L’artiste Nicole Pfund, installée à Saint-André-de-Najac, expose en Lorraine

  • Nicole Pfund propose une série de toiles à la galerie Cridart de Metz.
    Nicole Pfund propose une série de toiles à la galerie Cridart de Metz.
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Centre Presse Aveyron

"Ce pourrait être bien fait. Et ça l’est. Ce pourrait être agréable à regarder, pour le seul plaisir des yeux. Et ça ne l’est pas forcément", écrivait Alain le Blanc, notre confrère de La Dépêche Figeac, il y a belle lurette…

L’artiste Nicole Pfund, installée à Saint-André-de-Najac, poursuit une démarche à double lecture ou, plus exactement, une démarche qui en porte une seconde en elle. La première est plaisante, anecdotique donc spectaculaire, avec la mise en scène dans ses toiles de personnages avec de drôles de têtes dont la particularité est de jouer de leur instrument de musique en divers lieux, clos ou extérieurs. Voilà pour l’apparence, anecdotique et narrative, de cette œuvre.

Personnages solitaires

Certains pourraient s’en tenir à cette première vision, satisfaits de son caractère "original". Seulement, très vite, cette apparence tend à se fissurer au contact de ces toiles pour révéler une tout autre dimension, celle d’une créativité plus métaphysique. Ces musiciens ne sont que les miroirs d’une humanité attentive et solitaire, sinon inquiète. On les découvre. On les identifie. Pour certains, brossés en premier plan, portraits figés dans l’attente. Pour d’autres, captés entre deux enfilades de façades et de ruelles ou, encore, comme oubliés dans la fuite d’une architecture. Mais souvent isolés les uns par rapport aux autres, baignant dans un silence liquide ou aérien. Seuls les instruments de musique, propres à chacun de ces personnages, indiquent la nécessité du son et expriment l’angoisse du silence.

Une peinture forçant le regard

La palette des couleurs conforte ce sentiment d’attente et de distance. Les blancs s’épaississent jusqu’aux gris et se renforcent de bleus. Les bruns, les rouges, accentuent la force expressive de ces personnages étrangement humains, liés à leurs instruments de musique comme d’autres à leur bouée de sauvetage.

Une peinture forçant le regard, car nourrie d’exigence et d’interrogation.

Pour l’heure, Nicole expose jusqu’au 10 avril 2021 à la galerie Cridart de Metz, avant qu’on la retrouve cet été sur les terres tarnaises de Castelnau-Montmirail et de Saint-Antonin en Rouergue tarn-et-garonnais.

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