Rodez. Luche : en Aveyron, "la majorité actuelle va suivre Arnaud Viala"

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  • Dans son chenil, Jean-Claude Luche a gardé des souvenirs de sa vie politique.
    Dans son chenil, Jean-Claude Luche a gardé des souvenirs de sa vie politique. Repro CP
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Recueilli par Guilhem Richaud

L’ancien président du Département affiche clairement son désir de voir le député de la 3e circonscription prendre les commandes, en juin prochain, de l’institution.

Il se dit très heureux. Il se " régale ". Depuis septembre, Jean-Claude Luche n’est plus sénateur. Il lui reste un dernier mandat, celui de conseiller départemental du canton de Lot et Palanges, chez lui à Pierrefiche, qui prendra fin au mois de juin prochain. Il a annoncé depuis longtemps qu’il ne se représenterait pas.

À 68 ans, l’ancien président de l’institution aspire à tourner la page politique et à profiter de sa famille et du temps qu’il n’a pas pu prendre en 40 ans de vie politique.

Mais en fin connaisseur de l’Aveyron, il garde tout de même un œil sur ce qu’il se passe et est pas mal consulté. Il a d’ailleurs bien une idée de qui pourrait être son successeur comme leader de la droite locale. Il souhaite qu’Arnaud Viala, député du Sud-Aveyron, postule à la présidence du Département contre Jean-François Galliard, candidat à sa propre succession.

Vous êtes encore sollicité par votre camp dans les discussions politiques ?

Je participe à des petites réunions ici ou là (sourire). Je ne demande rien, mais on m’appelle. J’en suis flatté et honoré. Quelque part, on me considère comme le sage. On me demande mon avis. Pour les sénatoriales on m’a sollicité pour faire une déclaration pour soutenir des concurrents (Alain Marc et Jean-Claude Anglars, qui ont été élus, NDLR) et je l’ai fait. Là, on m’interroge sur qui soutenir pour le Département, même si je n’y suis plus et que ce n’est pas moi qui voterai.

On me sollicite, c’est sûr. À tort ou à raison, je ne sais pas.

Pendant longtemps, vous avez été le patron de la droite aveyronnaise. Vous vous voyez un successeur sur le territoire ?

La première nécessité dans ce département, c’est de rassembler les Aveyronnais et les politiques aveyronnais. On a été victimes de conflits de personnes par le passé.

Il faut porter un véritable projet de territoire. Je pense qu’Arnaud Viala est en capacité de le faire.

Vous l’incitez à se présenter au Département ?

Oui. Je pense que c’est un développeur, un animateur et qu’il a toutes les qualités pour tenir le poste. Quand je suis devenu président du département, j’ai créé une rupture après Jean Puech.

Arnaud fera la même rupture. Il va appliquer un système différent du mien, mais aussi de celui de mon successeur, Jean-François Galliard, car c’est nécessaire. Je pense qu’il peut établir de nouvelles fondations pour les quinze ou vingt ans qui viennent.

Votre succession au Département avait déjà été disputée avec une primaire très serrée entre Jean-François Galliard et Jean-Claude Anglars. Là, si Arnaud Viala y va, avec la candidature de Galliard, on s’oriente vers un nouveau débat interne à la droite aveyronnaise…

Moi, j’avais soutenu Jean-Claude Anglars. Je le connaissais comme je connaissais Jean-François Galliard. Ce sont deux personnalités totalement différentes.

D’après ce que me dit mon petit doigt, une grande partie de la majorité actuelle va suivre Arnaud Viala. Je pense qu’il faut que Jean-François Galliard sorte par le haut. Il lui appartient de prendre les décisions qui s’imposent.

Faut-il qu’ils se mettent d’accord avant le scrutin pour éviter un déchirement public ?

Il faut oui. Mais ça me paraît difficile d’après ce que je sais.

Est-ce que ça ne met pas en danger la droite ?

Non, je ne pense pas. Peut-être est-ce même l’opportunité de faire un rassemblement autour d’une équipe élargie pour défendre l’Aveyron. Il faut rappeler qu’en 2015, avec le découpage des cantons tels qu’il avait été fait pour que la gauche gagne, elle avait quand même pris une sacrée raclée. Trente conseillers contre seize. Et si le découpage n’avait pas été fait de la sorte, ça aurait sans doute été beaucoup plus.

Je pense que cet Aveyron est du centre. Aujourd’hui, si le PS veut être élu avec son étiquette, il ne gagnera jamais. En revanche, je pense qu’on est en capacité de travailler avec un Christian Teyssèdre et avec un Stéphane Mazars (qui sont actuellement dans la majorité présidentielle, NDLR).

Justement, Stéphane Mazars n’aurait-il pas le profil d’un président rassembleur ?

J’en ai parlé avec lui. Il a le profil, mais Arnaud Viala étant intéressé, il ne pourra pas rassembler aussi large.

En revanche, ils peuvent travailler ensemble. C’est un modéré comme l’est la classe politique aveyronnaise. Arnaud Viala comme Stéphane Mazars sont des copains et je pense qu’ils doivent pouvoir construire quelque chose ensemble autour de "l’Aveyron avant tout". C’est d’ailleurs ce qui a un peu été mon leitmotiv pendant mes mandats.

Vous pourrez jouer un rôle dans la campagne ?

Si Arnaud a besoin de moi, je serai là. Mais je ne suis pas indispensable.

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