Decazeville. Avec "Ruralité : les oubliés", Aurore Cros parle des gens d’ici

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  • Aurore Cros. Aurore Cros.
    Aurore Cros.
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La jeune journaliste, qui a travaillé à Decazeville et dans le département, évoque ce qu’elle a personnellement connu sur le terrain.

Dans un documentaire de 59 minutes intitulé "Ruralité : les oubliés", tourné en 2018 et 2019, notre consœur journaliste Aurore Cros, a réuni les témoignages de personnes croisées pour la plupart suite à des reportages à Decazeville, Capdenac, Villefranche-de-Rouergue ou Rodez, pour mieux comprendre leurs attentes.

Le film a été publié cet été sur le site CultivonsNous. Tv qui se veut "le Netflix du monde agricole" lancé par Édouard Bergeon et Guillaume Canet, qui y sélectionnent des documentaires et reportages pour mieux comprendre le monde agricole.

Quel est l’objet du documentaire et pourquoi ?

"En 2017 et 2018, j’étais journaliste à Decazeville, pour un vrai travail de terrain. J’ai suivi les grèves à l’hôpital de Decazeville ou des cheminots à Capdenac où ses habitants militaient pour le retour du fret ferroviaire.

Le film réunit des témoignages de cheminots, salariés de l’hôpital de Decazeville, des habitants, élus, collectifs, associations croisées suite à des reportages. J’ai voulu leur donner une voix, montrer comment des habitants s’unissent face à la baisse des services publics et pour trouver des solutions face à l’exode des jeunes vers les grandes villes".

Il parle aussi d’agriculture et de culture en milieu rural…

"Il met aussi un coup de projecteur sur des initiatives culturelles locales et sur la vision de leurs organisateurs, qu’il s’agisse du Club ou d’Hier un village, de l’Ajal ou du festival MurMurs à Decazeville, d’Hier un village ou Derrière le Hublot. Je mets en avant des éleveurs et aussi ceux qui font le choix de venir vivre à la campagne, de cultiver en maraîchage près de Sanvensa ou Saint-Affrique.

J’ai voulu montrer aussi le manque de dialogue parfois entre les urbains et les ruraux qui leur permettrait pourtant de mieux se comprendre et trouver des solutions ensemble sur certains sujets sensibles".

Avez-vous rencontré des difficultés (tournage, montage, diffusion) ?

"Le plus dur est de se lancer seule, sans moyens, à l’aveugle, sans recevoir de réponses car l’autoproduction fait un peu peur parfois, tout ça en étant au chômage.

J’ai géré à la fois le montage, mais aussi la production, les démarches administratives.

Mais, au final, j’ai eu la chance de recevoir le soutien de l’artiste Anne Paceo pour la musique, d’un ami, Samuel Moisset, qui a créé la bande-son, et de rencontrer Édouard Bergeon, le réalisateur d’Au nom de la Terre avec GuillaumeCanet qui a pris le temps de regarder mon film en entier et qui avait déjà une certaine sensibilité pour la ruralité de par son vécu".

Votre analyse sur la situation actuelle depuis le tournage…

"Je pense qu’il est temps de réfléchir au cadre de vie des jeunes qui sont parfois obligés de partir car il n’y a plus de travail adapté à leurs compétences ou leurs aspirations dans les villes moyennes, ou parce qu’il n’y a plus grand monde et de se demander pourquoi.

Réfléchir à des solutions locales pour l’industrie qui souvent pâtit de décisions prises au-delà d’un territoire, en finir avec les plans de licenciement et chercher plutôt des solutions de développement. Car c’est de ces territoires que des solutions émergent et de gens de l’extérieur qui ont fait le choix de s’y installer".

D’autres projets en perspective ?

"Le documentaire sera projeté le 2 octobre, à 20 h 30, au Moulin de Madame, à Saint-Affrique, suivi d’un débat sur la ruralité (prix libre au chapeau). Je n’ai pas d’autres projets pour l’instant, mais je suis ouverte à des propositions professionnelles ou de collaborations.

J’aime beaucoup le terrain, l’actu, mais aussi aller au fond de mes sujets, l’aspect créatif et de gérer un projet.

J’aimerais bien évoluer dans mon métier de journaliste, aller plus loin dans ce que je sais faire et je pense que si la ruralité doit croire en ses forces, la presse régionale doit croire aussi en son avenir".

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