Rodez : l'Artothèque fait entrer l’art "multiple" à la maison

Démocratiser l’art et le rendre accessible à tous : c’est le quotidien d’Ana Porneczi-Marque et certainement ce qui a motivé son choix lorsqu’elle a décidé en prenant en main l’Artothèque de Rodez, la seconde du département après celle de Rieupeyroux.

Le principe est simple, moyennant le paiement d’une cotisation de 10 € par mois (15 € pour une entreprise, mais défiscalisée), on accède à un fonds d’une centaine d’œuvres originales. Et il y a vraiment de quoi se faire plaisir puisque le fonds, déjà riche d’œuvres de Bolt, Di Rosa, de Segui, de Villegle, ou encore de Crumb et Cyril Hatt, se renouvelle continuellement avec l’arrivée d’autres artistes tout aussi talentueux et uniques.

Une centaine d’œuvres disponibles

"J’en sollicite certains pour qu’ils viennent à Rodez et travaillent à l’élaboration d’un projet artistique", explique Ana Porneczi-Marque. Autant d’œuvres originales qui finissent au catalogue de l’artothèque. Reste à choisir celle que l’on voudrait accrocher chez soi, puis la commander et d’attendre son arrivée. C’est Ana Porneczi-Marque en personne qui assure la livraison. Et comme la jeune femme, qui est aussi historienne de l’art, gravite dans le milieu artistique et connaît personnellement un bon nombre des artistes qui alimentent le fonds, cela donne souvent lieu à des échanges très passionnants.

Aujourd’hui, le fonds est composé de 105 œuvres "multiples", selon la jeune femme, réparties dans les catégories art contemporain, bande dessinée, estampes numériques, figurations libres ou narratives et street art. "C’est le même principe qu’une bibliothèque, sauf qu’il est question d’œuvres d’art ! Sérigraphies, dessins, peintures originales…", résume cette passionnée d’art.

Art participatif

Au chapitre des projets, des collaborations avec d’autres Artothèques et des musées, une montée en puissance du démarchage des entreprises mais aussi l’idée de pénétrer davantage les écoles en continuant de proposer des œuvres que les enfants pourront ramener chez eux.

Malgré le contexte actuel et les difficultés qui en découlent, l’historienne de l’art continue d’œuvrer à la démocratisation de l’art. Aussi, après avoir tenté l’expérience (concluante) avec les enfants, Ana Porneczi-Marque s’est rapproché d’un tout autre public, tout aussi avide d’art et de connaissances autour du sujet : les personnes âgées. En partenariat avec l’Udsma elle a ainsi initié des ateliers découverte destinés aux seniors intéressés par cette nouvelle façon d’appréhender l’art. "C’est l’occasion de croiser nos regards sur les œuvres qui nous entourent, car l’art est partout", poursuit la jeune femme qui ne manque visiblement pas d’idées pour atteindre ses objectifs de démocratisation de l’art.

Ne disposant pas encore de local officiel, l’Artothèque va proposer prochainement des événements pour réunir ses adeptes, leur permettre de rendre leurs œuvres et d’en emprunter d’autres. Aussi après avoir accueilli plusieurs artistes en résidence, Ana Porneczi-Marque va renforcer ses partenariats avec diverses institutions. Toujours avec l’objectif de démocratiser l’art et ses pratiques. D’autres animations suivront, comme des expositions dès que cela sera possible et des rencontres et dédicaces avec des artistes.