Rodez. Arnaud Viala : "Nous voulons sans tarder tirer l’Aveyron vers le haut"

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  • "Aujourd’hui, il faut clairement passer à la vitesse supérieure"
    "Aujourd’hui, il faut clairement passer à la vitesse supérieure" Photos José A. Torres
  • "On a ce ressort pour faire de l’Aveyron un des premiers départements de demain"
    "On a ce ressort pour faire de l’Aveyron un des premiers départements de demain"
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Christophe Cathala

Arnaud Viala lance avec son équipe son nouveau projet. Entretien avec le nouveau président du Département.

Il a changé le mobilier de place dans le bureau du président qu’il occupe depuis une semaine désormais : Arnaud Viala imprime une volonté de transformation qui, sur le fond, est à ses yeux bien moins anecdotique.

Qu’est-ce qu’il manque donc à l’Aveyron au point de vouloir lui donner un nouvel élan que votre équipe et vous-même souhaitez incarner ?

Notre ambition est de tirer sans tarder l’Aveyron vers le haut pour ne pas se faire doubler par d’autres. Et notre projet est d’être dans la modernité, dans l’innovation pour tous les Aveyronnais. Aujourd’hui, il faut clairement passer à la vitesse supérieure. Sur chacune des compétences du Département, on a envie d’être moderne et aller vers le futur pour chaque catégorie d’Aveyronnais. Car j’ai le sentiment que l’on reste trop sur des images d’Épinal, les beaux paysages, la bonne chère… Cela ne suffit plus.

L’Aveyron est un département avec beaucoup de défis et de faiblesses et qui est à un carrefour de son histoire. La crise a donné à ce territoire un regain d’attractivité : il a une carte à jouer.

La crise a-t-elle réellement un rôle dans votre volonté de modernité ?

Ce que je perçois de l’état de la France avec cette crise inédite, c’est que les relations humaines ont été affectées et l’économie fragilisée tout comme notre modèle social. Le débat de la présidentielle approche, il consacrera une forme de renouveau qui viendra des territoires : le ressort est en proximité. Sur le plan des solidarités, de l’économie comme de la politique, on voit bien que les institutions locales sont au rendez-vous. Et l’on a ce ressort pour faire de l’Aveyron un des premiers départements de demain.

Vous souhaitez d’évidence aller vite, cela passe-t-il par une nouvelle méthode de travail au sein du conseil ?

Ma peur est de décevoir, a fortiori quand on sort d’une élection où l’on est bien élu. D’autant plus quand on est impatient comme je le suis. Alors je travaille à construire des sessions du conseil qui ont du fond. Je ne veux pas que l’on se contente de voter le compte administratif comme ce sera le cas le 23 juillet : nous y présenterons le rapport sur l’attractivité du territoire liée désormais au développement touristique. On décidera de notre façon de faire, en donnant un point d’horizon. Nous lancerons en conseil une feuille de route pour les neuf mois à venir, au cours desquels les premières actions doivent arriver en tenant compte de nos cibles, nos partenaires, nos moyens pour atteindre ces objectifs. Et l’on va démarrer plusieurs chantiers en parallèle. Et puis en septembre, une autre session abordera une autre thématique, numérique-innovation ou sport… Et le débat d’orientation budgétaire aura lieu fin novembre au moment où l’on présentera un projet de mandature pour les sept ans à venir. Au-delà du rôle de gestionnaire que nous devons aux Aveyronnais, n’oublions pas qu’ils nous ont missionné pour que l’on agisse à leur égard de manière dynamique. Depuis une semaine dans ce bureau, mon travail est de propager dans nos équipes des points d’horizon. Je m’assigne le rôle d’être animateur des compétences qui sont les nôtres.

On perçoit chez vous, et la campagne en a plutôt témoigné, un tempérament déterminé mais autoritaire. N’est ce pas un écueil dans un travail d’équipe ?

