Pierre-Antoine Chastang, sur la piste des étoiles

Sa médaille d’argent reçue en 2014 à Paris à l’occasion du 35e Festival mondial du cirque de demain lui a ouvert les portes du grand monde. Depuis ce jour, Pierre-Antoine Chastang n’a cessé de courir le globe, heureux d’avoir fait de sa passion un métier à part entière. Natif de Mur-de-Barrez, cet acrobate, âgé de 30 ans tout rond, a fait de la piste de cirque son territoire d’adoption. Une piste aux étoiles qu’il a découverte tout jeune à l’occasion d’un spectacle de voltige aérienne. "J’ai très vite pris la décision de poursuivre ma scolarité à Châtellerault qui disposait d’une école de cirque renommée, rembobine le jeune homme. Les conditions de travail étaient très difficiles, mais la passion était plus forte".

Baccalauréat en poche, il doit faire un choix : ses professeurs lui proposent de filer à Montréal pour intégrer l’école nationale de cirque. L’une des plus prestigieuses au monde. Il accepte. "Ma famille m’a beaucoup soutenue dans toutes ces épreuves, confie-t-il. Elle est toujours là pour moi, et elle fait entièrement partie de ma réussite."

Cette famille qui l’accompagne à Paris quand la récompense tombe : "La médaille d’argent reste un grand moment de ma carrière. Déjà parce qu’elle nous a montré qu’on était capables d’atteindre le haut niveau. Mais aussi parce qu’elle nous a ouvert les portes des scènes mondiales !"

Intitulé "Love" en hommage aux Beatles, le spectacle ainsi présenté tape aussi dans l’œil du Cirque du Soleil : "sans doute la plus grosse compagnie de cirque au monde" confirme l’intéressé. Elle a depuis fait faillite !", la crise du Covid étant passée par là. "Le Cirque du Soleil a racheté notre numéro. Chose qu’il ne faisait plus depuis longtemps."

Pour le duo eMotion, direction Las Vegas. Pendant deux ans, Pierre-Antoine et sa partenaire Morgane Tisserand présentent "Love" sur le fameux Strip de "la ville du vice". Une "opportunité incroyable" qui se concrétise au prix d’un investissement total. "Pour vous donner une idée, nous donnions 500 représentations par an. L’équivalent de 10 spectacles par semaine", pose le jeune homme. C’était franchement usant mais nous avons quand même eu le privilège de rencontrer Paul McCartney ou Ringo Star."

"Love" plaît et s’exporte à plusieurs reprises. "On a joué le spectacle au festival du Cirque de Monte-Carlo, en 2017, l’un des festivals les plus prestigieux au monde, sinon le plus connu. On était franchement très contents d’y participer. D’autant que cela faisait très longtemps qu’il n’y avait pas eu de Français sur la piste de Monte Carlo."

Retour aux sources

Avant d’envisager le retour en France, Morgane et Pierre-Antoine intègrent une dernière fois l’équipe du Cirque du Soleil pour "Crystal", spectacle qui fusionne les arts du cirque au monde de la glace. "Nous sommes repartis en tournée pendant deux ans à travers les États-Unis, le Canada, le Mexique et la Russie."

Une dernière pige "là encore très usante" qui achève de convaincre l’Aveyronnais. "Ma compagne était en France, je n’avais qu’une envie : rentrer !"

Aujourd’hui installé au Mas de Sire dans le Gard avec Marie Barcelo, sa femme, comme lui passionnée de voltige, Pierre-Antoine savoure ce retour aux sources. "Je suis au milieu de la nature, aux pieds des Cévennes, dans un cadre magnifique. Mes beaux-parents élèvent des taureaux… Avec Marie, nous venons de créer une compagnie d’art équestre. Et j’attends une petite fille pour le mois de janvier ! Je suis verni non ?"

 

Qui dit retour au calme ne dit pas pour autant repos. "Avec Marie, nous avons développé "Dream", un nouveau numéro de voltige équestre assez novateur." Les premiers retours sont plutôt élogieux.

En parallèle, le couple a fait du Mas de Sire, sa nouvelle base arrière. "Nous venons d’investir dans un chapiteau. Le but est aussi d’utiliser ces installations pour des résidences et proposer des spectacles tout au long de l’année", termine Pierre Antoine pour qui les tournées restent toujours d’actualité. "Je travaille toujours avec Morgane Tisserand sur différents projets. Je n’exclus pas d’ailleurs de mixer tous ces univers à l’avenir. Donc, les tournées : oui ! Mais un mois, pas davantage. Je ne partirai plus un an comme avant." Dans le Gard, Pierre Antoine a trouvé son équilibre.