Villefranche-de-Rouergue. "La place est à nous, pas aux voitures"

Le message est passé vendredi soir sur les réseaux sociaux : "J’invite tous les artistes à se dégager de la tutelle des marchands et des institutions et à sortir dans la rue, à s’afficher comme ils respirent, en plein air et en toute liberté, à colorier la grisaille…". L’invitation de Pierre Prévost, le sculpteur local, était tentante et nombre de ses concitoyens ont répondu à l’appel. Car il s’agissait de faire foule samedi pour occuper la place de la collégiale, "rénovée à 1 million d’euros il y a 8 ans et menacée aujourd’hui de redevenir parking". La nouvelle municipalité a annoncé qu’elle serait ouverte au stationnement le matin à partir du 1er octobre. Décision prise dans un souci de soutenir le commerce du centre-ville. Mais qui ne paraît pas du goût de tout le monde.

"Je signe la pétition car cette place fait partie de notre histoire commune, de notre patrimoine", déclarait un passant tandis qu’un autre, adepte du vélo en ville, s’insurgeait contre le "tout voiture". Thomas, 30 ans, plaquiste, restait dubitatif : "Je ne comprends pas, remettre les voitures ici est un non-sens, la pollution automobile est une sacrée nuisance pour les vieilles pierres".

Samedi, l’ambiance était particulièrement festive entre les bottes de pailles ce samedi sur la place de la collégiale : sculptures, peintures, expo photo, troc-vêtements et auberge espagnole où s’invitait qui le voulait. Les enfants s’en sont donné à cœur joie pour mettre l’église en couleurs à grands coups de feutre tandis que les plus grands y allaient de leurs slogans sur une frise. "Et pour une fois… Il y avait du monde en ville", lâchent les organisateurs.