Millau : une escalade de reproche en terme de coût pour le futur complexe sportif

  • De 16  à 13 mètres, mais de quoi recevoir des compétitions nationales. De 16  à 13 mètres, mais de quoi recevoir des compétitions nationales.
    De 16 à 13 mètres, mais de quoi recevoir des compétitions nationales.
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cyril calsina

Avec un million et demi d’euros économisés, le conseil communautaire a présenté les réductions apportées à la structure. L’opposition a rué dans les brancards.

Des économies de bout de chandelle d’un côté. L’envie d’aller brûler un cierge pour Sainte-Barbe de l’autre. Le complexe sportif, qui n’a pas encore pointé sa première brique, ne cesse de diviser. Une heure après l’ouverture du conseil municipal, le rapport présentant un avenant à signer et un plan de financement prévisionnel à approuver n’a pas fait l’unanimité.

Pourtant, sur le papier, l’intention de ne pas sortir 1 470 000 € HT des caisses de la communauté de communes et de la Ville de Millau pour moitié était belle. Pas suffisant diront opposition et majorité en chœur, mais n’évoquant jamais la même ligne comptable. Emmanuelle Gazel, présidente, expliquait : "Dans le contexte de crise sanitaire et face à la situation des finances tendue de la collectivité, vous m’avez donné mandat pour renégocier ce marché global de performance dès septembre 2020. Nous avons eu de nombreuses discussions avec Socotrap pour voir comment redimensionner ce projet. Pour qu’il puisse être supportable financièrement, mais qu’il reste structurant pour le territoire en répondant aux attentes des clubs et des usagers."

"Un certain nombre de points n’étaient pas acceptable pour les clubs ou le projet lui-même"

Les transactions menées avec le groupement et les clubs, foi de présidente, à chaque étape, mais aussi les élus, ont abouti à des choix. "Je vais être transparente sur nos échanges. Socotrap est allé bien au-delà des 1,8 M€ TTC en proposant 2,5 M€, mais avec un certain nombre de points qui n’était pas acceptable pour les clubs ou le projet lui-même. Notamment la fermeture de la natation et de l’escalade pendant la durée des travaux."

Plus de resto, ni de Spa

Pour en arriver là, il en est fini du restaurant. Au revoir aussi les prises d’escalade, bye-bye la salle aux 16 m de haut, arriverdeci les équipements de l’espace bien-être et adieu les gradins amovibles à l’extérieur. Bonjour, en revanche, à la hausse du plancher pour être en phase avec le plan de prévention des risques inondation et bienvenue à des réseaux souterrains neufs.

Des recherches de financement complémentaires ont été adressées par ailleurs. Elles pourraient, dans le meilleur des cas, rapporter 1,9 M€ surtout de l’Agence nationale du Sport. Lesquels dégrossiraient encore le coût initial du complexe qui passe, depuis jeudi soir, à 19 660 000 € au lieu de 21 130 000 € TTC. "Je regrette ces modifications. Ce programme avait été élaboré avec les clubs et l’outil correspondait à leurs ambitions sportives. Je regrette tout autant les économies sur des équipements qui avaient été intégrés au programme, ils auraient pu être source de recettes nouvelles et contribuer à l’équilibre de l’équipement dans sa phase d’exploitation."

Utiliser l'argent autrement

Christophe Saint-Pierre voyant là un manque d’attractivité flagrant annonçait qu’il voterait contre. Emmanuelle Gazel, maire de Millau, répondait avec une solution implacable : son engagement "de ne pas augmenter la fiscalité".

 

Mais aussi : "Quand nous avons travaillé sur la révision du projet, la fédération d’escalade nous a avoué qu’il était "grandiloquent"." L’opposition de Millau en Action n’y a pas cru une seconde et s’est promise de la contacter pour vérifier. "Nous allons pouvoir faire autre chose avec cet argent gagné ; notamment d’accompagner le secteur économique", a tenté de conclure la présidente de Millau Grand causses.

Le rapport a été voté, malgré six voix contre et deux abstentions.