Marie-Sophie Lacarrau sur TF1 : "l’idée, c'est de conserver l'ADN du journal"

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  • Marie-Sophie Lacarrau : "Avoir le privilège de succéder à Jean-Pierre Pernaut, je le vois un peu comme un cadeau." 	 TF1
    Marie-Sophie Lacarrau : "Avoir le privilège de succéder à Jean-Pierre Pernaut, je le vois un peu comme un cadeau." TF1 Repro CP
  • La Villefranchoise prendra les commandes du 13 heures, le 4 janvier 2021.    RDS
    La Villefranchoise prendra les commandes du 13 heures, le 4 janvier 2021. RDS Repro CP
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Propos recueillis par Eric Berger

La Villefranchoise succède à jean-pierre Pernaut aux commandes du journal de treize heures de TF1 en janvier prochain.

Dans quel état d’esprit êtes-vous au moment de démarrer cette nouvelle aventure sur TF1 ?

Très contente que tout devienne enfin concret, cela fait quelques jours que je suis dans les locaux de TF1. Je rencontre les équipes, j’ai vu le plateau, tout se met en place. Je mesure ma chance d’avoir le temps de m’installer avant de démarrer sur le journal le 4 janvier. Je suis sereine, parfois impatiente et en même temps dans le plaisir de prendre mes marques sereinement.

Avez-vous des idées de changements pour ce JT ou allez-vous vous mettre dans les pas de Jean-Pierre Pernaut ?

L’idée, c’est de respecter l’ADN de ce journal. Je ne vais pas tout bouleverser. La ligne du 13 heures restera celle d’aujourd’hui. On continuera à accorder une très grande place aux problématiques des régions, aux terroirs, aux savoir-faire. Je suis très à l’aise avec tout ça, cela me correspond. C’est aussi ce que je suis au fond. Lundi 4 janvier 2021, le 13 heures de TF1 ressemblera à celui de la semaine d’avant. J’apporterai bien sûr ma personnalité, quelques évolutions avec délicatesse et surtout dans le temps. Mais l’idée c’est de conserver ce qui fait la force de ce journal qui est très en proximité avec le quotidien et les préoccupations des téléspectateurs.

Le JT de 13 heures réalise la plus grosse audience en Europe, vous devez ressentir une certaine pression ?

Je mesure qu’un défi considérable s’offre à moi. Mais justement, le challenge est stimulant. Je suis déjà au travail, pour avancer. Oui, c’est une montagne, plutôt les Alpes que les Pyrénées. Une de mes chances, c’est que ça se fasse dans la sérénité. Ce midi, j’étais en plateau avec Jean-Pierre. On ne me voyait pas, j’étais derrière les caméras. Hier encore, j’étais à la conf du matin. Le fait de bénéficier de ce passage de relais, ce n’est pas rien dans le monde des médias tel qu’on le connaît : ça se fait dans la sérénité, ça rassure.

Comment avez-vous été accueillie par les équipes de TF1 ?

Un formidable accueil de la part de la rédaction et de la direction de TF1. Thierry Thuillier et Gilles Pélisson m’ont témoigné leur confiance. Quant à l’accueil de la rédaction de TF1, je ne pouvais espérer mieux, beaucoup de sourires derrière les masques. Et je ne vous parle pas de la bienveillance de Jean-Pierre Pernaut !

Vous donne-t-il des conseils ?

Il n’est pas comme ça Jean-Pierre ! Ce ne sont pas vraiment des conseils. Il me parle du journal, comment il l’a pensé, comment il le construit chaque jour, comment il choisit les sujets. Il m’a parlé de cette ligne du 13 heures. C’est son bébé et vraiment je le remercie de ce passage de relais en douceur.

Comment s’est passé ce passage du JT de France 2 à TF1 ? Cela a un peu surpris.

C’est allé très vite. J’ai été approchée par TF1 début septembre. La suite est connue : l’annonce du départ de Jean-Pierre le 15, l’annonce de mon arrivée le 17. J’ai pris quelques jours pour réfléchir, mais l’envie était déjà là. Avoir le privilège de succéder à Jean-Pierre, je le vois un peu comme un cadeau. Avant, j’étais la première à me que dire le jour où Jean-Pierre partirait, ce serait difficile pour celui ou celle qui lui succéderait. Et bien voilà, c’est moi (rires) ! J’ai tout de suite assidûment regardé ce journal que je ne regardais pas avant car on était chacun sur notre créneau. Je l’ai analysé, décortiqué et sa proximité, son ADN terroir, problématiques des régions, patrimoine, savoir-faire, m’ont convaincu que je pouvais incarner ces thématiques. Elles correspondent à ce que je suis au fond et que j’ai porté dans les journaux que ce soit pour France 3 quand j’étais à Toulouse ou quand je faisais des remplacements sur le 19/20 ou ensuite au 13 heures de France 2. J’aimais beaucoup pousser ces sujets dans nos régions. On ne va pas me tordre le bras pour y arriver ! La France ce n’est pas que Paris.

