Rignac. Les femmes et les sciences au programme de Rencontres Citoyennes

  • « Le travail est sexué, les savoirs et les compétences sont sexués, donc l’orientation est sexuée ».
    « Le travail est sexué, les savoirs et les compétences sont sexués, donc l’orientation est sexuée ».
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CORRESPONDANT

"Concernant les inégalités entre les hommes et les femmes dans le monde du travail, il faudra en astrophysique 131 ans pour que les femmes rejoignent les hommes, en mathématiques 60 ans, en sciences informatiques 280 ans", a expliqué Émilie Teyssèdre, employée à l’Institut supérieur de l’aéronautique et de l’espace à Toulouse, formatrice- consultante en égalité Femmes-Hommes. Des prévisions qui auraient dû entraîner une mobilisation beaucoup plus importante de la gent féminine lors de la conférence-débat organisée par Rencontres citoyennes.

Si les femmes étaient en quantité légèrement plus grande à l’espace André-Jarlan, elles étaient largement plus nombreuses à avoir quitté le monde du travail que celles qui sont encore en activité. Ce qui a provoqué la réflexion d’un des responsables un peu désabusé : "Je pensais qu’il y aurait un mouvement féministe arborant des panneaux revendicatifs prônant des slogans en faveur de l’égalité femmes-hommes". Il n’en fut rien ! L’intervenante originaire de Mayran arrivait de Toulouse. Dans son intervention, elle s’est appliquée à expliquer les causes de cette différence induite depuis l’école primaire où des statistiques donnent les garçons plus mathématiciens que les filles qui sont considérées plus littéraires. Elle a parlé des progrès accomplis avec la féminisation des noms de métiers, de la représentation sexuée dans les manuels de mathématiques, de l’écriture inclusive qui permet d’écrire par exemple étudiant(e) s.

Les grandes oubliées

Enfin, dans la cadre du "matrimoine", Émilie Teyssèdre a retracé le parcours de femmes scientifiques oubliées de l’Histoire comme Ada Lovelace, une informaticienne anglaise ou Marthe Condat, la première femme agrégée de médecine en France. Cette minimisation de la contribution des femmes scientifiques à la recherche a même été théorisée par l’américaine Margaret Rossier sous le nom d’Effet Matilda.

Au cours du débat qui a suivi, Émilie Teyssèdre a souhaité que l’assistance réfléchisse sur une réplique de Marie Curie à qui on demandait : "Qu’est-ce cela fait d’avoir épousé un génie ?". La réponse a été : "Allez donc demander à mon mari !". Chacun interprétera à sa façon.

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