Villefranche-de-Rouergue. Villefranche : action des JA au rayon des produits laitiers

Abonnés
  • Dans le rayon des produits laitiers du Centre Leclerc de Villefranche (à droite Romain Déléris).
    Dans le rayon des produits laitiers du Centre Leclerc de Villefranche (à droite Romain Déléris). Repro CP - Picasa
  • ils ont expliqué aux clients le pourquoi de leur action ils ont expliqué aux clients le pourquoi de leur action
    ils ont expliqué aux clients le pourquoi de leur action Repro CP - Picasa
Publié le
BERNARD GIBERGUES - DDM

Les jeunes agriculteurs ont mené une action, samedi, au Centre Leclerc de Villefranche afin de dénoncer les prix qui flambent pour les consommateurs mais qui stagnent pour les producteurs.
 

En attendant de se rendre à la grande manifestation de la Fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles (FDSEA) et des Jeunes agriculteurs (JA) sur le viaduc de Millau, ce mercredi, une douzaine d’agriculteurs du Villefranchois étaient, samedi après-midi, au Centre Leclerc de Villefranche-de-Rouergue. Autour de Romain Déléris, agriculteur à Bor-et-Bar et président départemental des JA de l’Aveyron, ils ont rappelé aux clients des rayons de produits laitiers le sens de leur action, leur expliquant ce qu’est la Loi Alimentation adoptée en octobre 2018 suite aux "États Généraux de l’Alimentation".

"Vivre de nos productions"

Romain Déléris s’est étendu sur leurs revendications : "En 2020, la grande distribution a vu son chiffre d’affaires croître de 1,8 % quand l’ensemble des autres secteurs vivait une année noire… En un peu plus de deux ans, grâce à l’application d’une autre mesure de la Loi Alimentation, le relèvement du seuil de revente à perte lui interdisant de brader les produits alimentaires, elle a gagné plus de 600 millions d’euros… La grande distribution a largement les moyens d’engager un retour de la valeur vers la production… Vivre de nos productions est notre souhait et la grande distribution rouvre la guerre des prix, demandant aux producteurs et aux transformateurs agricoles et alimentaires d’accepter de nouvelles baisses…"

Ces agriculteurs locaux viendront régulièrement relever les prix pratiqués sur les produits laitiers, ce qu’ils ont fait ce samedi car si, depuis dix ans, le prix du lait payé au producteur a varié de 32 à 34 centimes le litre en fonction des années alors qu’il devrait être au moins de 39 centimes en 2020, le prix de vente au consommateur n’a cessé de monter passant, dans le même temps, de 68 centimes à plus de 85 aujourd’hui… Or, la Loi Alimentation impose la prise en compte des coûts de production, dont la rémunération de l’éleveur dans le prix des produits agricoles.

"Arrêter l’hémorragie"

"Il est grand temps de faire appliquer la loi" poursuit Romain Déléris. "La situation financière des distributeurs permet que les prix au producteur montent. Cela permettrait d’arrêter l’hémorragie que subit notre département. Depuis 2015, l’Aveyron a perdu près de 400 fermes laitières, environ 800 éleveurs (1 200 fermes laitières en 2015, 800 en 2020). Être éleveur, c’est une présence humaine tous les jours de l’année, dimanches et jours fériés. Cette astreinte doit être rémunérée pour conserver les producteurs et pouvoir recruter des salariés. Il faut arrêter l’hémorragie. Il est important qu’un territoire préserve une agriculture diversifiée, qui se complète et s’équilibre. C’est un enjeu territorial qui concerne tous les emplois du secteur agricole…

Oui, la grande distribution doit respecter la Loi Alimentation !"

Cet article est réservé aux abonnés
Accédez immédiatement à cet article
2 semaines offertes
Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?