Rodez. Neels Castillon, jeune réalisateur aveyronnais plein d’avenir

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  • Neels Castillon, ici à droite, avec le chorégraphe et danseur Léo Walk lors du tournage du clip Jalousie d’Angèle, au siège du PC à Paris.	Repro
    Neels Castillon, ici à droite, avec le chorégraphe et danseur Léo Walk lors du tournage du clip Jalousie d’Angèle, au siège du PC à Paris. Repro Repro CPA
  • "Neels est très talentueux, très rapide, hyperactif, toujours une idée à la minute, à l’affût des dernières tendances. », Ariane Cornic.
    "Neels est très talentueux, très rapide, hyperactif, toujours une idée à la minute, à l’affût des dernières tendances. », Ariane Cornic. Repro CPA
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Aurélien Delbouis

Pour Motion Palace ou Quad Productions, il pose ses caméras aux quatre coins du monde. Mais qui est Neels Castillon, réalisateur de talent originaire de Saint-Affrique ?

Autodidacte, créatif, insatiable. Né à Saint-Affrique de parents Sardes, Neels Castillon n’a pas attendu le "nombre des années" pour se faire un nom dans le vaste monde de l’audiovisuel. Réalisateur et photographe basé à Paris, le trentenaire est de ceux qui comptent. Ses courts-métrages lui ont valu de nombreuses sélections chez Vimeo Staff atteignant pour certains le million de visionnages en ligne. Ses clips promotionnels pour Hermès, Longines, Rolland-Garros, ou plus récemment pour les cuisines Schmidt ou Puma avec l’international Thierry Henry lui valent une notoriété mondiale. Ses vidéoclips, enfin, pour les chanteuses Angèle ou Cœur de Pirate, ont fini de faire de lui une référence en la matière.

Un parcours sans faute qui prend sa source dans les skateparks sud-aveyronnais. Là où, caméscope au poing, il filme ses petits camarades sur quatre roues. "J’ai débuté très tôt, avec mes potes on a commencé à faire des films de skateboard vers 12-13 ans. On était très fan de Spike Jonze, Michel Gondry qui faisait à côté des courts-métrages, des clips, des fictions", dévoile Neels.

Touche à tout hyperactif, le jeune homme expérimente, accumule les rushs et les heures de montage. Sa notoriété toute récente vaut au collégien de réaliser un petit film, un "carnet de voyage" à l’occasion d’un échange scolaire à New York : "J’ai réalisé mon compte rendu sous forme de vidéo. Ce film a été présenté par un professeur au festival Horizons du monde et m’a permis de gagner mon premier prix". Bientôt repéré par une boîte de production montpelliéraine, Neels survole la case étude avant de rencontrer Ariane Cornic, productrice chez Master Films, avec qui il lance Motion Palace, un studio de production toulousain. Une rencontre fondatrice entre deux Aveyronnais qui pose les jalons des succès à venir. "Notre duo fonctionne plutôt pas mal. Chacun dans son domaine. Lui côté créa, moi davantage dans l’organisation. Nous sommes très complémentaires", apprécie la Ruthénoise, très admirative du travail du trentenaire. "Pour commencer, Neels est très talentueux, très rapide, hyperactif, toujours une idée à la minute, à l’affût des dernières tendances. Il a aussi cette petite flamme, cette faculté à fédérer les équipes autour de sa passion en ayant conscience des contraintes liées à la production, aux finances, au planning."

Si tout le monde loue aujourd’hui le travail du Saint-Affricain, les débuts ne furent pourtant pas un long fleuve tranquille. "Dans ce métier, il faut savoir manger son pain noir. J’ai été free-lance pendant trois ans en travaillant pour un nombre incalculable de boîtes de production", se souvient Neels. Pas assez pourtant pour décourager l’insatiable appétit du jeune homme.

Tutoyer les sommets

Pour Quad Productions, autre acteur incontournable du marché, il travaille sur la campagne Schmidt baptisée "Vertical Home" : "probablement le projet le plus fou qu’il m’ait été donné de vivre", développe le réalisateur. Réalisé en Haute-Savoie, "sans trucages à 1825 mètres d’altitude", le film tourné en huit épisodes retrace un défi technique ambitieux qui permet à l’alpiniste anglais Kenton Cool (qui a gravi 13 fois l’Everest) de se préparer une omelette accroché à une paroi… les pieds suspendus dans le vide. "Ce fut une véritable performance car tout a été filmé en conditions réelles".

Salué par la critique, "Vertical Home" lui permettra de remporter le Grand Prix Stratégies Digital 2019. Une énième récompense pour le Saint-Affricain qui s’illustre aussi régulièrement dans le palmarès des vidéos les plus visionnées sur Viméo. Sur un tournage publicitaire à Marseille, il saisit le ballet de milliers d’étourneaux dans le ciel phocéen. Un instant suspendu repris par le New York Times et partagé des millions de fois… "On faisait une pause, je filme avant de poster la vidéo le soir même. J’avais 500 mails le lendemain matin", s’étonne presque candide, Neels Castillon.

"L’eau à la bouche"

Lauréat du "Young guns 16", un trophée américain qui salue le travail des artistes trentenaires d’avant-garde du monde entier, il s’offre la même année le "Young directors awards" et le "Berlin fashion film festival" avec "Isola". Filmé en deux jours, le résultat met en scène Léo Walk, danseur et chorégraphe talentueux aimé de la mode et star des réseaux sociaux, "le décor de mon enfance en Sardaigne" et un chef-opérateur maître des mouvements de caméra complexes. D’une sensibilité rare, la performance et la poésie qui s’en dégagent ne passent pas inaperçues. Incitant le duo Walk/Castillon à renouveler l’expérience cette année avec "Parce Que" en référence au titre de Charles Aznavour, repris ici par l’iconique Gainsbourg. "Léo ne jure que par lui, développe Ariane. C’est un projet personnel, financé par Motion Palace. Loin du business, des plans médias." Une bouffée d’oxygène dans un monde de contraintes, de commandes. Selon elle, "un moment important qui permet à Neels de garder la flamme, l’envie, même si je sais maintenant que je le connais bien, qu’il y a infiniment peu de chance qu’elles disparaissent." De quoi vous mettre l’eau à la bouche !

Homme « sandwich »

En 2014, Benjamin Carle s’était mis dans la tête de consommer 100 % français pendant un an… Le défi, pas simple en apparence, fut couronné de succès. Quatre ans plus tard, revoilà le journaliste en quête d’un nouveau challenge : élaborer un pan bagnat 100 % français, certifié conforme s’attelant à faire pousser tomates, poivrons, ail, blé (pour la farine et le pain), à presser l’huile d’olive, pêcher un thon, adopter deux poules pondeuses pour agrémenter sa recette d’œufs frais ! Tout à la fois, jardinier, agriculteur, pêcheur, éleveur et consommateur final, ce pourfendeur du « prêt à manger » s’est offert les services de Neels Castillon pour un tournage au long cours. « L’idée était de fabriquer son propre Sandwich. De A à Z. On a planté du blé dans la Drôme, pêché du thon au pays basque, construit notre potager sur les toits de la Maroquinerie à Belleville. Dix mois de tournage pour parler d’une génération qui ne se reconnaît plus dans l’organisation du monde du travail et de la société de consommation, qui a besoin de refaire des choses concrètes, de s’ensauvager » se souvient Neels.
 

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