Villefranche-de-Rouergue. Le message d’espoir délivré par Jacques Scotti

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  • Jacques Scotti, son épouse Nicole et sa fille Mélina.
    Jacques Scotti, son épouse Nicole et sa fille Mélina.
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Nicole, Mélina et Jacques Scotti, restaurateurs à Maleville où ils tiennent le Relais de la Pastorale sur la zone des Rives, restent optimistes malgré la crise et l’arrêt de leur activité professionnelle. Interview.

ole, Mélina et Jacques Scotti, restaurateurs à Maleville où ils tiennent le Relais de la Pastorale sur la zone des Rives, restent optimistes malgré la crise et l’arrêt de leur activité professionnelle. Interview.

Comment expliquez-vous ce sentiment dans cette période anxiogène ?

Mon épouse, ma fille et moi avons notre perception de la crise, mais cette vision n’engage que nous dans cette période inédite. On est restaurateurs, notre entreprise est à l’arrêt. Je suis indépendant et je ne toucherai rien jusqu’à nouvel ordre. Je sais qu’il y aura des malheurs. Pourtant je suis optimiste parce qu’en quelques jours l’impossible est devenu possible. Il y a trois semaines, j’aurais ri à l’idée qu’on puisse installer une pharmacie solidaire en pleine rue à Paris pour fabriquer du gel hydroalcoolique. À la lecture du titre : "Le coronavirus se propage, la planète respire." je n’aurais pas imaginé qu’un si petit microbe ait plus d’impact que la COP 21. J’aurai aussi été choqué par les titres sur les Français qui applaudissent leur corps médical tous les soirs à 20 heures ou sur les hôtels qui mettent leurs chambres à disposition des SDF.

Pour chacun les problèmes et les besoins sont différents. Il y a tous les malades qui souffrent, ceux qui travaillent et sont au front en commençant par le corps médical et il y a les autres qui ne peuvent pas travailler et qui sont confinés dans des conditions inégalitaires. On se rend compte que pour les personnes seules, âgées ou les familles entassées c’est très difficile, mais il faut qu’elles prennent conscience que leur sacrifice est considéré comme un acte de bravoure et que la société leur est reconnaissante.

Vous relativisez.

Le Président de la République a parlé de guerre mais restons calme, on ne va pas se tirer dessus, nos maisons ne seront pas bombardées, il y a du stress c’est évident mais il faut relativiser. Le drame qui se passe ici existe ailleurs, 25 000 personnes meurent de faim chaque jour dans le monde. En Europe c’est 700 000 personnes par an qui meurent de la pollution. Par contre, qu’on s’organise en résistance civique, c’est très bien pour traverser la crise et en sortir plus fort. Pour l’instant jouons notre rôle de colibri (chacun doit prendre sa part aussi infime soit-elle, NDLR).

Professionnellement comment vous adoptez-vous ?

J’ai mis en place des recettes simples adaptées au confinement que je poste sur les réseaux sociaux et je m’enrichis des spécialités familiales chargées d’émotion que certains me partagent. On réfléchit avec mon épouse et ma fille sur une nouvelle carte qui mettrait en avant les producteurs locaux en essayant de l’adapter au maximum au budget de tous nos clients. Notre but étant de revaloriser nos petits agriculteurs qui travaillent 70 heures par semaine, certains sans jour de congés et pour ne pas toucher le SMIC.

Quels enseignements à retenir de cette crise ?

Profitons de ce confinement pour revenir à l’essentiel et trouver la paix. C’est peut-être l’aube d’une nouvelle ère à inventer où tout reste à faire, la tâche peut paraître grande mais si l’on s’unit en acceptant de perdre un peu pour l’intérêt de tous, le plus beau reste à venir.

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