fait les frais d‘un coup de nerfs. " En quelques phrases, avec émotion et dignité, Élizabeth Vautrin, la veuve du policier de Decazeville, résume tout le drame d’Aubin, ce vendredi, devant la cour d’assises de l’Hérault. Le 10 avril 2015, Benoît, 36 ans, son mari, sous-brigadier, a trouvé la mort sur le bitume d’Aubin, en tentant de stopper, en lui faisant des signes, un chauffard qui fonçait vers lui à plus de 100 km/h.

Condamné à 15 ans de réclusion pour violences mortelles, Jérémy Munoz a fait appel, et veut convaincre qu’il n’a jamais voulu tuer, qu’il s’agit d’un accident de la route. Un accident peut-être annoncé, vu son passif routier : un premier permis annulé, un second qui "au moment des faits ne tient plus qu’à un fil, à un point " rappelle Me Laurent Boguet, partie civile. "Ce n’est pas un accident, ce ne sont pas des actes involontaires ", rappelle l’avocat général Olivier Naboulet, qui comme à Rodez, réclame seize ans de réclusion "au minimum ".

"Fumer des joints, rouler vite, ce ne sont pas des violences volontaires. Ce sont des circonstances aggravantes Il est évident qu’il ne voulait pas percuter ce policier. Il voulait tracer, s’en aller, s’enfuir ", réplique Me Iris Christol, en défense avec Me Elian Gaudy. Tous deux veulent que le crime soit requalifié en délit, et que Jérémy soit condamné pour un accident. Après quatre heures de délibéré, la cour d’assises refuse de s’engager sur cette voie, et condamne l’accusé à seize ans. Soit un de plus qu’à Rodez : l’appel est parfois aussi une conduite à risque, sur le chemin de la justice.

Face à face, l'impossible dialogue

« Je suis désolée, M. Munoz, mais jamais je ne vous pardonnerai. Ce n’est pas qu’un fils que vous avez détruit, c’est aussi un père et une mère » lance Béatrice Vautrin, la maman de la victime, à l’accusé. « Mon fils, c’est quelqu’un qui avait du cran, et dont on était fier. » Jérémy Munoz se lève : « Quand je fais ce demi-tour (devant le barrage NDLR), je me rends compte que je fais une connerie. Mais votre fils n’est pas mort dans la haine ». « Il est mort dans quoi, dans la joie ? Vous êtes un terroriste de la route » répond la mère de la victime.

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