Rodez. Lycées : des mesures pour faire retomber un peu la pression

Face à la grogne du corps enseignant et de certains lycéens autour de la mise en place du protocole Covid-19, jugé insuffisant, depuis la rentrée de lundi dernier, grogne qui avait débouché sur des appels à la grève lancés par certains syndicats, Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Éducation, a réagi au travers d’un courrier destiné aux chefs d’établissement. "Les mesures sont à l’évidence plus difficiles à appliquer au lycée, où les déplacements des élèves sont plus nombreux et plus fréquents, et l’organisation de la restauration scolaire plus complexe", a-t-il admis, avant de détailler jeudi soir plusieurs mesures, parmi lesquelles "un plan de continuité pédagogique garantissant 50 % de cours en présentiel pour chaque élève, mis en place chaque fois que nécessaire". "Tous les élèves doivent travailler pendant la totalité du temps scolaire ordinaire, que ce soit en cours, en classes virtuelles ou en autonomie", a-t-il poursuivi dans son courrier, laissant aux chefs d’établissement la latitude de s’organiser comme ils le souhaitent.

"Cela va donner un peu d’oxygène à tout le monde, souffle Jean-Paul Sirieys, proviseur du lycée Alexis-Monteil. Maintenant, il faut que l’on réussisse à mettre en place cette nouvelle organisation. J’ai vu les représentants des enseignants ce matin (hier, NDLR) et je les revois lundi soir à ce sujet. Il faut que tout le monde adhère, que les professeurs s’engagent, qu’il y ait une volonté partagée de faire avancer les choses, avant même de préciser cette nouvelle organisation."

"Cela nous offre une certaine marge de manœuvre, que je ne pense cependant pas exploiter immédiatement, déclare Alain Clet, à la tête du lycée François d’Estaing. Nous nous sommes déjà adaptés à la situation actuelle car la configuration de notre établissement le permet. De plus, cela fait dix ans que chaque classe a sa salle. J’ai ouvert une quatrième salle à manger au retour des vacances et établi un planning de la plage méridienne pour éviter les attroupements dans les selfs. J’ai donc choisi de ne rien changer pour la semaine prochaine, d’autant plus qu’elle est tronquée du fait du 11-novembre. S’il fallait s’adapter, nous privilégierions un système par niveau : les élèves de terminale resteraient en présentiel à 100 % mais ceux de seconde et de première alterneraient, avec une semaine à distance pour les uns pendant que les autres seraient en présentiel, et inversement par la suite."