Les musées de Rodez encaissent avec philosophie

À vrai dire, nous ne sommes pas surpris par les annonces du gouvernement. On s’y attendait ! ". Le directeur du musée Soulages, Benoît Decron prend les nouvelles avec beaucoup de philosophie et "quand le vent souffre, les arbres plient", dit-il.

Il faut dire que même si le musée Soulages est fermé au public, dans les coulisses le personnel continu de travailler. C’est la même chose du côté des musées Fenaille et Denys-Puech.

Depuis le début du confinement allégé, les établissements culturels profitent de l’absence du public pour effectuer des tâches particulières. "Nous n’avons jamais arrêté de travailler. Le décalage de l’ouverture au public ne change rien pour nous. Pendant ce temps, les équipes font tout un travail pour mettre en route les prochaines expositions", rappelle le directeur tout en relativisant la situation des musées.

"Pour le monde de la culture en général, celui du spectacle vivant, des techniciens, des artistes, pour les cinémas, l’annonce est un raz de marée. Nous, nous ne recevons pas le public, mais on continue à travailler et nous percevons un salaire. Il ne faut donc pas se lamenter sur notre sort", confie le directeur, solidaire de ses confrères.

De son côté, le directeur du pôle muséal Denys-Puech et Fenaille se fait les mêmes réflexions. "Je n’ai pas pour habitude de critiquer les décisions gouvernementales. Je trouve que c’est un peu triste comme nouvelle. Pour autant, nous continuons de travailler à l’intérieur des musées", confie Aurélien Pierre, le directeur des deux établissements ruthénois.

Depuis la fermeture au public, un dépoussiérage des œuvres, des archivages, une numérisation, un travail dans les réserves sont mis en œuvre… Autant dire que les agents ne chôment pas ! Aurélien Pierre y trouve même un avantage pour les œuvres. "Le fait qu’elles soient plongées dans le noir, leur fait du bien !".

Une petite consolation qui n’occulte pas l’évidence. "Le musée Fenaille mesure 2 000 m2 pour 100 visiteurs en simultanée, soit 20 m2 par personne. Mais j’imagine que ce sont des décisions pour les musées parisiens et contre les flux…", s’interroge le directeur.

"Mais que faire ? Il n’y a pas de vices cachés ni de complot dans ces décisions gouvernementales", répond Philippe Geluck qui expose actuellement au musée Soulages. Et d’ajouter, "Il faut serrer les dents et exhorter les gens à respecter les précautions sanitaires. Le musée Soulages est logé à la même enseigne que Beaubourg ou Picasso. Mon exposition a rencontré beaucoup d’enthousiasme, avant la fermeture, maintenant il faut rester philosophe !".