Aveyron : une rentrée sous le signe de l’adaptation pour l'inspection académique

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  • Armelle Fellahi : "Le retour d’expérience des enseignants est favorable à une rentrée très adaptée à la situation".
    Armelle Fellahi : "Le retour d’expérience des enseignants est favorable à une rentrée très adaptée à la situation". C.C.
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Christophe Cathala

Règles sanitaires, accueil des élèves, évaluations pédagogiques après quatre mois d’enseignement contrarié… "Tout le monde est prêt désormais", assure la directrice académique Armelle Fellahi, qui aborde cette rentrée avec confiance.

L’Aveyron aura été un bon élève durant le confinement et après le 11 mai, par une présence très forte des enseignants et des élèves dans une période inédite et volontiers chaotique. Face à un contexte sanitaire qui a évolué et qui inquiète toujours autant une large majorité de parents (71 % selon un sondage BVA-APEL, hier pour La Croix) la directrice académique des services de l’éducation nationale (Dasen), Armelle Fellahi, fait le point et se montre rassurante.

On peut s’attendre à une rentrée compliquée ce mardi, quelle est votre approche de la situation en Aveyron ?

Je ne dirais pas "compliquée" mais complexe, assurément. Car elle sera dominée par le souci de protection de la santé des élèves et des enseignants. J’étais vendredi en réunion avec les chefs d’établissements, il n’a pas été porté à ma connaissance de retours négatifs, l’ambiance a été, comme toujours en Aveyron, sereine et sérieuse. Tout le monde est prêt désormais.

Il faut dire que le retour d’expérience des mois de mai et de juin a changé la donne. Ce retour d’expérience des enseignants est favorable à une rentrée très adaptée à la situation.

Concernant l’organisation, le fléchage les groupes d’élèves, on est dans l’amélioration des dispositifs et on applique beaucoup le bon sens, en mettant en œuvre de façon la plus judicieuse possible un protocole sanitaire qui fait tout de même six pages.

De nombreux parents s’inquiètent quand même de cette organisation, y compris en ce qui concerne la cantine et les règles de distanciation…

La cantine, comme l’accueil des élèves en général, est fonction des contraintes bâtimentaires propres à chaque établissement. Il est clair que tous les enfants qui le souhaitent pourront y manger, avec le respect le plus possible de la distanciation et du non-brassage. La situation étant moins défavorable qu’en mai et juin, il n’y a pas d’interdiction préalable : la distanciation est seulement une recommandation et non une contrainte. Seuls demeurent obligatoires les gestes barrières, lavage des mains, port du masque. Alors, on fait du mieux que l’on peut. Il en va de même des récréations, elles étaient décalées en mai et juin, là certaines écoles vont le maintenir, d’autres non et vont s’adapter.

Et comment vont s’adapter les enseignants, tous contraints à porter un masque quand certaines disciplines, notamment chez les plus jeunes, consacrent l’oralité comme primordiale ?

Oui, c’est notamment le cas pour l’apprentissage de la lecture, mais aussi en maternelle et face à des élèves en situation de handicap… On va ainsi doter progressivement les enseignants de masques transparents, ce qui peut constituer une solution.

Tous les élèves n’ont pu suivre, depuis mars et chacun dans leur niveau, la totalité des programmes. Comment gérer dans une même classe, notamment en sixième, ceux qui auront eu de l’avance et ceux qui auront eu du retard ?

L’enjeu pédagogique de cette rentrée est en effet un vrai sujet, notamment avec des élèves qui n’ont pas été en présentiel. Les élèves accueillis auront donc eu un vécu différent. Il est primordial de regarder là où ils en sont à travers une "évaluation diagnostic" pour savoir ce que l’on va pouvoir leur proposer. Des réunions écoles-collèges ont eu lieu en juillet autour de ces évaluations et des outils de positionnement sont d’ores et déjà à la disposition des enseignants… Et puis, il y aura aussi, dès septembre, des évaluations institutionnelles pour les CP, CE1 et sixièmes, adaptées à la situation.

La complexité de cette rentrée n’est donc pas seulement affectée par les mesures sanitaires ?

Nous faisons tout pour que le protocole sanitaire n’occulte pas tout le reste. Ainsi, concernant l’école inclusive, qui reste un enjeu fort encore cette année, je peux dire aujourd’hui que cette rentrée permettra d’accueillir 670 élèves en situation de handicap, conformément aux notifications de la MDPH. 650 d’entre eux ont déjà leur accompagnateur, la situation des 20 autres se réglera très vite.

Confirmez-vous que l’Aveyron ne rendra aucun poste d’enseignant à l’académie en cette rentrée ?

Absolument. Et cela est conforme aux directives du gouvernement, très sensible à la situation des zones rurales. Même si l’Aveyron perd 600 élèves à cette rentrée, le taux d’encadrement sera historique : 6,21 professeurs pour 100 élèves et une moyenne de 19,9 élèves par classe. Des comptages vont être établis dès ce mardi par les inspectrices et inspecteurs de circonscription. Et dès vendredi, des ajustements seront proposés. Ma priorité est que quelques écoles à classe unique puissent bénéficier d’un demi-poste d’appui pédagogique. Une petite réserve de postes est prévue, comme chaque année. Aucune décision brutale ne sera prise en cette rentrée de septembre.

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