"Les Parisiens sont partis": samedi morose chez les commerçants malgré un confinement léger

  • Le gouvernement a annoncé que les fleuristes, tout comme les chocolatiers et d'autres magasins nouvellement jugés "essentiels", seraient ajoutés à la liste des commerces autorisés à rester ouverts dans les 16 départements reconfinés dont Paris.
    Le gouvernement a annoncé que les fleuristes, tout comme les chocolatiers et d'autres magasins nouvellement jugés "essentiels", seraient ajoutés à la liste des commerces autorisés à rester ouverts dans les 16 départements reconfinés dont Paris. LUDOVIC MARIN / AFP
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Relaxnews

(AFP) - Le nouveau confinement a beau être plus souple, les commerçants parisiens autorisés à ouvrir n'ont pas le coeur à se réjouir: les clients sont rares en cette veille de printemps et la lassitude se fait sentir après un an de restrictions en pointillé.

Est-ce la faute à la météo et à un thermomètre sous les 10°C, à l'exode des Parisiens - 400 km de bouchons sur les routes franciliennes vendredi en fin d'après-midi -, à la peur de la troisième vague de Covid-19?

Rue Cadet, dans le centre de la capitale, Mme Dupuy est au désespoir: la clientèle, d'ordinaire nombreuse le samedi matin, n'est pas au rendez-vous.

"Les Parisiens sont partis", se lamente la boulangère qui sait déjà que ses plantureux Saint-Honoré lui resteront sur les bras, tout comme les alléchantes tartes Tatin exposées dans la vitrine de cette institution de quartier.

A quelques rues de là, la vendeuse d'une célèbre enseigne de pâtisserie reconnaît qu'il y a "moins de monde que d'habitude". "Certains sont partis à la campagne et d'autres n'osent pas sortir, par peur du virus", avance la jeune femme.

Elle est démentie par Stéphane, en ballade dans le quartier, venu "se faire plaisir et faire plaisir à ses enfants".

"Vu la période particulière, ce genre de gourmandise, ça fait du bien au moral", confesse le quadragénaire que la vue des tartes au citron vert et yuzu rend lyrique. "Visuellement, ça donne vraiment envie, mais au niveau des saveurs, quand vous avez ça en bouche, c'est extraordinaire", s'enthousiasme-t-il.

Sur le seuil de "Fleurs en folie", Abdalla Elagely fait grise mine devant ses étagères à moitié vides: "Comme je ne savais pas si je pourrais ouvrir, je me ne suis pas approvisionné", dit-il.

Après un petit suspense, ce n'est que vendredi soir que le gouvernement a annoncé que les fleuristes, tout comme les chocolatiers et d'autres magasins nouvellement jugés "essentiels", seraient ajoutés à la liste des commerces autorisés à rester ouverts dans les 16 départements reconfinés dont Paris.

- "Les gens avaient peur qu'on ferme" -

Si les clients se succèdent pour lui acheter tulipes, renoncules et hortensias - en attendant les pivoines - le fleuriste n'a pas le moral. La faute au Covid, qui "complique tout", et à un concurrent qui "casse les prix" alors qu'"il n'est pas en règle".

Sur le même trottoir, la vitrine d"A la mère de famille", une chocolaterie qui a pignon sur rue depuis 1871, expose déjà ses énormes oeufs de Pâques enrubannés et ses poules en chocolat dans un décor de basse-cour enchanté.

"Hier, le téléphone n'a pas arrêté de sonner. Les gens avaient très peur qu'on ferme", témoigne Chloé Bourjot, responsable de l'identité visuelle de l'enseigne, occupée à parfaire la scénographie pascale.

Mélanie, 29 ans, a fait un crochet pour y acheter des pâtes de fruit. Pour une occasion particulière? "Non, juste pour me faire plaisir et parce que j'aime cette boutique", sourit la jeune femme.

Temps fort de l'année avec Noël, Pâques 2021 ne restera sans doute pas dans les annales. "Il n'y aura pas les cousinades à la campagne, mais les familles viendront acheter des chocolats pour les enfants", veut pourtant croire Chloé Bourjot.

Cette maison plus que centenaire compte aussi sur ses habitués pour écouler ses boîtes d'"oeufs coquille" pralinés ou ses sachets d'oeufs papillotés multicolores qui "offrent un réconfort" en ces temps d'épidémie.

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