Villefranche-de-Rouergue. Un conseil municipal ponctué de vifs échanges

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  • Grosse séance pour Alix Janodet, l’adjointe en charge des finances.
    Grosse séance pour Alix Janodet, l’adjointe en charge des finances.
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GDM

Loin d’être un long fleuve tranquille, la séance a vu de nombreuses attaques de l’opposition. Et des répliques de la majorité.

Caricature. Irrespect. Honte. Indécence. Les épithètes les plus cinglantes ont volé lors de la séance du conseil municipal de lundi soir, tenue, comme les précédentes, pour cause de Covid-19, au gymnase Robert-Fabre. L’opposition municipale a dégainé allègrement. Encore fraîche, la campagne électorale s’est poursuivie. Sans toutefois jamais dépasser les limites de la correction. Attaquée, la majorité n’a pas manqué de riposter, rappelant plusieurs fois le leader de la minorité à ses responsabilités précédentes.

Rejet d’effluents industriels, décision modificative du budget, hôtel de police, indemnités des élus : autant de points où les deux camps se sont affrontés. D’entrée, sur une délibération retirée de l’ordre du jour : le déversement des effluents industriels dans le réseau communal d’assainissement.

"De la boue dans les placards""Lors du précédent conseil, les élus avaient autorisé, après un long débat, l’augmentation du PH des effluents de Blanc Aéro Industries. C’est la teneur trop élevée en cadmium qui pose aussi problème. Les boues de la station ne peuvent plus être utilisées en agriculture et doivent être transportées dans le Tarn pour y être enfouies, soit un surcoût de 120000 à 150000 € pour la commune. "Nous attendons les résultats de prélèvements et d’analyses pour présenter à nouveau la délibération", expliquait le premier adjoint Jean Claude Carrié, pour justifier son retrait de l’ordre du jour. Laurent Tranier demandait alors une suspension de séance. À l’issue de laquelle il "sommait la majorité de faire toute la transparence sur ce sujet au prochain conseil". Vive réplique de Jean Calude Carrié : "C’est caricatural de nous sommer d’une transparence que vous n’avez pas eue. Vous nous avez laissé de la boue dans les placards. Car ce problème date depuis octobre 2 019. Rien n’a été fait. Vous étiez pourtant premier adjoint et vice président de la communauté de communes en charge de l’économie. Sur la convention signée, il n’y a pas une seule délibération du conseil municipal, juste un simple arrêté du maire. Nous, nous faisons le choix de la transparence contrairement aux donneurs de leçons du jour." Fin du premier acte. L’approbation des comptes administratifs des comptes de gestion et de l’affectation des résultats, instaurait une trêve (vote de tous les documents à l’unanimité), même si l’endettement de la commune, avec l’impact de l’emprunt à venir pour le pôle culturel, suscitait des réactions. "Cet emprunt aurait dû être souscrit par la précédente équipe", lâchait Jean-Sébastien Orcibal, prévoyant une hausse de 10 % du taux d’endettement.

"Mon cœur saigne"

Trêve de courte durée, car la décision modificative n° 1 du budget entraînait un tir groupé de l’opposition. Cette décision modificative, équilibrée à 336500 €, prévoit des annulations d’opérations prévues par la précédente municipalité et des inscriptions nouvelles. "C’est la traduction de notre projet politique", soulignait le maire.

Retenons en nouveautés : 210000€ d’acquisition foncière pour le poste de police (lire dans notre édition de demain), 80000 € pour la création d’une aire multisport aux Augustins, 50000 € pour la rénovation du monument aux morts des jardins de l’hôtel de ville. 437000 € pour la voirie, 45000 € pour une réserve foncière. Mais c’est l’annulation des crédits inscrits pour le boulevard De-Gaulle, le bâtiment de l’aérodrome, et surtout pour la maison de convivialité au stade Henri-Lagarde et les travaux au gymnase et aux courts de tennis de Laurière, qui entraînait l’ire de l’opposition. "Cette délibération est navrante. Elle est faite de renoncements. Mon cœur saigne avec celui des sportifs villefranchois", enchaînait Laurent Tranier. "Les opérations inhérentes au sport sont reportées en attendant de voir les compétences que pourrait prendre la communauté de communes," expliquait Jean-Sébastien Orcibal.

"Ce n’est pas du renoncement, mais un temps consacré à une vraie réflexion", appuyait son adjointe aux sports, Stéphanie Bayol. "Pour le complexe sportif Henri-Lagarde, il faut regarder à 5 ans, 10 ans, et en ce qui concerne le gymnase, c’est d’évidence un bâtiment d’intérêt communautaire", relançait le maire. "Miroir aux alouettes", répliquait Laurent Tranier sur le transfert de la compétence sports à la communauté.

Sur le boulevard De-Gaulle, Jean-Claude Carrié parle d’une "mise en sursis", jugeant qu’investir "150000 € pour 100 mètres de trottoir" demandait réflexion. "Nous avons d’autres priorités, par exemple des travaux d’accessibilité, pour lesquels aucun budget n’était prévu".

"Redresser la ville"

Françoise Mandrou Taoubi, elle, s’interroge sur le secteur sauvegardé, devant l’annulation d’opérations sur l’îlot de la Miséricorde. "Le projet de sauvegarde n’est pas remis en causse, mais c’est la stratégie qui change, en corrélation avec notre projet politique", tentait de la rassurer Jean-Michel Bouyssié, adjoint en charge de la politique de la ville. Il annonçait une réunion de concertation citoyenne pour l’automne. alors que le maire évoquait une école sur le transfert des savoir-faire des métiers du bâtiment médiéval dans l’immeuble acquis rue Bastide. "Nous voulons redresser le centre-ville", répétait-il plusieurs fois. Un terme qui horripile le conseiller d’opposition, Anice Sassi.

Avant le vote, Laurent Tanier revenait sur "les renoncements sur le sport". Jean-Claude Carrié lui répliquait que "son" budget était en trompe-l’œil. "Un budget n’est pas un outil de communication", enfonçait Jean-Sébastien Orcibal, en référence aux 40 % de réalisations des années précédentes. Après ces passes d’armes, la minorité votait contre la décision modificative. Même position sur les indemnités de fonction du maire, des adjoints et conseillers municipaux délégués (lire ci-dessous).

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