Les Aveyronnais misent sur la rénovation énergétique

Abonnés
  • Bruno Alary, directeur de l’Adil.
    Bruno Alary, directeur de l’Adil. J.-A. T.
Publié le
Guilhem Richaud

Depuis quelques semaines, l’Adil est particulièrement sollicitée pour aider à monter des dossiers d’aides au financement de travaux.

Le dispositif est presque victime de son succès. Il ne se passe pas un jour sans qu’un Aveyronnais appelle l’Adil (Agence nationale pour l’information sur le logement) pour se renseigner sur "Ma prime Rénov". Cette aide, lancée au 1er janvier, était d’abord à destination des revenus modestes et très modestes, mais depuis le mois d’octobre, elle a été étendue à l’ensemble des foyers. Avec des niveaux de subventions différents en fonction des ressources. "Il s’agit d’un nouveau dispositif qui s’insère dans une succession d’aides publiques pour améliorer la rénovation énergétique des habitations, détaille Bruno Alary, le directeur de l’Adil en Aveyron. Cette aide, lancée au premier janvier 2020 était initialement destinée aux foyers modeste et très modeste, avant de l’élargir en 2021. Dans le cadre du plan de relance, il a été décidé d’anticiper et de l’ouvrir à toute la population dès le 1er octobre." D’où donc, le très grand nombre de sollicitations que reçoit l’Adil, qui s’occupe d’accompagner les propriétaires (occupants ou bailleurs) dans leurs démarches et de les conseiller. Les particuliers peuvent recevoir des aides pour financer un grand nombre d’investissements dans divers domaines avec des niveaux de remboursements différents en fonction de leurs revenus. Le détail des prestations est très large, allant de l’installation d’une chaudière jusqu’à des travaux d’isolation, en passant par le changement des radiateurs, de la ventilation, d’une pompe à chaleur ou d’un poêle à granulés… Le tout avec un subventionnement qui, pour certains cas, peut aller jusqu’à plusieurs milliers d’euros.

Faire le bon choix

Mais si les Aveyronnais ont été sensibles à cette opportunité très médiatisée au niveau national tant au moment de son lancement que lors de son extension, Bruno Alary prévient : " Les ménages sont séduits par "Ma prime Rénov" car c’est celui qu’ils connaissent le plus, mais aussi parce que les artisans en font beaucoup la promotion. Mais ce n’est pas toujours la solution la plus adaptée énergétiquement ou celle qui offrira le meilleur reste à charge. " Car d’autres dispositifs nationaux peuvent permettre de lever davantage d’argent. Notamment sur des projets de rénovation plus globaux. " Changer une chaudière sans faire l’isolation n’est pas toujours pertinent, détaille le directeur. Chaque projet et différent et il est important d’avoir une vision d’ensemble. " C’est donc bien dans l’accompagnement sur-mesure que les services aident les Aveyronnais. En fonction de la capacité d’investissement, mais aussi de leur âge et de leur envie d’améliorer leur habitation dans la durée et notamment ceux pas forcément à l’aise avec les outils numériques nécessaires pour monter un dossier.

Un foyer sur cinq en situation de précarité énergétique

Quoi qu’il en soit, il y a beaucoup de foyers concernés. " L’état des lieux de la qualité énergétique des logements est globalement relativement mauvais, souffle Bruno Alary. Les logements sont très anciens avec plus de 50 % des constructions qui datent d’avant les premières réglementations thermiques dans les années 1980." En Aveyron, les derniers chiffres précis datent d’une étude réalisée en 2008, mais la situation ne semble pas s’être franchement améliorée depuis. À l’époque, un ménage sur cinq souffrait de précarité énergétique. Cela veut dire qu’ils dépensent plus de 10 % de leurs revenus annuels à se chauffer. "C’est un vrai sujet car on est dans une situation avec un patrimoine ancien, une population qui, pour 33 %, a plus de 65 ans avec bien souvent de petits revenus, et des conditions climatiques rudes qui nécessitent des besoins en chauffage importants", précise le directeur de l’Adil.

L’objectif des différents programmes nationaux est d’améliorer sensiblement la situation. Pour le moment, difficile de chiffrer leur efficacité puisque les dossiers sont à déposer sur une plateforme numérique nationale, qui n’a pas communiqué ses statistiques. Mais à l’aune du nombre de personnes qui se renseignent auprès de l’agence pour l’information sur le logement, les Aveyronnais semblent avoir pris conscience de l’urgence de la situation.

Cet article est réservé aux abonnés
Accédez immédiatement à cet article
2 semaines offertes
Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?