Vézins-de-Lévézou. Vézins : entre œufs et légumes bio, une reconversion réussie

Au nord de Vezins-de-Lévézou, sur les hauts plateaux balayés par un vent froid, le village de Vaysse-Rodier, qui offre à son arrivée une vue imprenable sur la vallée de l’Aveyron, se prépare à affronter l’hiver.

L’élevage ovin est l’activité dominante des agriculteurs qui y vivent, à l’exception de Sébastien et Mélanie Merly, installés là depuis 2017, producteurs de légumes biologiques et également éleveurs de poules pondeuses en complément de leur activité de maraîchage.

C’est une nouvelle vie pour ce jeune couple. Harassés par le tumulte de la métropole après avoir exercé le métier de restaurateurs dans la proche banlieue de Montpellier, de 2006 à 2016, ils recherchaient une ferme à acquérir, ou tout au moins une habitation à la campagne avec du terrain attenant, de quoi "réfléchir à un nouveau projet de vie".

"Bien accueillis par les habitants"

C’est ainsi qu’ils se retrouvent à Vaysse-Rodier, dans une ancienne maison d’habitation qu’ils ont restaurée, avec 7 000 m2 de terrain en contrebas. "Nous avons été très bien accueillis par les habitants qui nous ont prêté du matériel et nous ont aidés à la concrétisation de notre projet." Des productions de légumes et la vente d’œufs : le couple cultive les légumes des quatre saisons, en plein air mais également sous serre, climat oblige… "Nous n’utilisons aucun produit chimique", confie Sébastien. En haut du terrain, se trouve un grand enclos où vivent 250 poules pondeuses, la vente des œufs étant un complément de revenu non négligeable. Les marchés pour écouler les produits : il faut établir son circuit de distribution, et c’est à Laissac, le mardi, et à Rodez, le samedi, que les producteurs se sont fait une clientèle et tout un réseau de consommateurs ravis d’acheter des bons produits directement.

Trois années de bonheur

"Les gens qui habitent dans les appartements du centre-ville et qui n’ont pas un lopin de terre nous plébiscitent et parfois je n’ai pas suffisamment d’œufs pour vendre, raconte Sébastien Merly, sourire aux lèvres. Les consommateurs peuvent également venir chez nous acheter les légumes et les œufs."

Après ces trois années, "nous sommes contents d’être à la campagne avec nos deux jeunes enfants, et d’avoir trouvé tous les services de proximité, et satisfaits d’avoir réussi cette reconversion professionnelle". Pour l’instant, ils n’envisagent pas la livraison à domicile, ni la confection de paniers, car ils sont déjà bien occupés par toutes ces cultures demandant beaucoup de manutentions et la vente sur les marchés.