Millau : l’antenne d'Emmaus encore sous le feu des critiques

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  • La gestion de l’antenne locale d’Emmaüs mise en cause par un collectif.
    La gestion de l’antenne locale d’Emmaüs mise en cause par un collectif.
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Un collectif dénonce la gestion de l’ancien président de l’antenne locale d’Emmaüs.

La gestion de l’antenne millavoise d’Emmaüs est une nouvelle fois pointée du doigt. Un collectif, qui souhaite rester anonyme dénonce plusieurs dérives qui découleraient de la gestion de l’ancien président, Daniel Mérandon. Il se base sur plusieurs points, étayés par des documents concrets, que nous avons pu consulter. Daniel Mérandon est devenu président de l’association en 2013. Le collectif lui reproche premièrement, une manipulation des chiffres. "Il annonce que pour 2019, Emmaüs a réalisé près de 185 000 € d’aides."

Les lignes du compte rendu détaillé des comptes de l’association consacrées aux aides (locales, nationales et internationales), comptabilisent en effet, 24 000 €. "Eux ajoutent, les salaires, qui ne sont pas une aide mais la contrepartie d’un travail, dénonce le collectif. Il a changé la présentation pour dire qu’il fait toujours autant d’aides alors qu’il n’en a jamais fait aussi peu. Les vraies aides en 2016 étaient de 60 000 € et en 2019 on est à 24 000 €." Sur ce chiffre, le président actuel, Hervé Durand explique : "Ces 185 000 € correspondent au résultat d’exploitation global, pas aux aides. J’ai le document de notre expert-comptable qui mentionne ‘’résultat d’exploitation’’ : 185 000€." L’annexe du bilan de l’année 2019 mentionne bien "185 393,89 € d’aides".

Autre point, relevé par ce groupe, les sommes épargnées ces dernières années par l’association, 191 000 € en 2019, selon le document que nous avons pu consulter. À quelles fins ? Le groupe s’interroge, mais dénonce une envie de "projet immobilier". "Notre bâtiment est compliqué, il donne du travail en plus à nos salariés en insertion et du travail en plus à nos bénévoles, justifie le président actuel. Cette épargne est nécessaire pour déménager."

Remplaçants pas payés

Le collectif, dénonce aussi la manière dont les remplacements sont assurés. "Dans toute entreprise on signe un contrat et on a une période d’essai, là on la fait avant. Des jeunes qui venaient de loin, faisaient plus de 20 heures par semaine, sans être payés à qui on n’a pas fait de contrat." Ou encore "des travailleurs sans papiers à qui on promet une régularisation." Hervé Durand, dont le nom ne figure pas dans les accusations du collectif assure "ne pas être au courant, on n’était pas au courant. Aujourd’hui les choses sont très cadrées. […] On ne promet jamais de régularisation, on n’a pas de pouvoir. On les accompagne mais on ne promet pas ce qu’on ne peut pas tenir". D’où l’intérêt d’avoir le son de cloche de Daniel Mérandon, qui avait accepté de répondre à nos sollicitations avant que le président actuel n’intervienne (lire ci-dessous).

Puisque ce collectif lui reproche aussi l’achat d’un 4x4 comme véhicule de fonction. "Le 25 octobre 2013, il est décidé pour une somme au-delà de 2 000 € il faut la signature du président et du trésorier. Le conseil d’administration du 9 juin 2017 lui accorde la somme de 6 à 7 000 € pour l’achat du 4x4. Celui qu’il a acheté c’est 13 000 €, sans la double signature."

Une personne s’est opposée lors de cette assemblée générale "M. Mérandon lui a rétorqué "C’est vrai je me suis fait plaisir, tu n’as rien à dire, tu n’es jamais présente, tu n’as pas de leçons à me donner". Elle a démissionné à l’issue de cette assemblée générale". Un achat "qui ne me choque pas", assure Hervé Durand. "C’était un défraiement. Notre ancien président travaillait sept jours sur sept à Millau, tout en habitant à plus de 50 km. C’est classique qu’au sein d’Emmaüs, que le président ait un défraiement. Je sais que ça a cristallisé." "Le problème est résolu, il n’est plus président et il n’y a plus de voiture", complète Danielle Causse, la secrétaire générale. De vives tensions ravivées par ce collectif, qui, dossier en main est prêt à saisir la justice pour "qu’une autorité débarque et mette de l’ordre dans tout ça", admet le collectif.

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