Decazeville. Alex Santana rend hommage à Placido Moreno

  • Placido Moreno dans sa jeunesse. Placido Moreno dans sa jeunesse.
    Placido Moreno dans sa jeunesse.
Publié le
Didier LATAPIE

Évocation d’un "héros ordinaire et anonyme" dont la vie mérite bien qu’on s’y attarde quelques minutes.

Alex Santana, membre de l’association Memoria andando et enseignant au lycée la Découverte à Decazeville, rend hommage à Placido Moreno, personnage attachant qu’il a eu le plaisir de côtoyer. Alex a connu Placido alors qu’il enseignait à Villefranche-de-Rouergue. "Lors de nos tête à tête, ou de nos promenades dans des jardins publics, appuyé à mon épaule, il se livrait à des confidences. En mars 2004, il témoigna face aux lycéens. Il était accompagné de José Antonio Alonso, alias Commandant Robert, chef d’État-Major de la Brigade des Guérilleros espagnols qui libéra l’Ariège en août 1944. L’intervention de Placido fut brève, mais le jeune public écouta avec beaucoup de respect et d’émotion ce monsieur âgé qui avait survécu à l’enfer concentrationnaire", se souvient Alex Santana.

Placido Moreno prit la route de l’exil lors de la guerre d’Espagne, en hiver 1939. Il fut interné au camp du Vernet (Ariège) puis à Septfonds (Tarn-et-Garonne). Il s’engagea dans une compagnie de Travailleurs étrangers, composée d’autres républicains espagnols, dépendant de l’armée française.

Notre homme fut envoyé à la frontière franco-belge pour retarder l’assaut imminent des Allemands et renforcer la ligne Maginot. Mais en juin 1940, il fut arrêté par les Allemands et déporté au Stalag 6 B à Sankt Postel, en Allemagne. Environ dix mois après, on l’envoya en train jusqu’au camp de concentration nazi de Mauthausen, en Autriche. Avec le numéro 3578, dont Placido n’a jamais oublié la prononciation allemande. Pendant quatre ans, il survécut aux travaux éreintants, aux séances de "sauts du crapaud" ou autres exercices physiques humiliants, aux séances d’épouillage et aux appels interminables sous le froid, la pluie, la neige, aux séances de matraquage, aux expériences médicales, à la famine et aux maladies.

Près de la moitié des 200 000 prisonniers de Mauthausen mourut dans ce camp. Quand il fut libéré, il ne pesait que 30 kilos.

Des 10 000 Républicains espagnols de Mauthausen, environ 3 500 survécurent à cet enfer.

Placido Moreno, héros ordinaire et anonyme, est né le 16 juin 1916, à Foz Calanda, dans l’Aragon. Il est décédé le 27 février 2009, à Moissac.

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