Autoritaire, c’est un peu péjoratif… Non je ne le suis pas. Mais je sais ce que je veux, je suis exigeant surtout envers moi-même. à 46 ans, j’ai appris beaucoup de choses et notamment que l’autorité ne doit pas être sèche mais empathique. Je ne suis pas un donneur d’ordre, je travaille dans un collectif au sein duquel on a tissé un lien durant la campagne. Et je veux que dans cette équipe d’élus, on retrouve ce lien. Ce qui me guide, c’est l’envie de réussir, tous ensemble.

Le centre droit qui domine votre équipe, est-il soluble dans la droite un peu plus radicale que vous semblez représenter, en étant proche de Laurent Wauquiez ?

Proche de Wauquiez ? Ce n’est plus vrai. En 2015, pour la législative partielle, il avait fait le déplacement à Millau pour me soutenir. Et il était à la tête d’un mouvement, "la droite sociale", auquel j’ai adhéré mais qui n’existe plus. Depuis, son positionnement idéologique au sein de la droite ne correspond plus au mien. Et je n’ai jamais varié dans ma conscience politique. Au sein des Républicains, je fais incontestablement partie de la frange modérée de centre droit.

Et notre campagne aux départementales n’avait rien de partisan, on y est allé avec nos valeurs et nos convictions. Je recherche l’équilibre et cette pluralité d’horizons de centre droit me rend très heureux et redevable de la confiance que m’ont accordée les gens.

Ils vous ont également accordé la confiance pour que vous soyez député en 2015 puis 2017. Or vous devez renoncer. Que va-t-il se passer maintenant ?

J’entends le reproche. Et je n’aurai pas fait le choix du Département, plus tôt dans le mandat. Mon travail de député doit s’arrêter le 31 juillet, et j’irai jusqu’au bout de l’engagement. J’ai un double sentiment : la reconnaissance envers celles et ceux qui m’ont permis de faire ce très beau mandat de député où j’ai beaucoup appris. Et celui d’avoir fait de mon mieux sans me déjuger et en étant assidu.

Mon fauteuil de député restera vacant quelques mois, il ne peut y avoir d’élection partielle à moins d’un an des législatives. Et nous sommes trois dans ce cas à l’Assemblée nationale.

Le Département peut-il réussir seul son projet ? Quelles sont vos relations avec la présidente de la Région, Carole Delga, et avec le maire de Rodez et président de l’agglomération, Christian Teyssèdre, quand on connaît l’importance du chef-lieu au sein de l’Aveyron ?

J’ai des relations cordiales avec les deux et j’entends bien que cela reste le cas. Concernant Carole Delga, je veux que nous ayons une méthode de travail, mais ce que je souhaite surtout, c’est la transparence, qui permet d’avancer. Que début septembre, on puisse se rencontrer, sereinement comme toujours, sur les dossiers. Je suis certain que l’on ne pourra pas réussir notre projet si l’on se met à dos le mastodonte Occitanie.

Avec Christian Teyssèdre, que je connais depuis longtemps, je souhaite que nous puissions travailler ensemble sur les dossiers du Département qui concernent l’agglomération. C’est le cas pour l’immobilier patrimonial, historique, voire prestigieux de Rodez qui appartient au Département… Je ne conçois pas que nous fassions des arbitrages définitifs sur leur destination sans travailler avec les élus ruthénois. Le Département a tout à gagner d’un chef-lieu fort et l’inverse doit être vrai.

Quel est votre état d’esprit, aujourd’hui, une semaine après votre élection ?

Combatif et surtout enthousiaste. Je suis heureux d’être là où je suis et d’avoir la possibilité de tout faire pour bien faire. Mais je suis aussi conscient d’être face à une tâche énorme.

"Tous pour l’Aveyron"

Arnaud Viala n’aime pas le vocable "majorité départementale". Et a souhaité donner un nom à son équipe : ce sera "Tous pour l’Aveyron". Le groupe, largement majoritaire dans l’hémicycle a entériné à l’unanimité le choix de Jean-Philippe Sadoul (Nord-Lévezou) pour le présider.
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