Vos proches vous ont-ils encouragé à faire ce choix ?

J’ai voulu prendre cette décision toute seule. J’en ai juste discuté avec mon mari. Cette décision, on l’a mûrie tous les deux. J’ai une famille autour de moi qui est très, très loin des médias. Cela n’a pas été le grand sujet de conversation et c’est tant mieux. C’est aussi pour cela que j’ai beaucoup de recul par rapport à tout ça, que j’arrive à rester sereine face à tout ce qui m’arrive.

Qu’est-ce qui vous reste de toutes ces années passées à France 3 et France 2 ?

France 3 aura été mon école. C’est là que j’ai signé mes premiers reportages. Je suis journaliste de terrain. C’est un point commun que j’ai avec Gilles Bouleau et Anne-Claire Coudray. J’ai ce goût d’aller vers les autres et de travailler pour les autres. Mon plaisir, c’est de penser et d’écrire ce journal pour qu’il soit compris du plus grand nombre et qu’il parle au plus grand nombre.

Ne regrettez-vous pas de ne pas avoir dit au revoir aux téléspectateurs de France 2 ?

Si bien sûr. Je me doutais bien que je ne pourrais rester et présenter le journal de France 2 sur la durée de mon préavis. Mais je ne pensais pas que ça irait si vite et que tout s’arrêterait du soir au lendemain, vraiment pas. J’aurais aimé faire ce journal du vendredi par respect pour nos téléspectateurs, pour leur dire merci de m’avoir fait confiance pendant quatre ans, d’avoir eu envie d’allumer le poste chaque jour pour suivre les informations avec nous, d’avoir adhéré à nos choix. Mais je n’ai pas pu, ça m’a peinée.

Dans les sujets d’actualité du moment, qu’est-ce qui vous touche ?

La crise liée au Covid et toutes les répercussions qu’elle engendre dans notre quotidien et qui touche nos soignants, nos restaurateurs, nos commerces et l’ensemble de notre pays. J’attends les journaux où on arrivera à en parler moins, ça voudra dire que la crise est derrière nous. On soufflera tous un peu. Sinon, il y a des sujets que j’aurais envie de pousser dans ce 13 heures. À côté de tout ce qui est info, tout en conservant l’ancrage dans les régions, les terroirs, il y a des sujets qui me tiennent à cœur. Tout ce qui est en lien avec l’environnement en prise avec notre quotidien. Comment je fais pour sauvegarder la planète sans plomber mon budget ? J’aimerais donner des clés sans jamais être moralisatrice et donneuse de leçons. Ce n’est pas du tout mon credo. Et aussi tous les sujets qui peuvent accompagner les téléspectateurs dans son quotidien. Les sujets autour du pouvoir d’achat, la gestion du budget. Donner des bons plans pour dépenser moins, consommer moins. J’aimerais pousser les initiatives prises par certains à l’échelle d’une famille, d’un quartier, d’une ville… Des initiatives qui si elles étaient dupliquées, seraient porteuses de beaucoup plus de résultats sans attendre que ce soit le politique qui décide. Ce seront les petites évolutions qui viendront progressivement dans le journal.

Le patron de l’info à TF1 vous a-t-il donné des consignes ?

La priorité, c’est de continuer à faire un JT avec une info sérieuse, pertinent, en proximité avec les préoccupations du quotidien de nos téléspectateurs, avec cet ancrage dans nos régions pour prendre le pouls de la population. Sentir les incompréhensions, les colères, les inquiétudes qui montent. Ce 13 heures est tellement ancré dans les territoires qu’on sent tout ça. C’est le parfait reflet de notre société aujourd’hui.

Jean-Pierre Pernaut a l’habitude de souvent parler d’Amiens et de la Picardie, peut-on espérer que vous parliez souvent de l’Aveyron, de Toulouse et de l’Occitanie ?

Bien sûr que je parlerai de l’Occitanie mais je ne peux pas oublier les autres. Évidemment les sujets qui touchent la région me parleront d’une façon particulière.

Avez-vous le temps de revenir dans la région ?

Quand on me demande où je vis, je dis Toulouse. Je me sens encore de la région. J’ai gardé ma maison. On redescend pour toutes les vacances scolaires du côté de Toulouse. J’ai besoin du vert, de revoir l’horizon, de me retrouver dans ma campagne

Et la vie à Paris, c’est difficile ?

Dans les premiers temps, j’avais toujours l’impression d’avoir un couvercle sur la tête, un ciel gris. Les premiers temps ont été un peu délicats mais maintenant je me suis habituée. J’ai trouvé mon équilibre entre Paris et la région toulousaine où c’est toujours là que je me sens le mieux ! Il faudrait déplacer le siège de TF1 à Toulouse mais je ne crois pas que ce soit dans les projets….

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