Justice : « Ce soir-là, on aurait pu tirer »

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  • L'accusé a été condamné à un an de prison ferme et un an de sursis avec mise à l’épreuve.
    L'accusé a été condamné à un an de prison ferme et un an de sursis avec mise à l’épreuve. jat
Publié le
Mathieu Roualdés

À la barre du tribunal de Rodez, ce policier ruthénois, plus de vingt ans de service au compteur, l’avoue sans détour : « Ce soir-là, on aurait pu tirer ».
Ce soir-là, c’était le 9 août dernier. Peu avant minuit, il se rend avec ses collègues rue de la Madeleine, à Rodez, pour un tapage nocturne. à peine sont-ils arrivés sur place qu’un jeune homme, posté sur son balcon, les invective. Les policiers le reconnaissent rapidement : quelques minutes auparavant, il avait déjà été repéré place de la Cité, particulièrement alcoolisé, et invité à rentrer chez lui. La deuxième rencontre, elle, va durer un peu plus de temps : deux heures, en tout. Car, sur son balcon cette fois, ce ressortissant algérien âgé de 28 ans est « intenable ». Il insulte, menace de mort et jette tout ce qu’il trouve sur les policiers : tasses à café, briquets, casseroles et… un couteau même !
Puis, l’affrontement prend une autre tournure lorsqu’un brigadier, placé au plus près, entend un « bruit de culasse »… et voit leur cible pointer une arme - un pistolet à billes -, sur eux. Ces derniers sortent, à leur tour, leurs armes. « On s’est tous mis à l’abri, on ne savait pas si c’était une arme létale et vu les propos de l’homme, on a eu très peur. Heureusement que nous avons gardé notre sang-froid, sinon on aurait pu tirer… », raconte-t-il à la barre.

« Je suis condamné avant d’être jugé vu mon casier… »

« Vous vous rendez compte de cela ? », demande alors le président de l’audience au prévenu. « Je ne me souviens plus vraiment, j’ai pété un plomb ce soir-là, j’avais beaucoup trop bu », dit-il, la tête basse. Père de quatre enfants, l’Algérien, sans papier, s’était installé à Rodez au début de l’été après une vie « de délinquance » comme l’a définie l’avocate du policier, Me Anne-Sophie Monestier. Son casier fait état de 26 mentions, la plupart pour rébellions, outrages et violences.
« Je suis dégoûté de moi, je ne sais pas quoi dire […] Je suis condamné avant d’être jugé vu mon casier de toute façon », souffle-t-il encore, avant que ne tombe le délibéré : un an de prison ferme et un an de sursis avec mise à l’épreuve. Pas d’interdiction de fréquenter l’Aveyron en revanche, comme l’avait demandé la représentante du ministère public lors de ses réquisitions.
« Profitez de ces mois en détention pour réfléchir et repartir à zéro », lui a lancé le président, Christophe Thouy avant que le prévenu ne regagne la maison d’arrêt de Druelle.

 

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