Pétanque : "Pourquoi serions-nous épargnés par les violences ?"

  • Élue pour la première fois à la fédération en 2017, Fabienne Viguiédébute son deuxième mandat au comité directeur.
    Élue pour la première fois à la fédération en 2017, Fabienne Viguiédébute son deuxième mandat au comité directeur. Rui Dos Santos
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Guillaume Verdu

L’Aveyronnaise Fabienne Viguié a été réélue au comité directeur de la Fédératon française de pétanque et de jeu provençal, samedi. Parmi ses missions, elle sera à la tête d’une commission de lutte contre toutes formes de violences, notamment envers les enfants et les femmes.

Pouvez-vous nous parler de la commission dont vous allez vous occuper ?

Elle s’appelle commission d’honorabilité. Son but de lutter contre le sexisme, les violences et les atteintes aux personnes. Elle a été créée récemment. Au début, elle était destinée à s’intéresser aux problèmes de violences contre les femmes, mais cela a été ensuite élargi. Cela répond à une exigence du ministère des Sports, qui impose aux fédérations un certificat d’honorabilité pour l’encadrement. Par exemple, il faut être sûr de ne pas laisser une personne s’occuper d’activités avec les enfants alors qu’elle a des mentions d’actes de pédophilie sur son casier judiciaire.

Y a-t-il des problèmes de violence dans la pétanque ?

Connus, non ; qui vont sortir, peut-être. Il y a eu ces dernières années une explosion de faits divers dans différents sports. C’est pour cela que le ministère s’est saisi de ce problème.

En tant que présidente de la commission, comment pourrez-vous lutter contre ces formes de violence ?

Tout d’abord, il y aura la mise en place d’une cellule que les gens pourront appeler pour témoigner. Ensuite, la commission sera chargée du suivi du fichier honorabilité, ainsi que des liens avec le ministère à ce sujet, qui nous demandera peut-être d’autres mesures à l’avenir. Comme c’est récent, il y a beaucoup de choses à créer. Notre rôle sera d’être dans la prévention, mais aussi de faire remonter les informations quand on en a connaissance. Jusqu’au procureur, s’il le faut.

Vous dites qu’il n’y a pas de cas connus dans le monde de la pétanque. Est-ce que cela veut dire que tout se passe bien ou que d’éventuelles victimes n’osent pas parler ?

Le fait de ne pas avoir connaissance d’actes de violence ne veut pas dire qu’il n’y en a pas. Quand on voit ce qui se passe ailleurs, pourquoi serions-nous épargnés ? Jusqu’à présent, on ne demandait pas aux accompagnateurs de prouver qu’ils n’avaient rien à se reprocher. Quand on part pour un championnat durant plusieurs jours, on ne sait pas ce qu’il peut se passer le soir à l’hôtel.

À quels faits votre commission va-t-elle s’intéresser ?

Nous sommes ouverts à tout. Mais si les faits remontés sont particulièrement graves, on ne gardera pas ça pour nous. On conseillera d’aller porter plainte.

Sous quelle forme peut se dérouler la prévention contre les actes de violence ?

Nous avons commencé par faire de l’affichage dans les clubs. Nous allons aussi mettre en place des formations, notamment auprès des jeunes, pour les informer sur les gestes ou les actes déplacés, que ce soit de la part d’un encadrant ou entre eux. Il faut qu’ils comprennent ce qu’on peut faire et ne pas faire.

En dehors de la commission d’honorabilité, comptez-vous postuler à d’autres commissions ?

Nous sommes 21 au sein du comité directeur, les postes sont attribués en fonction des envies, des expertises et du temps disponible des uns et des autres. Pour ma part, j’ai une activité professionnelle et je suis mère de quatre enfants, ce qui fait que je ne suis peut-être pas la plus disponible des élus. Mais j’aimerais bien intégrer d’autres commissions, dans la suite de ce que j’avais pu faire lors du précédent mandat. J’avais travaillé sur le développement de la pratique de la pétanque chez les femmes, mais aussi sur la commission handicap et l’organisation des congrès. Nous formulons actuellement nos souhaits et je pense que nous serons fixés au plus tard lors d’un comité directeur prévu début avril.

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